Giorgio De Chirico

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Giorgio De Chirico

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Naissance 10 juillet 1888
Volos
Décès 20 novembre 1978
Rome
Nationalité Italie
Activité(s) Peinture
Mouvement artistique futurisme, surréalisme
Œuvres réputées L'Inquiétude du poète
Illustration : Portrait de Giorgio de Chirico

Giorgio De Chirico, né le 10 juillet 1888 à Volos en Thessalie, Grèce et mort le 20 novembre 1978 à Rome, Italie est un peintre italien "métaphysique" selon sa propre définition, admiré des surréalistes dont il intégre le groupe jusqu'en 1928, puis, se rapprochant du futurisme, participe au mouvement pictural italien Novecento.[1]

Sommaire

[modifier] Biographie

Son père, ingénieur des chemins de fer en Thessalie, est un amateur d'art qui lui fait découvrir la Grèce antique. À l'âge de 12 ans, De Chirico est inscrit à l'Institut polytechnique d'Athènes où il suit des cours de dessins et de peinture. Après la mort de sa sœur puis de son père, en 1905, il suit sa mère et son frère cadet Andrea (Alberto Savinio) qui partent s'installer en Italie puis à Munich. Il fréquente alors les cours de l'Académie des beaux-arts et découvre les œuvres de Friedrich Nietzsche et Arthur Schopenhauer et les tableaux d'Arnold Böcklin.

De retour en Italie, en 1910, il commence une série de tableaux le mot énigme revient souvent dans les titres : « Énigme d'un soir d'automne » (1910), « Énigme de l'oracle » (1910), « L'Énigme de l'heure » (1912). Jusqu'en 1917, De Chirico ne cessera de peindre des tableaux à l'apparente simplicité mais à forte suggestion prémonitoire, jouant sur des chromatismes sans nuances et des perspectives parfois aberrantes : horizons bas et lointains, éléments architecturaux monumentaux cotoyant au premier plan des objets les plus incongrus (gant, mannequins de couturier, empreinte de poisson ou de coquillage, artichauts, locomotives), désertification ("désertion" ?) des espaces malgré les têtes sculptées, bustes ou statues en pied. ("De Chirico a créé un univers où les objets se mettent à faire des signes" René Passeron).

« L'Inquiétude du poète » (parfois intitulé « L'Incertitude... ») compte parmi les œuvres les plus représentatives de la période "métaphysique" : la rencontre fortuite d'un corps de femme, d'un régime de bananes et d'arcades, symboles érotiques, opposée au train en partance et à la représentation du corps féminin par l'intermédiaire d'une statue, engendre la profonde nostalgie d'un rendez-vous manqué.

Par l'intermédaire de son frère, devenu peintre lui aussi et installé à Paris, De Chirico expose ses premières œuvres au Salon d'automne de 1912 et 1913. Guillaume Apollinaire le remarque et écrit, pour sa revue "Les Soirées de Paris", un compte rendu élogieux où il qualifie la peinture de De Chirico de "métaphysique". Reprenant cette expression, De Chirico et Carlo Carrà fonde le mouvement Pittura metafisica (1915). Alertés par cet article d'Apollinaire, les artistes d'avant-garde de cette époque : cubistes, orphistes, futuristes, futurs Dadaïste et surréalistes sont impressionnés et admiratifs.

Un jour de 1922, Yves Tanguy aperçoit de la plateforme d'un autobus, dans une vitrine, le tableau « Le Cerveau de l'enfant ». Il saute aussitôt de l'autobus et en est tellement impressionné qu'il décide alors de devenir peintre « bien que je n'ai jamais tenu une brosse ! ». Sans le savoir, il reproduisait la même réaction qu'a eu André Breton six ans auparavant.

Après la Première Guerre mondiale, De Chirico découvre les œuvres du Titien et rejoint le groupe futuriste Valori Plastici séduit par le fascisme de Mussolini et son prolongement : le mouvement Novecento. De Chirico exécute alors ses séries de « Villes romaines », « Fils prodigue » et « Argonautes » au grand désespoir de Breton : « Chirico, en continuant de peindre, n'a fait depuis dix ans que mésuser d'un pouvoir surnaturel... Cette escroquerie au miracle n'a que trop duré. »[2] En 1928, les surréalistes organise une exposition Chirico consacrée à la seule période métaphysique, à laquelle ils donnent pour titre « Ci-gît Giorgio De Chirico ». Dans un compte rendu de cette exposition, Raymond Queneau conclut « qu'il est inutile de s'attarder derrière [ce] grand peintre [...] Une barbe lui a poussé au front, une sale vieille barbe de rénégat. » Cinquante ans plus tard, De Chirico répondra : J'aurais préféré qu'on s'occupe de moi d'une façon plus intelligente. Mais je peux rien faire contre. »[3]

La polémique déclenchée par les surréalistes n'empêche pas De Chirico de poursuivre son œuvre dans une voie plus académique mais aussi plus rémunératrice, déclinant à l'infini ses tableaux dans son style métaphysique à la manière d'un peintre pompier du XIXe siècle.

[modifier] Tableaux, huiles sur toile (sélection)

  • Le Vol du centaure, 1909
  • L'Énigme de l'oracle, [4] 1910
  • La Récompense du devin, 1913
  • La Nostalgie de l'infini, 1913
  • L'Inquiétude (ou L'Incertitude) du poète, [5] 1913
  • La Tour rouge, 1913
  • Ariane, 1913
  • Mélancolie d'un après-midi, [6] 1913
  • L'Angoisse du départ, 1914
  • La Conquête du philosophe, 1914
  • Mélancolie et mystère d'une rue, 1914
  • Chanson d'amour, 1914, appelé aussi Le chant d'amour
  • Le Cerveau de l'enfant, [7] 1914
  • L'Énigme de la fatalité, [8] 1914
  • Portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire, [9] 1914 (le profil d'Apollinaire avec un cercle tracé autour de sa tempe gauche)
  • Le Vaticinateur, 1915
  • Le Duo ou Les Mannequins de la tour rose, 1915
  • Andromaque, 1916
  • La Mélancolie du départ, [10] 1916
  • Les Mathématiciens, 1917
  • La Chambre enchantée »,[11] 1917
  • Le Grand métaphysicien,[12] 1917
  • Intérieur métaphysique », 1917
  • Les Jeux du savant »,[13] 1917
  • La Muse métaphysique »,[14] 1917
  • Les Muses inquiétantes »,[15] 1918
  • L'Angoissant voyage


  • Hebdomeros, récit autobiographique, 1925

[modifier] Sources et bibliographie

  • Adam Biro & René Passeron (sous la direction de) « Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs », Presses universitaires de France, 1982
  • catalogue de l'exposition à Fiesole (FI), du 14 avril au 3 juin 2007 : Giorgio De Chirico e un Novecento prima e dopo la Transavanguardia

[modifier] Notes et références

  1. Son nom (approximativement "djordjo dé kirico", /ˈdʒɔr.dʒo de ki.ˈri.ko/) s'écrit en français De Chirico (avec une majuscule en l'absence du prénom) ou Chirico seul (pour éviter le redoublement "de De Chirico").
  2. "La Révolution surréaliste", 1926
  3. "Le Quotidien de Paris", 1974
  4. José Pierre L'Univers surréaliste , Somogy, Paris, 1983, p. 10
  5. José Pierre, op. cité, p. 95
  6. José Pierre, op. cité, p. 28
  7. Adam Biro et René Passeron « Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs », Office du livre & Presses Universitaires de France, 1982, p. 82
  8. José Pierre, op. cité, p. 96
  9. José Pierre, op. cité, p. 97
  10. José Pierre, op. cité, p. 99
  11. Gabriele Crepaldi « L'Art moderne 1900-1945 », Gründ, 2006, p. 189
  12. Crepaldi, op. cité, p. 186
  13. Crepaldi, op. cité, p. 186
  14. Crepaldi, op. cité, p. 190
  15. Crepaldi, op. cité, p. 188

[modifier] Voir aussi

Alberto Savinio, frère cadet

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes