Laurent Angliviel de La Beaumelle

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Laurent Angliviel de La Beaumelle
Naissance 28 janvier 1727
Décès 17 novembre 1773
Activité Homme de lettres
Nationalité France France
Œuvres principales Mes Pensées ou, qu’en dira-t-on ?

Laurent Angliviel de La Beaumelle, né le 28 janvier 1727 à Valleraugue et mort le 17 novembre 1773, est un homme de lettres français.

D’une famille protestante, La Beaumelle fut élevé dans la religion catholique au collège de charité d’Alès. Ayant quitté la France en 1745, il se rendit d’abord à Genève, où il rentra dans l’église réformée, puis alla, en 1749, à Copenhague, où il devint professeur de belles-lettres françaises. En 1751, il résida à Berlin où il se brouilla avec Voltaire. C’est lui qui le premier attaqua ainsi, dans son livre des Pensées, le philosophe ami et protégé de Frédéric II : « Qu’on parcoure l’histoire ancienne et moderne, on ne trouvera point d’exemple de prince qui ait donné sept mille écus de pension à un homme de lettres, à titre d’homme de lettres. Il y a eu de plus grands poètes que Voltaire. Il n’y en a jamais eu de si bien récompensés, parce que le goût ne mit jamais de bornes à ses récompenses. Le roi de Prusse comble de bienfaits les hommes à talent, précisément par les mêmes raisons qui engagent un petit prince d’Allemagne à combler de bienfaits un bouffon ou un nain. »

Ne trouvant pas à Berlin le succès qu’il y avait espéré, La Beaumelle revint à Paris en 1752 et publia ses Notes sur le siècle de Louis XIV (Francfort, 1753, 3 vol. in-12, avec le texte de Voltaire). À la suite de cette publication, il fut mis à la Bastille du 24 avril au 13 octobre 1753. Cet emprisonnement, auquel on a dit que Voltaire n’était pas étranger, fut motivé sur la violence de quelques-unes de ces notes. À la suite de l’impression des Lettres de Mme de Maintenon, qu’on l’accusa d’avoir dérobées à Saint-Cyr, La Beaumelle fut de nouveau enfermé à la Bastille du 6 août 1756 au 1er septembre 1757.

Le séjour de Paris lui étant ensuite interdit, il se rendit à Toulouse où il connut aussi des désagréments. S’étant fixé, après s’être marié, non loin de Toulouse, la haine de Voltaire vint l’y chercher : accusé par celui-ci de lui avoir écrit quatre-vingt-quinze lettres anonymes et diffamatoires, il parvint cependant à persuader le ministre de la police de son innocence. Il obtint même, en 1770, une place à la bibliothèque du roi et une pension.

On doit à La Beaumelle : Mes Pensées ou, qu’en dira-t-on ? (Copenhague, 1751, in-12) ; Réponse au Supplément au siècle de Louis XIV ou Lettres à Voltaire (1751, 1712 ; 1763, in-12) ; Mémoires pour servir à l’histoire de Mme de Maintenon (Amsterdam, 1755-56, 9 vol. in-12), ouvrage qui dut son succès aux lettres qu’il renferme ; Préservatif contre le déisme (1763, in-12) ; Commentaires sur la Henriade (Paris, 1769, in-8° ; 1775, 2 vol. in-8°), où le critique propose de mauvais vers à l’auteur comme devant être substitués à ceux du poète ; l’Esprit (Paris, 1802, in-12).

La Beaumelle a été le principal rédacteur de la Spectatrice danoise ou l’Aspasie moderne, recueil hebdomadaire (Copenhague, 1749-1750, 3 vol. in-8°). Il a aussi traduit aussi du latin en français. Il a écrit sous les noms de plume de « Krinelbol », « Bekrinoll » et « Gonia Pala Jos ».

Son fils, Victor-Laurent-Suzanne-Moïse Angliviel de La Beaumelle, né en 1772 et mort en 1831, a publié divers écrits sur l’Espagne et le Brésil et donné quelques traductions de pièces du théâtre espagnol, imprimées dans les Chefs-d’œuvre des théâtres étrangers (1822).

[modifier] Références

  • Michel Nicolas, Notice sur la vie et les écrits de Laurent Angliviel de La Beaumelle, Paris, 1852, in-8°
  • Charles Nisard, Les Ennemis de Voltaire, Paris, 1853, in-8°

[modifier] Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1455-6