Lindworm

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Lindworm  (bipède doté d'ailes de dragon), en héraldique britannique
Lindworm
(bipède doté d'ailes de dragon), en héraldique britannique

Les lindworm, appelés aussi lindorm (surtout en Norvège), lindwurm (en Allemagne), linnorm (exclusivement en Scandinavie), et dreki (dragon) ou ormr (serpent) à l'époque viking, sont des créatures imaginaires issues en majorité du folklore et de la mythologie montagnards d'Europe centrale et de Scandinavie, principalement de Suède, mais présentes dans de nombreuses autres cultures de façon moins fréquente (voir à ce propos l'Unktehi lakota). On prétend qu'elles ressemblent à l'intermédiaire entre un dragon et un serpent, c'est-à-dire à un reptile de taille variable, muni la plupart du temps de seulement deux pattes, mais parfois quadrupède ou doté de cornes. En général, ces créatures sont censées hanter les cimetières et les églises et se nourrir exclusivement de cadavres humains, ou errer dans les vallées, prés des fermes pour consommer impunément le bétail [1]. Ces reptiles ne sont pas toujours considérés comme aussi dangereux que des dragons, mais les créatures observées sont toujours dites extrêmement répugnantes. Bien que ce mythe ait bien régressé depuis le Moyen Âge, et que les lindworm soient moins connus qu'auparavant, certains spécimens de lindorms font toujours l'objet d'investigations cryptozoologiques.

Sommaire

[modifier] Des exemples de Lindworm[2]

[modifier] Dans la mythologie d'Europe du Nord

[modifier] Conte du prince lindworm

Un conte scandinave (le Conte du prince lindworm, Conte du roi lindworm ou L'épouse du roi lindworm) raconte l'histoire d'une reine qui désespérait de ne pas avoir d'enfants. Elle rencontra une vieille femme qui lui conseilla de manger deux oignons. Elle le fit, mais ne pela pas le premier. Au terme d'une grossesse normale, elle accoucha d'un garçon parfait en tout (le second oignon pelé) et d'un lindworm (issu du premier oignon). Une fois en âge de se marier, le garçon parfait voulut prendre épouse, mais son frère insista pour se marier en premier. Aucune des filles du royaume ne voulut l'épouser, et il les dévora toutes, excepté une fille de berger qui avait parlé avec la vieille femme qui avait conseillé la reine. Elle vint vêtue de toutes les robes qu'elles possédait, enfilées les unes sur les autres. Le prince lui ordonna de les enlever, mais elle n'accepta qu'à la condition qu'il enlève une de ses peaux à chaque fois qu'elle enlevait une robe. Petit à petit, il se changea sous ses yeux en ravissant jeune homme. Dans ce récit à la symbolique profonde, le lindworm (dragon) représente un état de non-différentiation (l'hermaphrodisme), destructeur pour l'égo, et déclencheur d'un grave complexe qui s'accompagne d'un sens moral déficient. C'est grâce à un processus complexe, engendré par la jeune bergère, que le prince est délivré et peut enfin devenir un humain normal [3].

[modifier] Ragnar Lodbrok

Lindorm (seaserpent) dans l'héraldique scandinave
Lindorm (seaserpent) dans l'héraldique scandinave

Les légendes de Ragnar Lodbrok (écrites par Saxo Grammaticus, d'aprés la vie d'un roi semi-légendaire du Danemark, dans la Gesta Danorum, livre 9) racontent que le roi de Götaland Herraud offrit à sa fille, Þora, un mignon petit dragon (Lindwom) qui, à force de grandir, encercla le pavillon de la fille en avalant sa queue. Ragnar Lodbrok tua finalement le serpent, et épousa Þora.

[modifier] Nídhögg et Jörmungand

Nídhögg et Jörmungand (qui sont respectivement le dragon vivant sous l'Arbre-Monde Yggdrasil et le serpent géant fils de Loki et d'Angrboda, ennemi mortel de Thor) présentent (parfois simultanément ou selon les différentes versions de leur histoire) des caractéristiques dragoniennes et serpentines. À ce titre, ils sont parfois considérés comme deux des premiers lindworm de la mythologie.

[modifier] Dans le folklore d’Europe centrale

[modifier] Dragons allemands

Fáfnir garde sa montagne d'or dans cette illustration par Arthur Rackham
Fáfnir garde sa montagne d'or dans cette illustration par Arthur Rackham

Pour décrire les dragons allemands, par exemple Fafnir, le dragon cupide et cruel du Nibelungenlied , on utilisait parfois, aux alentours du XIXe siècle, le mot lindwurm, que l'on traduit en général par dragon (Drache), mais aussi plus rarement par "vouivre" (voivre). Ce terme provient de deux racines germaniques, lind (attraper) et worm (ver)[4].

[modifier] Dragon de Klagenfurt

Statue représentant le lindworm de Klagenfurt
Statue représentant le lindworm de Klagenfurt

Dans une légende du XIIIe siècle, on raconte qu'un lindworm vivait prés de la ville de Klagenfurt, en Autriche. Quand des inondations menacèrent les voyageurs qui cheminaient le long du fleuve, la créature fut montrée du doigt. De jeunes hommes lui amenèrent un taureau attaché à une chaîne. Quand il l'eut avalé, le lindworm fut pris au piège, comme un poisson accroché à un hameçon. On le traîna jusqu'à la ville. En 1335, des villageois découvrirent un crâne de rhinocéros dans une grotte avoisinante et crurent qu'il s'agissait du crâne du dragon. Encore aujourd'hui, le lindworm est présent sur le blason de Klagenfurt.

[modifier] Tatzelworm

Dans les régions alpines, de nombreux témoins ont voulu attester l'existence du tatzelworm (aussi appelé arassas dans les alpes françaises, springwurm au Tyrol, stollwurm, stollemvurm, ou tazzelwurm en Suisse, lindwurm ou praatzelwurm en Autriche, kuschka en Slovénie[5]). Les personnes qui prétendent l'avoir aperçu le décrivent comme un ver long de 1 mètre 20 à 1 mètre 50 (pour les témoignages les plus récents), ou de 2 à 3 pieds, c'est-à-dire 60 à 90 centimètres (pour les témoignages les plus anciens). Elles déclarent en général qu'il est muni d'une tête de chat et deux pattes antérieures pourvues de griffes. Elles précisent qu'il est capable de faire des bonds prodigieux et certains prétendent qu'il dégage une puanteur insupportable[6] (le folklore local va même plus loin, affirmant que les vapeurs qu'il dégage peuvent tuer un homme). Il a tout d'abord été aperçu au Moyen Âge, ou on racontait qu'il s'échappait des l'Aar, en Suisse (à l'époque complètement inaccessibles et par conséquent propices au développement d'une légende) pour commettre divers méfaits sur le bétail, puis, en 1814, un chercheur et scientifique berlinois nommé Samuel Studer déclara qu'un monstre hantait bel et bien dans les gorges. De nombreuses personnes ont ensuite déclaré l'avoir vu, notamment en 1921 à Hochfilzen, dans le sud de L'Autriche, puis le phénomène s'est reproduit en 1954 à Palerme en Sicile[7], vingt ans après la prise d'une photographie qui immortaliserait un tazzelwurm par le photographe suisse Balkin. Comme le fameux monstre du Loch Ness, le tatzelworm est par la suite devenu un marronnier pour les quotidiens locaux, parfait pour les journalistes qui cherchaient à combler un vide dans l'actualité.

[modifier] Légendes concernant Saint-Georges

Le fameux saint tueur de dragon a été associé à de nombreuses légendes d'Allemagne et de Pologne, ou il combattait des lindworm :

  • Une légende raconte que, dans la région de Mecklenburg, aux environs de la route principale entre Neubrandenbourg et Stavenhagen, sur la colline du Lindberg, des lindworm terrorisaient les habitants. Un beau jour, suite à un incident, le plus jeune fut tué et le plus vieux, furieux, fut traîné jusqu'à la porte de Neubrandenbourg que nul n'osa plus franchir. C'est à cet endroit ou se trouve aujourd'hui la chapelle de Saint-Georges, nommée d'après le prince étranger qui décida d'affronter le lindworm, et qui, après lui avoir coupé la queue, l'endroit de son corps ou résidait sa force, put le tuer sans difficultés[8].
  • Un conte dont l'action se situe à Mansfeld, en Saxe-Anhalt, raconte l'histoire d'un chevalier du nom de Georges qui vivait dans le château des comtes de Manfelfd, bien avant leur époque. Au même moment, un lindorm habitait sur une colline en dehors de la ville (dans la direction de Eisleben). Aujourd'hui encore, cette colline est appelée Lindberg. Pour sauver leur vie, les habitants devaient donner chaque jour une jeune fille en sacrifice au lindworm. Bientôt il n'y eut plus aucune jeune fille dans la petite ville, et le lindorm exigea la fille du chevalier. Le lendemain matin, le chevalier attaqua et tua le dragon, puis libéra la ville, qui fut appelée Saint-Georges. Une statue de lui en train de tuer le dragon a été sculptée dans la pierre au-dessus de l'entrée de l'église Mansfeld, et on peut voir ce monument encore aujourd'hui[9].
  • Selon une autre ancienne légende, il y a très, très longtemps, d'horribles lindorm et des dragons vivaient dans les marais et les lacs de la Basse-Lusace. Ils étaient décrits comme semblables à des serpents, mais en beaucoup plus grands, et expirant de la fumée et des flammes. Ils pillaient les terres environnantes et mangeaient de nombreuses personnes. Près du village de Zilmsdorf (ou Cielmow), l'un des plus anciens lieux de Lusace, il existe un terrain appelé Feu du Dragon. On prétend que le grand dragon tué par Saint-Georges a vécu là-bas, mangeant une trentaine de personnes tous les jours et jetant les cadavres très loin, prés des déchets agricoles. Il était également en mesure de prendre forme humaine, provoquant des ennuis à de nombreuses personnes. Il leur volait leur argent, puis les enterrait profondément dans le bois derrière le Forstner Heath. La bataille a eu lieu à côté de l'ancienne route du sel qui mène à Sorau (ou Zary), là ou se trouve un tas de pierres. C'est là où un monument en pierre de la saint fut érigé: il montre Saint-Georges monté sur son cheval, la lance à la main et le dragon à ses pieds[10].
  • Limburg an der Lahn, une ville du land de Hesse, semble entretenir une légende semblable, reliée également à un saurochtone nommé Georges (qui serait à l'origine du monastère de Saint-Georges construit aux alentours de la ville[11]). C'est de ce lindworm que proviendrait le nom de la ville (mentionnée tout d'abord sous le nom de Lintpurc).

[modifier] Dans le folklore amérindien

[modifier] Chez les Shoshone

Les indiens Shoshone entretenaient une légende sur la fondation de leur tribu mettant en scène un serpent à pattes rejeté par les autres serpents, puis recueilli par une tribu indienne. Tombé amoureux de la fille du chef, le serpent fait appel aux dieux pour devenir humain, et jeûne jusqu'à ce que le sorcier de la tribu le change en beau jeune homme. Dés lors, il peut épouser la jeune fille, et avoir avec elle des enfants, engendrant ainsi la tribu des Shoshone, également appelés "Snake" (serpent en anglais).[12].

[modifier] Chez les lakota

L'Unktehi est une créature du folklore lakota. Assez rarement, elle y apparaît sous la forme d'une sorte de bovin, mais en général, l'unktehi était décrit comme un grand monstre aquatique, un serpent doté d'écailles, de cornes et de pattes, ce qui lui valu d'être souvent comparé au lindorm. Le plus célèbre unktehi fut sans doute celui qui s'allongea tout le long de la rivière Missouri, plaçant son corps de telle façon qu'il fit déborder la rivière, déclenchant immédiatement une terrible inondation qui tua de nombreuses personnes dans l'ensemble du pays. Il était aidé par d'autres monstres des eaux, plus petits. Les vagues menacèrent bientôt de submerger les montagnes. Les Oiseaux-Tonnerre combattirent l'Unktehi pendant des années, au cours desquelles la terre trembla et de puissants torrents jaillirent, tandis que les nuits restaient claires comme le jour à cause des éclairs lancés par les oiseaux. Finalement, les oiseaux s'éloignèrent et relâchèrent ensemble toutes leurs munitions. Les forêts brûlèrent, l'eau bouillit puis sécha. Le pouvoir sur l'eau avait été définitivement dérobé à l'Unktehi, au profit des Oiseaux-Tonnerre[13]. Selon certaines autres légendes, l'Unktehi détruisit tout sur terre en l'inondant, pour tout recréer ensuite, car il voulait que les humains soient meilleurs. Le Grand Esprit, Wakan Tanka, qui avait créé les unktehi à partir de ses côtes[14], le laissa faire car il était en colère contre les hommes pour d'autres raisons, mais l'Esprit Tunkshila le punit en le changeant en pierre[15].

[modifier] Dans le folklore oriental

  • Dans le folklore de la civilisation de l'Oxus qui occupait la Margiane et la Bactriane (c'est-à-dire les actuels Turkménistan et Afghanistan) entre 2500 et 1700 avant Jésus-Christ, il existait un dragon-serpent capable de prendre forme humaine, que l'on appelait Le Balafré. Il doit son surnom à la divinité bénéfique qui le contrôle, la "princesse" de Bactériane, qui lui infligea une entaille sur la joue droite. Une oeuvre le représentant est d'ailleurs exposée au Louvres. Il apparaît avec des écailles sur les jambes, pour symboliser son lien avec le monde souterrain, porte un récipient dans sa main gauche pour montrer son désir de règner sur les flots, dispensateurs de fertilité, et semble ne pas possèder de cou (ce qui rappele sa force brutale et son statut d'être maléfique)[16].
  • Lotan ou Lawtan était un serpent de mer ou un dragon doté de sept têtes de la mythologie d'Ougarit, qui vivait sous la mer dans son propre palais. Il symbolisait la puissance destructrice de l'océan, des inondations et de l'hiver.

[modifier] Dans les traditions et écrits religieux

  • Le serpent de la Genèse possède des pattes jusqu'à ce qu'il déclenche le Péché originel. Par la suite, en punition, il est privé de ses membres et condamné à ramper et à mordre la poussière.
  • Rahab, le "prince des mers", la créature démoniaque de la Bible habitant la mer Rouge, est décrit comme un "dragon des mers", ou comme un "serpent de mer"[17]. On peut donc considérer qu'il est apparenté aux premiers lindworm. Tannin, un démon de la littérature juive qui n'est pas clairement différencié de Rahab [18], peut également être sujet au même rapprochement.
  • Dans le Temps du rêve, le thème central de la religion des Aborigènes d'Australie, de nombreuses divinités (Waagal, Wagyl ou Yurlungur), toutes proches ou assimilées au serpent arc-en-ciel prennent la forme de grands serpents, entretenant souvent une relation forte avec les cours d'eau.

[modifier] Dans la littérature

[modifier] Bram Stoker

Dans son court roman Le Repaire du ver blanc (Lair of the White Worm), Bram Stoker, l'auteur de Dracula, exploite le thème du lindworm et raconte la destruction d'un gigantesque spécimen aux yeux verts incandescents.

[modifier] Marco Polo

L'explorateur Marco Polo déclara avoir vu des lindworm dans les steppes d'Asie centrale: "La tête est très grosse, et les yeux sont plus gros qu'une grande miche de pain. La bouche est assez grande pour avaler un homme entier, et est garnie de dents grandes [et pointues]. Et en somme ils sont tellement acharnés et prospectifs et sont atrocement laids, que tout homme et toute bête qui doit se tenir dans la crainte et trembler devant eux".[19] Certains experts pensent aujourd'hui que les lindorm de Marco Polo étaient en fait des crocodiles.

[modifier] Little Wildrose

Le conte roumain Little Wildrose raconte l'histoire d'un vieil homme qui souhaite avoir un enfant, mais qui commet une erreur en suivant les conseils d'un ermite qui lui révélait comment faire pour en obtenir un par magie. La petite fille qu'il trouve est enlevé par un aigle qui souhaite le donner en pâture à ses aiglons, mais elle survit dans le nid. Un lindworm arrive dans l'intention de dévorer la petite fille, mais il meurt, et après cela, l'aigle adopte la petite fille, qui finit par descendre du nid et épouser le fils d'un empereur. Ce conte a été publié dans le Crimson Fairy Book d'Andrew Lang.

[modifier] À l’époque moderne

[modifier] Phénomènes liés aux serpents de mer en Nouvelle-Angleterre

Au XIXe siècle, de nombreux habitants des côtes du Maine prétendirent apercevoir des serpents de mer. Le 18 août 1817, par exemple, pendant une réunion de la Société linnéenne de Nouvelle-Angleterre, on exposa des théories qui mettaient en relation la formation de la Terre et un immense lindworm marin (baptisé Scoliophis atlanticus) observé récemment à quelques encablures de distance. Parallèlement, un pêcheur qui avait trouvé dans ses filets un énorme thon tenta vainement de le faire passer pour un serpent de mer…

[modifier] Linnorm dans Donjons et Dragons

Dans Donjons et Dragons, les linnorms ou Norse dragons sont des cousins primitifs des dragons. Il leur ressemblent mais ne possèdent ni ailes, ni pattes arrières. Les différents linnorms sont:

  • Corpse Tearer Linnorm, qui est le spécimen le plus puissant
  • Dread Linnorm, qui est le plus grand spécimen
  • Flame Linnorm
  • Forest Linnorm
  • Frost Linnorm
  • Gray Linnorm, qui est le plus petit et le plus agressif spécimen
  • Land Linnorm
  • Midgard Linnorm
  • Rain Linnorm
  • Sea Linnorm
  • Swamp Linnorm, qui est amphibie

Tous ces linnorm sont malveillants[20].

[modifier] Lindorm dans Final Fantasy XII

Dans la principale sous-quête de Final Fantasy XII, la "chasse au monstres", il est possible de chasser des monstres en acceptant des contrats de chasse, en échange d'équipements. Les monstres sont classées en rangs selon leur puissance (les moins puissants en rang 1 et les plus puissants en 8). Le lindorm y est ici décrit comme un monstre de rang 5, qui se trouve dans les landes de Tsita et dans le Jardin du cycle de la vie[21].

[modifier] Dans Yu-Gi-Oh

De nombreuses cartes des jeux mis en scène dans Yu-Gi-Oh comme plus particulièrement le Dragon-Serpent Nocturne et le Light Lindworm représentent des dragons avec des caractéristiques serpentines.

[modifier] Autre

  • L'Aspic, un serpent imaginaire couronné d'une escarboucle dont le venin est souvent mortel, peut posséder deux ou quatre pattes dans certains des récits qui le mettent en scène.
  • Le célèbre ver de Lambton du folklore anglais a souvent été comparé au lindworm en raison de sa nature de serpent géant.

[modifier] Symbolique et vertus du lindworm

Pour les européens médiévaux christianisés, les lindworm représentaient des fléaux tels que la guerre ou la peste. Mais, malgré les défauts qu'on leur prêtait, on pensait encore au Moyen Âge, tout comme à l'époque païenne, que posséder la peau de hangar d'un lindorm octroyait de bien meilleures connaissances en la médecine et en la nature. Cette croyance puisait sa source dans la symbolique du serpent (la mue du serpent et du lindorm étaient considérées comme un symbole de renaissance dans un grand nombre de cultures). Les dragons censés être sculptés sur les drakkar étaient appelés dreki en vieux norrois. Ce mot était utilisé pour décrire les dragons et les lindworm avant l'apparition de termes plus précis. En Suède et au Danemark, ou le mot lind signifie tilleul, les lindworm sont sculptés sur ces arbres auxquels ils sont dédiés pour les protéger. Croiser la route du whiteworm était un présage de chance exceptionnel.

[modifier] Dans ses représentations graphiques

[modifier] En héraldique

Blason de Klagenfurt
Blason de Klagenfurt

En héraldique, le lindorm était, tout comme la vouivre, un symbole de persévérance ou de vengeance, employé entre autres sur les armoireries de Klagenfurt à cause de la légende qui s'était déroulée dans cette ville (voir ci-dessus), ainsi que sur le blason de Seljord, en Norvège, à cause du serpent de mer (prénommé Selma) qui est censé avoir vécu dans le lac de Seljord (Seljordsvatnet) et a été assimilé à un lindworm. On le représentait en général en noir (sable) ou en vert (sinople). La figure héraldique appelée communément Blue Panther, utilisée sur les écussons de Haute-Bavière et de Basse-Bavière, représente un reptile quadrupède bleu (azur), dressé sur ses pattes arrières et dénué d'ailes.

[modifier] Autre

Lindorm, Inc., une entreprise à but lucratif appartenant à Florida Corporation, qui cherche à rester en harmonie avec la nature, a choisi le lindorm pour son logo et son nom, parce qu'il s'agit de l'une des dernières créatures de la mythologie nordique dont on a voulu attester l'existence[22].

[modifier] Symbolique élémentaire

Tout comme le serpent et le dragon, le linnorm est souvent un personnage chtonien, qui vit sous terre et entretient une relation étroite avec cet élément. Il arrive aussi que les lindworms évoluent dans l'eau et soient assimilés à des serpents de mer (seaserpents). Mais, contrairement au dragon, ils ne sont pas très liés à l'air, puisqu'ils sont souvent dénués d'ailes. Certains lindworm crachent le feu, comme des dragons, mais d'autres ne l'utilisent pas.

[modifier] Lindworm en sciences

[modifier] En cryptozoologie

En cryptozoologie, le nom de lindworm est utilisé pour décrire une espèce animale reptile et bipède, semblable aux dragons de la mythologie, au Bipes biporus (|Mexican Mole Lizard, un lézard du type Amphisbaenia), au | Najash rionegrina, au Pachyrhachis problematicus, au Haasiophis terrasanctus et au Eupodophis descouensi (des « serpents à pattes » préhistoriques) et peut-être liée à certaines espèces de dinosaures (voir sauriens océaniques), ou à de grands serpents aujourd'hui disparus (comme le Wonambi naracoortensis). Selon les cryptozoologues, son existence est plausible, mais actuellement invérifiée. Au XIXe siècle, le folkloriste suédois Gunnar Olof Hyltén-Cavallius recueillit auprès des habitants de Småland, en Suède, une cinquantaine de compte-rendus venant de personnes qui affirmaient avoir rencontré des lindorms. Il instaura une forte récompense pour quiconque pourrait ramener un spécimen, capturé mort ou vivant. Malheureusement pour lui, personne ne fut en mesure de revendiquer la récompense, et les chercheurs suédois le ridiculisèrent. Ces événements déclenchèrent une défaite cryptozoologique.

[modifier] En biologie

En néerlandais moderne, le terme lintwormen, pluriel de lintworm, désigne à la fois certaines sortes d'invertébrés marins et les cestodes, une classe de parasites invertébrés dont les adultes vivent dans le tube digestif des vertébrés, dont la sous-espèce la plus connue est le tenia, ou ver solitaire.

[modifier] Notes et références

  1. Encyclopédie du merveilleux, tome 2 : Du bestiaire fantastique par Edouard Brasey, ed. Le Prés aux Clercs (2006), p.28 Lindorm
  2. Les créatures mentionnées ci-dessous ont été assimilées occasionnellement à des lindworm, même si certaines ont également été rapprochées à d'autres créatures imaginaires en raison de leurs caractéristiques physiques
  3. La Délivrance dans les Contes de Fées par Marie-Louise von Franz
  4. | Lindwurm sur le wiktionnaire
  5. | Forum rassemblant des informations sur le tatzelwurm
  6. Encyclopédie du merveilleux, tome 2 : Du bestiaire fantastique par Édouard Brasey, ed. Le Prés aux Clercs (2006), p.35 Tatzelworm
  7. Encyclopédie du merveilleux, tome 2 : Du bestiaire fantastique par Édouard Brasey, ed. Le Prés aux Clercs (2006), P.35 Tatzelworm
  8. | Site rassemblant des légendes sur Saint-Georges et les lindworm en Allemagne et en Pologne
  9. | Site rassemblant des légendes sur Saint-Georges et les lindworm en Allemagne et en Pologne
  10. | Site rassemblant des légendes sur Saint-Georges et les lindworm en Allemagne et en Pologne
  11. | Article "Limburg an der Lahn" sur wikipédia anglophone
  12. | Site sur l'artisannat indien relatant la légende Shoshone du serpent à pattes
  13. American Indian Myths and Legends par Richard Erdoes et Alfonso Ortiz, ed. Pantheon Fairy Tale and Folklore Library (1985)
  14. Unktehi
  15. | Page d'un site rassemblant les légendes indiennes consacré au mythe de création lakota
  16. | Site répertoriant les oeuvres du Louvres
  17. | Article "Rahab" sur wikipédia anglophone
  18. http://en.wikipedia.org/wiki/Tannin_%28demon%29
  19. Le Livre de Marco Polo, chap. XLIX, par Marco Polo (1298)
  20. | Liste des linnorms dans Donjons et Dragons
  21. | Site décrivant la "chasse aux monstres" de Final Fantasy
  22. About Lindorm Inc

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes