Étang de Berre

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Étang de Berre

Photo satellite du lac (crédit : CNES - Spot Image)
Administration
Pays France France
Province {{{province}}}
District forestier {{{district forestier}}}
Statut {{{statut}}}
Géographie
Type lagune
Origine {{{origine}}}
Bioclimat {{{bioclimat}}}
Superficie 155,3 km²
Longueur Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Largeur Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Altitude 0,4 m
Profondeur 6 à 9 m
Volume Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Hydrographie
Bassin versant {{{bassin}}} km²
Alimentation {{{alimentation}}}
Émissaire(s) canal de Caronte
Durée de rétention {{{durée de rétention}}}
Nombre d'îles {{{nombre d'îles}}}
Île(s) principale(s) {{{îles principales}}}
Peuplement piscicole {{{peuplement piscicole}}}
Peuplement avifaune {{{peuplement avifaune}}}
Commentaire {{{commentaire}}}

L'étang de Berre (en occitan provençal : estanh de Bèrra / mar de Bèrra selon la norme classique ou estang de Berro / mar de Berro selon la norme mistralienne) est une étendue d'eau voisine de la Mer Méditerranée à l'ouest de Marseille.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Topographie

Créée par la remontée des eaux lors des dernières glaciations, cette petite mer intérieure se compose actuellement de trois sous-ensembles : l'étang principal se complète de l'étang de Vaïne à l'est et de l'étang de Bolmon au sud-est. C'est un vaste plan d'eau saumâtre de 15 500 hectares soit 900 millions de mètres cubes de liquide (20 kilomètres de long, 16,5 kilomètres de large au maximum et 6 mètres de profondeur maximale).

[modifier] Hydrographie

L'étang de Berre est le réceptacle naturel en eau douce de l'Arc, la Touloubre, la Cadière, la Durançole. Son bassin versant naturel est de 1 700 km².

Deux canaux relient l'étang à la mer : le canal de Caronte vers Port-de-Bouc (6,5 kilomètres de long, 250 mètres de largeur et 10 mètres de profondeur) et le canal du Rove vers l'Estaque construit par Léon chagnaud, mais la partie souterraine de ce dernier est obstruée par un éboulement depuis 1963.

[modifier] Climat

[modifier] Occupation humaine de l'étang de Berre

[modifier] Nom de l'étang

Son nom latin était Stagnum Mastromela.


[modifier] Du Moyen- Age au début du XIXe siècle

Les Romains colonisent l'étang de Berre à l’Antiquité, profitant d'une terre fertile et eau douce des rivières et développent de petits villages orientés vers le travail de la terre (vigne, olivier, exploitation des salines).

[modifier] Àu XIXe siècle

L'étang de Berre devient un site stratégique pour l’implantation d’activités économiques. Pour cela de nombreux travaux d'aménagements sont réalisés:

Entre 1863 et 1925 Approfondissement du chenal à -3m puis travaux successifs portant la profondeur du chenal de Caronte de -3m à -6 m puis à -9 m de profondeur en 1925.

1925 Mise en service du Canal du Rove reliant l'étang à la rade de Marseille.

[modifier] L'étang de berre, site majeur industriel

Entre 1900 et 1930 Installation des raffineries Shell à Berre l'étang (1928), puis des raffineries de Provence (futur Total) à la Mède (Châteauneuf-les-Martigues).

La pollution d'origine chimique entraine le vote d'une loi en 1957 qui interdit la pêche dans l’étang de Berre en raison de l’accumulation de la pollution chimique dans la chair des poissons. Les pêcheurs sont indemnisés pour le dommage causé puis vendent leurs droits de pêche.

Entre 1960 et 1980, le site prend encore de l'ampleur avec la création et le développement du complexe sidérurgique de Fos et création de nombreux emplois.

A la fin des années soixante, la salinité de l'étang est de 32 g/l, avec une faible variabilité spatiale et temporelle liée aux apports fluviaux et aux conditions climatiques.

De vastes herbiers de zostères colonisent la ceinture comprise entre le trait de côte et la profondeur 4-5 m. Une macrofaune benthique à affinité marine est présente dans tout l'étang. L'Ichtyofaune reste diversifiée et abondante. Mais on peut noter une contamination chimique de l'eau et des sédiments croissante.

Pendant la décennie 1970, on enregistre une explosion démographique due au succès du développement économique de la zone et du développement des villes nouvelles de Vitrolles, Istres, Miramas et Fos.

En 1971, on note la mise en place du SPPPI sur l'étang de Berre puis Fos et l'entrée en application par les industriels locaux de normes de rejets plus strictes que les normes nationales.

[modifier] La centrale EDF de Saint Chamas

Depuis 1966, il reçoit les eaux douces de la Durance par le canal de la Durance. Ce canal usinier EDF alimente la centrale hydro-électrique de Saint-Chamas. Cet apport considérable d'eau douce et de limons a de graves conséquences hydrologiques et écologiques pour l'étang, pour la Durance et les nappes phréatiques associées, et pour la Camargue qui, privée de limons, recule devant la mer.

En 1966, la centrale EDF de Saint-Chamas et la production d'hydroélectricité démarre.

  • Apports de 3,3 milliards de m³/an d’eau douce en moyenne (sur la période 1966-93) soit environ 3,7 fois le volume de l’étang ; apports moyens en sédiment de 520 000 t/an sur la même période.
  • La salinité chute rapidement. Importantes fluctuations saisonnières conditionnées par le régime de turbinage.
  • Stratification des eaux liée à la différence de densité entre l'eau douce déversée et l'eau de mer entrant en profondeur.
  • Apports accrus en nutriments, eutrophisation du milieu.
  • Accumulation de limons dans certaines zones, au nord de l'étang.
  • Rapide dégradation des peuplements à affinité marine, apparition d'une macrofaune euryhaline, quasi disparition des herbiers.
  • En raison de la stratification haline et de l'eutrophisation, des conditions d'anoxie prévalent dans les eaux profondes. La vie benthique y a disparu.

[modifier] À partir des années 1990

1991

  • Référendum d'initiative locale, 250 000 riverains se mobilisent et votent à 95 % pour l'arrêt des rejets EDF.

Entre 1993 et 1995

  • Plan Barnier : limitation des rejets de limons à 200 000t/an.
  • Limitation des apports d’eau douce à 2,7 puis 2,1 milliards de m3 sur douze mois et à 0,4 milliard de m³ entre le 1er mai et le 30 septembre.
  • Début du suivi écologique de l'étang (qualité de l'eau et des sédiments, biocénoses).
  • Rétablissement du droit de pêche.

Depuis 1994

  • La salinité moyenne augmente progressivement mais, malgré la baisse des apports d'eau douce à l'échelle annuelle, les variations saisonnières restent importantes.
  • Les peuplements sédentaires de la faune et de la flore demeurent dégradés.
  • Présence de contaminants chimiques dans des sédiments bien localisés. La baisse des teneurs est attribuable à l'abattement des rejets industriels, de l'ordre de 98 %, depuis 1971.

1999

  • Limitation des rejets solides d’EDF imposée à 100 000 t de limon/an en moyenne.

2000

  • Création du GIPREB. (Groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre)

2001

  • Premières efflorescences à cyanobactéries dans l'étang de Bolmon, constat de l'hyper-eutrophisation du milieu.

2002

  • Réalisation de l’étude « Bilan de connaissance – état de santé du milieu » par le GIPREB.
  • Étude de définition d’un sentier de découverte du littoral.
  • Définition de l'objectif de retour à un écosystème équilibré de lagune méditerranéenne profonde.
  • Lancement de l'étude de dérivation des rejets EDF phase II.
  • Réalisation des études de faisabilité de la réouverture du tunnel du Rove à la circulation d'eau.
  • Une faible hydraulicité conduit EDF à limiter ses rejets. La salinité moyenne augmente. Début de recolonisation des sédiments par une macrofaune à affinité marine. Poussées spectaculaires de macro-algues opportunistes (ulves).

2003

  • 5 ans après la date limite de mise aux normes des stations d’épurations principales (>10 000 EH), seulement la moitié d’entre elles sont aux normes sur le bassin versant. Pour les plus petites stations, l’échéance de 2015 est relativement bien respectée.
  • Décision du bureau du GIPREB d’impulser les études préalables « Rove » (définition de l’expérimentation, faisabilité géotechnique, étude d’impact) .
  • Lancement du projet expérimental de captage du naissain de moules (GIPREB, Prud'homie de pêche de Martigues et DDAM).

2004

  • Janvier : lancement de l’étude pour le schéma d’orientation pour la réhabilitation de l’étang de Berre.
  • Février : étude sur l’amélioration de la circulation d’eau entre l’étang de Berre, le Bolmon et le canal du Rove.
  • Avril : lancement des études géotechniques pour la réouverture du canal du Rove.
  • Avril : étude finalisée sur l’incidence des rejets de la centrale EDF sur le milieu et le fonctionnement de son écosystème.
  • Mai : lancement de l’étude pour la définition de l’expérimentation de la réouverture du canal du Rove.
  • Juillet : la Cour de justice des Communautés européennes indique par son arrêté du 16 juillet que les traités européens doivent être appliqués par la France et que ceux-ci interdisent, en l'absence d'autorisation délivrée par l'autorité nationale, le déversement dans un étang salé communiquant avec la mer Méditerranée des substances qui tout en étant non toxiques, ont un effet défavorable sur la teneur en oxygène du milieu marin.
  • Octobre : la Cour de justice des communautés européennes dans son arrêté du 7 octobre retient deux griefs constitutifs d'un manquement aux obligations du protocole d'Athènes : l'absence d'autorisation de rejet conforme et l'insuffisance des mesures prises pour combattre et réduire la pollution de l'étang de Berre.
  • La mise en place d'une précampagne d'analyse de la qualité sanitaire des eaux de baignade permet la réouverture de sept plages sur l'étang de Berre durant la période estivale.


2005

  • Choix de la démarche de contrat d'étang.
  • Le 11 février, la France répond aux injonctions de l'Europe, en proposant de nouvelles modalités de rejets.
  • Septembre : EDF met en place les nouvelles modalités de rejets dans l'étang et lance une enquête publique sur le nouvel avenant de la concession des centrales de Salon-Saint-Chamas.
  • Le 19 décembre, la Commission européenne adresse à l'État français une mise en demeure, jugeant insuffisantes les nouvelles modalités de rejets d'EDF.
  • En nombre d'équivalent habitants, 98 % des rejets urbains dans l'étang sont conformes, 63 % sur le bassin versant.
  • Faisant suite à une année de sécheresse, les très faibles apports d'eau douce par la centrale EDF ont pour conséquence une salinité exceptionnellement haute de 30 g/l.

[modifier] Faune et flore de l'étang

Le canal Saint-Sébastien à Martigues
Le canal Saint-Sébastien à Martigues

Les rives de l'étang de Berre ont subi l'aménagement acharné de ses rives depuis le début du XXe siècle, raffineries de pétrole, aéroport, etc.

Malgré cela, l'étang recèle encore des richesses naturelles insoupçonnées. La diversité des espaces naturels offre aux oiseaux une multitude de milieux. L'étang de Berre et ses alentours accueillent plus de 250 espèces d'oiseaux sédentaires ou migrateurs.

Des observatoires ornithologiques situés sur les propriétés du Conservatoire du Littoral à la Poudrerie de Saint-Chamas et au bord de l'étang de Bolmon permettent leur observation en tout quiétude.

[modifier] organisation administrative

Les communes qui bordent l'étang sont au nombre de dix : Istres, Miramas, Saint-Chamas, Berre-l'Étang, Rognac, Vitrolles, Marignane, Châteauneuf-les-Martigues, Martigues et Saint-Mitre-les-Remparts.

[modifier] site touristique et récréatif




Port d'Istres (sur l'étang de Berre)
Port d'Istres (sur l'étang de Berre)

[modifier] Notes et références

[modifier] Annexes

[modifier] bibliographie

[modifier] liens internes

[modifier] Liens externes