Louis Alexandre de Bourbon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Portrait du comte de Toulouse par Hyacinthe Rigaud.
Portrait du comte de Toulouse par Hyacinthe Rigaud.

Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse (1681), duc de Penthièvre (1697), d'Arc, de Châteauvillain et de Rambouillet (1711), naquit à Versailles le 6 juin 1678 et mourut à Rambouillet le 1er décembre 1737.

[modifier] Biographie

Fils naturel de Louis XIV et de Madame de Montespan, il fut légitimé et fait comte de Toulouse en 1681, puis duc de Penthièvre en 1697 et duc de Rambouillet en 1711. Il reçut en 1683, à l'âge de cinq ans, la charge d'amiral de France et fut fait colonel d'un régiment d'infanterie à son nom en février 1684, puis mestre de camp d'un régiment de cavalerie en 1693.

Lors de la guerre de Succession d'Espagne, il fut chargé de défendre la Sicile. En 1704, devant Malaga, il infligea de très lourdes pertes à la flotte anglo-hollandaise commandée par l'amiral George Rooke. Il obtint le gouvernement de Guyenne en janvier 1689, qu'il échangea contre celui de Bretagne en mars 1695.

Fait maréchal de camp le 3 janvier 1696 puis lieutenant général des armées du Roi le 3 août 1697, il obtint la charge de grand veneur de France en mars 1714. Il fut chevalier des Ordres du Roi le 2 février 1693 puis chevalier de la Toison d'or en 1704.

C'était, dit Saint-Simon, « un homme fort court, avec un accueil aussi gracieux qu'un froid naturel, mais glacial, le pouvait permettre ; de la valeur et de l'envie de faire, mais par les bonnes voies, et en qui le sens droit et juste, pour le très ordinaire, suppléait à l'esprit ; fort appliqué d'ailleurs à savoir sa marine de guerre et de commerce et l'entendant très bien. »

En 1706, il acheta à Joseph Fleuriau d'Armenonville le château de Rambouillet. Il agrandit considérablement le domaine et fit procéder à d'importants embellissements du château. Par lettres patentes de mai 1711, le marquisat de Rambouillet fut alors érigé en duché-pairie.

En 1712, il acheta à Louis II Phélypeaux de La Vrillière, l'Hôtel de La Vrillière situé près de la place des Victoires, devenu depuis Hôtel de Toulouse, et le fit réaménager par l'architecte Robert de Cotte. L'hôtel abrite aujourd'hui la Banque de France,

Comme son frère le duc du Maine, un édit du Roi de juillet 1714 le déclara apte à succéder au trône à la suite des princes légitimes et lui donna le rang de prince du sang. Mais cet édit fut cassé par le Parlement de Paris en 1717. Contrairement à son frère, le comte de Toulouse ne fut cependant pas écarté du pouvoir. Lors de la polysynodie, il devint chef du Conseil de la Marine [1], jusqu'en 1722, date à laquelle il fut remplacé par le même Fleuriau d'Armenonville à qui, quelques années auparavant, il avait un peu forcé la main pour lui acheter son domaine de Rambouillet.

En 1723, il fit un mariage d'amour en épousant Marie Victoire de Noailles qui lui donna un fils, Louis Jean Marie de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre, de Rambouillet, d'Aumale et de Gisors. Ce mariage, contracté quelques mois avant la mort du Régent en août 1723, fut rendu public peu après cet événement.

Louis XV avait pour le comte de Toulouse une grande affection renforcée par leur goût commun pour la chasse. En août 1724, le Roi alla pour la première fois chasser le cerf à Rambouillet où il coucha. Il y retourna dès le mois suivant et prit dès lors l'habitude de s'y rendre très régulièrement.

Tombé en disgrâce, le comte de Toulouse se retira dans son château de Rambouillet où il mourut en 1737 des suites d'une opération. Il est inhumé, ainsi que sa famille, dans la Chapelle royale de Dreux.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Saint-Simon, Mémoires, Tome 13, chapitre VII [1]: Le conseil de marine fut aisé à composer. Le comte de Toulouse, comme amiral, en fut chef; le maréchal d'Estrées, premier vice-amiral, en fut président; le maréchal de Tessé y entra comme général des galères; Coetlogon, mort maréchal de France, et d'O, comme lieutenants généraux de mer; Bonrepos qui avait été intendant général de la marine, que j'aidai à en être; Vauvray et un autre intendant de marine, avec La Grandville, maître des requêtes, pour rapporteur des prises. J'y fis mettre pour secrétaire ce même La Chapelle que Pontchartrain avait chassé de ses bureaux et dont j'ai parlé plus d'une fois.