Lac de Serre-Ponçon

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44°31′N 6°21′E / 44.517, 6.35

Lac de Serre-Ponçon
Lac de Serre-Ponçon
Administration
Pays France
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Statut {{{statut}}}
Géographie
Type Barrage
Origine {{{origine}}}
Bioclimat {{{bioclimat}}}
Superficie 28,2 km²
Longueur Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Largeur Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Altitude De 722 à 780 m
Profondeur 90 m
Volume 1,27 km³[1]
Hydrographie
Bassin versant 3 600 km²
Alimentation {{{alimentation}}}
Émissaire(s) la Durance
Durée de rétention 6 mois[2]
Nombre d'îles {{{nombre d'îles}}}
Île(s) principale(s) {{{îles principales}}}
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Commentaire {{{commentaire}}}

Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par l'établissement d'un barrage sur la Durance, 2 km en aval de son confluent avec l'Ubaye. Il est le premier lac artificiel d'Europe de par sa capacité (1,272 milliard de m3) et le second de par sa superficie (28,2 km2).

Sommaire

[modifier] Communes avoisinantes


[modifier] Le barrage de Serre-Ponçon

Barrage de Serre-Ponçon
Vue d'avion du lac de Serre-Ponçon en août 1997
Localisation
Pays France France
Cours d’eau Durance
Objectifs et impact
Vocation Énergie et irrigation
Année de mise en service 1960
Surface irriguée 100 000 ha
Structure
Type Poids
Hauteur du barrage (lit rivière) 129 m
Réservoir
Volume du réservoir 1 272 Mm3
Surface du réservoir 2 820 ha
Centrale hydroélectrique
Capacité énergétique 380 MW
Production annuelle 700 GWh/an
Barrage - hydrologie

[modifier] Historique

Les crues dévastatrices de la Durance, en 1843 et 1856, ont conduit à des études de faisabilité d'un barrage. La trop grande perméabilité des sols a cependant nécessité d'attendre l'émergence de nouvelles techniques. Un ingénieur d'origine moscovite, Ivan Wilhem, propose plusieurs projets à partir de 1909[3].

Les travaux d'aménagement débutent en 1955 avec Jean de Mailly pour architecte aidé de Jean Prouvé et la mise en eau de la retenue s'effectue à partir de novembre 1959 pour s'achever en mai 1961. Environ 1500 personnes ont été déplacées et leurs villages - Savines, Ubaye, Rousset - inondés. Le village de Savines a été reconstruit et le nouveau Savines-le-lac a été inauguré en 1962.

Le lac de Serre-Ponçon est le deuxième plus grand lac artificiel d'Europe de par sa superficie, après le lac du Der-Chantecoq situé dans la Marne et la Haute-Marne. Il est le plus grand lac artificiel d'Europe pour sa capacité.

[modifier] Caractéristiques

Le barrage en remblai est large de 650 m à sa base[4]. La crête, haute de 123 m[5], est large de 9,35 m et longue de 600 m[6]. On peut estimer son volume à 14 000 000 m3[7], dont deux millions pour le noyau étanche. Il est conçu pour résister à une secousse de magnitude 7 sur l'échelle de Richter, et peut évacuer un débit de crue maximal de 3440 m3 par seconde[8] (la crue du 14 juin 1957 culmine à 1700 m3/s[9]).

Le bassin versant du lac est de 3 600 km2 et la capacité maximale de la retenue de 1,272 km3. L'altitude maximale du lac est de 780 m mais elle peut descendre à 722 m à l'étiage.

[modifier] Construction

Les travaux commencent après creusement de deux galeries souterraines de 900 m de long et 10,5 m de diamètre, rive gauche, destinées à dévier la Durance durant les travaux (mises en œuvre le 29 mars 1957)[10].

La digue elle-même est construite à partir d’avril 1957, au-dessus d’un noyau d’argile assurant l’étanchéité, au rythme de 50 t d’argile et de 20 000 m³ de pierres par jour. Chaque mètre cube de pierre est mouillé par 100 litres d’eau, afin de le tasser. Trois mille ouvriers travaillent sur le chantier, qui fonctionne de deux heures du matin à dix heures du soir (l’arrêt de quatre heures étant nécessaire pour l’entretien des machines)[11]. La fermeture des vannes est ordonnée le 16 novembre 1959, et le barrage rempli le 18 mai 1961[12].

[modifier] Aménagements

[modifier] Aménagements utilitaires

Evacuateur de crue du barrage de Serre-Ponçon vu du pont d'Espinasse  - 30 mai 2008
Evacuateur de crue du barrage de Serre-Ponçon vu du pont d'Espinasse - 30 mai 2008
Evacuateur de crue du barrage de Serre-Ponçon vu depuis le Belvédère - 30 mai 2008
Evacuateur de crue du barrage de Serre-Ponçon vu depuis le Belvédère - 30 mai 2008

La « loi d'aménagement de Serre-Ponçon et de la Basse-Durance » du 5 janvier 1955 marque la volonté du législateur d'associer l'irrigation à l'hydroélectricité. Ainsi, à partir de la retenue, un canal bétonné — géré par EDF — dévie la plus grande partie de l'eau de la rivière jusqu'à l'étang de Berre. Ce « canal de la Durance » suit le lit naturel de la rivière et permet l'irrigation agricole.

[modifier] Travaux complémentaires

Les élus des vallées concernées militèrent (au sein du comité d’action et de défense de la vallée de l’Ubaye) pour ne pas être à nouveau isolés : le barrage coupait de nombreuses routes, supprimait la gare de Prunières. Ils obtinrent, pour la première fois en France à l’occasion de la construction d’un barrage et du déplacement de villages, une indemnité pour le « préjudice moral causé par l’arrachement d’une population à son milieu naturel »[13]. Au total, 50 km de routes et 14 km de voies ferrées sont construites[14]. Le pont de Savines, d'une longueur totale de 924 m[15], est achevé en 1960. Il surplombe l'ancien village de 40 m.

[modifier] Aménagements touristiques

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Lac de Serre-Ponçon.

[modifier] La chapelle Saint-Michel

Aux environs de l'an 1020, l'abbaye Notre-Dame de Boscodon possédait un prieuré qui dominait la vallée de la Durance sur sa rive droite, entre Chorges et Prunières. La chapelle, construite au XIIe siècle sur une petite éminence, et dédiée à saint Michel, fut détruite en 1692 par les troupes du duc de Savoie.
Reconstruite au XVIIe siècle, elle devint un lieu de pèlerinage pour les paroissiens de Chorges et de Prunières, qui s'y rendaient en foule le 29 septembre, fête de la Saint-Michel. Lors de la construction du barrage de Serre-Ponçon, en 1961, la destruction de la chapelle était programmée, mais elle fut finalement sauvegardée. Désormais la chapelle trône seule sur un îlot de quelques dizaines de mètres carrés au-dessus du niveau du lac. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. On peut encore en approcher[16], mais en aucun cas y pénétrer[17].
L'îlot Saint-Michel est aujourd'hui l'un des sites les plus photographiés du département des Hautes-Alpes.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  • Claude Gouron (photographe), Hélène Vésian (auteur), Serre-Ponçon : voyage photographique au confluent de l’Ubaye et de la Durance, Le Pontet : Éditions Barthélemy et Hangar, 2004. ISBN 2-87923-165-5

[modifier] Notes

  1. Gouron-Vésian, op. cit., p 125
  2. D'après le volume du lac et le débit moyen à la station de mesure de la Durance à Espinasses donné par la banque Hydro
  3. Claude Gouron (photographe), Hélène Vésian (auteur), Serre-Ponçon : voyage photographique au confluent de l’Ubaye et de la Durance, Le Pontet : Éditions Barthélemy et Hangar, 2004. ISBN 2-87923-165-5, p 65-67
  4. Gouron-Vésian, op. cit., p 125
  5. Gouron-Vésian, op. cit., p 125
  6. Gouron-Vésian, op. cit., p 125
  7. Gouron-Vésian, op. cit., p 125
  8. Gouron-Vésian, op. cit., p 125
  9. Gouron-Vésian, op. cit., p 119
  10. Gouron-Vésian, op. cit., p 117
  11. Gouron-Vésian, op. cit., p 120
  12. Pour le §, Gouron-Vésian, op. cit., p 117-119
  13. Gouron-Vésian, op. cit., p 92
  14. Gouron-Vésian, op. cit., p 117
  15. Gouron-Vésian, op. cit., p 117
  16. lors des basses eaux, il est possible de rejoindre la chapelle à pied
  17. des offices religieux sont parfois célébrés sur des embarcations à proximité de la chapelle