Koli Tenguella

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Koli Tenguella (ou Koli Teŋella) est un guerrier d'origine peul et mandingue. Au XVIe siècle, après neuf tentatives, il conquiert le Fouta-Toro, un royaume situé dans le nord-est de l'actuel Sénégal, et fonde la nouvelle dynastie peule Denianke[1].

Sommaire

[modifier] Histoire

Koli Tenguella est le fils du grand chef peulh Gueda Tenguella, mort à la guerre contre les Askia de l'empire Songhaï. Par sa mère il appartient au peuple malinké. Celle-ci s'appelait Nana Keita et était originaire du Bakhounou. Certaines traditions orales disent que Koli Tenguella n'était pas le fils de Geuda Tenguella et qu'on lui a relever (?), mais beaucoup de versions contredisent cela. On dit que Koli Tenguella, appartenant à la famille Ba, des Peuls ururbe, créa plus tard la catégorie des Peulhs Denyankobé, nom de la dynastie qu'il allait installer au Fouta-Toro.

Carte de l'empire Songhaï
Carte de l'empire Songhaï

Koli Tenguella avait pour mission de finir ce que son père avait commencé, c'est-à-dire établir l'unité des Fulbe ou Peulhs, car à l'époque où l'empire Songhaï dominait, les Peulhs n'étaient pas respectés, surtout dans les royaumes mandingues, par exemple le Kaniaga. Ils étaient victimes de beaucoup de superstitions, de brimades et n'avaient pas véritablement de royaume, d'État propre. Menant une vie nomade, errant de royaume en royaume, ils n'avaient pas de véritable chef sur qui s'appuyer, avec lequel ils pouvaient s'organiser, se défendre et se faire respecter, même si quelques Peulhs se sont fait remarquer en tant que chefs, mais souvent pour le compte des empereurs mandingues ou songhais. Le seul État où les Pulaar avaient plus ou moins réussi à s'imposer, le Fouta-Toro, était dominé par les Wolofs, à l'époque de l'empire du Djolof.

Koly Tenguella, investi de la mission de son père, réunit ce qui reste de son armée et parcourt les royaumes depuis le Fouta-Djalon, dominé par les Dialonké qu'il incorpore dans son armée, en passant par le Badiar, le Kaabu, les royaumes sérères, le Djolof, le Niani, le Wouli, le désert du Ferlo, dans le but de réunir toutes les tribus peulhs en vue de la guerre. Dans sa remontée vers le Fouta-Toro, il doit – lui et son armée constituée de Mandingues, de Peulhs, et tout invidu appartenant à toutes les ethnies du Sénégal sans exception, Diolas, Bassaris, Coniaguis, Nalous et Bagas de Guinée – se confronter aux nombreux souverains des royaumes qu'il traverse. Avec plus ou moins de succès, il réussit à atteindre le Fouta-Toro et là, après plusieurs tentatives, il parvient à imposer sa dynastie, vers le milieu du XVIe siècle jusqu'à l'année 1776, lors de la révolution torodo orchestrée par Souleymane Baal et Abdoul Kader Kane.

Koli Tenguella impose sa domination sur un axe sud-nord, allant du Fouta-Djalon jusqu'au Fouta-Toro. Après sa mort, ses nombreux frères lui succèdent.

[modifier] Notes

  1. Deniankobé est le pluriel de denianké.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • (en) Donald R. Wright, « Koli Tengela in Sonko Traditions of Origin: An Example of the Process of Change in Mandinka Oral Tradition », dans History in Africa, vol. 5, 1978, p. 257-271
  • (fr) Claude Halle, « Notes sur Koly Tenguella, Olivier de Sanderval et les Ruines de Gueme-Sangan », Recherches Africaines, n° 1, janvier-mars 1960, p. 37
  • (fr) Oumar Kane, La première hégémonie peule : le Fuuta Tooro de Koli Teŋella à Almaami Abdul, Karthala, Presses universitaires de Dakar, 2004, 672 p. (ISBN 2-84586-521-x)
  • (fr) Djibril Tamsir Niane, « Les Tenguella », dans Histoire des Mandingues de l'Ouest : le royaume du Gabou, Karthala, Paris, 1989, p. 57-62 (ISBN 2-86537-236-7)

[modifier] Liens externes