Jules Pacius

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Jules Pacius, né en 1550 à Vicence et mort en 1635 à Valence, est un jurisconsulte italien.

Ayant embrassé, jeune encore, le protestantisme, Pacius fut contraint de s’éloigner de l’Italie où il s’était livré à l’étude avec beaucoup de succès. Il se réfugia en Suisse, puis en Hongrie, où il enseigna durant quelque temps la philosophie et la jurisprudence.

À son retour, le duc de Bouillon le fit nommer professeur à Sedan d’où il alla à Nîmes puis à Montpellier où il obtint une chaire et où il eut en 1602 Nicolas-Claude Fabri de Peyresc pour disciple et pour pensionnaire. L’année suivante, celui-ci le conduisit à Aix dans l’espoir de le convertir à la religion catholique, mais Pacius s’étant aperçu de son dessein, s’éloigna de lui et retourna à Montpellier.

L’université de Valence lui offrit sa première chaire de droit et Lesdiguières intervint auprès de lui pour l’engager à l’accepter. Pacius était encore à Valence en 1619, époque où ses collègues réussirent à lui faire abjurer le protestantisme Sa réputation se répandit alors dans toute l’Europe. On lui offrit des chaires de droit en Hollande, à Pise, à Padoue, etc

Ayant choisi Padoue, il s’y rendit avec le quatrième de ses fils, Jacques Pacius, et fut reçu avec des honneurs extraordinaires dans toutes les villes où il passa. La république de Venise lui offrit le collier de l’ordre de Saint-Marc et accorda à son fils une chaire de professeur. Mais les prières de sa famille qu’il avait laissée à Valence l’obligèrent bientôt d’y revenir et il continua d’enseigner à l’Université de Valence jusqu’en 1635, époque où il mourut.

Il est souvent parlé de lui dans les délibérations du corps universitaire. Dès l’année 1621 on l’y voit figurer en qualité de premier docteur régent. Il eut avec ses collègues de fréquents démêlés qui provoquèrent, de part et d’autre, la publication de nombreux mémoires justificatifs où les règles de la charité fraternelle ne furent pas toujours bien observées, ce qui n’empêcha pas cependant l’université de confier à Pacius le soin et la gestion de ses affaires en plusieurs circonstances.


Jules Pacius a laissé un grand nombre d’ouvrages de droit et divers traités de philosophie. Il avait pour Cujas une vénération profonde, et disait communément qu’autant les jurisconsultes surpassaient les élèves, autant Cujas surpassait lui-même tous les jurisconsultes.