Laid

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Duchesse laide, 1525-30, de Quentin Metsys. Une œuvre picturale jugée belle, représentant la laideur visuelle.
La Duchesse laide, 1525-30, de Quentin Metsys.
Une œuvre picturale jugée belle, représentant la laideur visuelle.

Le laid ou la laideur est généralement la caractéristique opposée au beau (jugement esthétique).

Parfois le laid est une caractéristique inspirant le mépris, la désapprobation (sens ancien) ; le laid n'est ainsi pas une valeur esthétique, et peut être opposée au bien (jugement moral).

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le sens primitif de laid est « désagréable, outrageant, odieux ». Cette signification est attestée dès le début du XIIe siècle en français et s'est maintenu dans les dérivés dialectaux, comme le normand laidure « outrage » et le manceau laidanger « outrager ». Exemples d'usages anciens :

Vers 1100, au sens de « désagréable, horrible, odieux, repoussant (personne) » : « La premere [eschele] est des Canelius les laiz » Roland, éd. J. Bédier, 3238
Au sens de « causer un préjudice » : « faire grant lait » — dans Philippe de Thaon, Bestiaire, 1104

Le sens esthétique, bien que déjà attesté au tout début du XIIe siècle ne s'est répandu qu'à partir du XIVe, et a fini par évincer le sens premier du mot. [1]

[modifier] Caractéristiques

Le nain Don Sebastián de Morra, v. 1645, Diego Vélasquez . 106,5 x 81,5 cm, Musée du Prado, Madrid.
Le nain Don Sebastián de Morra, v. 1645, Diego Vélasquez .
106,5 x 81,5 cm, Musée du Prado, Madrid.

Au sens esthétique, le laid s'oppose au beau. Mais le laid n'est pas l'absence de beau ; ce non-beau, en tant qu'absence des critères de beauté correspondrait plutôt par exemples au médiocre, au banal, au vulgaire, au commun ou à la fadeur, qui prennent généralement sens comme « ni beau, ni laid ». Le laid s'affirme plutôt comme un contraire du beau, un inverse, un négatif : à travers la présence d'éléments propres définissant la laideur.

  • informe + difforme

[modifier] Représentation artistique du laid

Dans le domaine de l'art (au sens général : peinture, littérature, etc), une des confusions fréquentes est celle d'assimiler la laideur de l'objet représenté et la laideur de la représentation (l'œuvre). Cette confusion commune est critiquée dès l'Antiquité chez Aristote ; on retrouve la mention ultérieurement chez Nicolas Boileau (XVIIe) et dans de nombreux mouvements artistiques (romantisme, réalisme, etc).

« La preuve en est dans ce qui arrive à propos des œuvres artistiques; car les mêmes choses que nous voyons avec peine, nous nous plaisons à en contempler l'exacte représentation, telles, par exemple, que les formes des bêtes les plus viles et celles des cadavres. »
— Aristote, Poétique, Chap. IV

[modifier] Le laid comme type particulier de beauté

  • relativisme
  • catégorie esthétique
  • sociologie

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Littré laid »

[modifier] Bibliographie

  • Étienne Souriau, Vocabulaire d'esthétique.
  • Karl Rosenkranz, Esthétique du laid, CIRCE, 2004.
  • Muriel Gagnebin, Fascination de la laideur : l'en-deçà psychanalytique du laid, Champ Vallon, (1994 ?)

Voir aussi la bibliographie de beau.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes