Jacques Cujas

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Portrait anonyme de Jacques Cujas, peint vers 1580
Portrait anonyme de Jacques Cujas, peint vers 1580

Jacques Cujas (ou Cujaus) dit Cujas, jurisconsulte français, né à Toulouse en 1520 ou 1522 et mort à Bourges le 4 octobre 1590.

[modifier] Biographie

Issu d'un milieu modeste de Toulouse, Cujas suit les leçons d'Arnaud du Ferrier dans sa ville natale. À la fin de ses études, il ouvre un cours de droit et obtient une solide réputation, notamment grâce à son commentaire des Institutes de Justinien.

Ne pouvant obtenir la chaire de droit romain à Toulouse, il part pour Cahors, puis Bourges en 1555 - appelé dans cette dernière ville par Michel de L'Hospital, alors chancelier de Marguerite de Valois. Il doit y faire face à l'hostilité de François Douaren, professeur de droit dans la même ville. Après deux séjours à Valence, puis à Paris en 1576, il s'installe définitivement à Bourges. En faisant l'exégèse des textes latins, il cherche à replacer le droit romain dans son contexte historique.

Emmanuel-Philibert de Savoie, duc de Savoie, l'attira à Turin, et lui donna les plus grandes marques de son estime. Le pape Grégoire XIII l'invite à s'installer à Rome en 1584, mais il refuse. Il revient ensuite sa fixer à Bourges, où il a un nombre prodigieux d'écoliers; il ne se contentait pas de les instruire, mais il les assiste souvent de sa propre bourse.

Son érudition, la clarté de ses écrits et de son enseignement ont toujours fait l'admiration de ses élèves. Cujas a été longtemps l'oracle des jurisconsultes : on a souvent considéré que personne n'avait pénétré plus avant dans la connaissance et l'explication des lois romaines, ni écrit la langue latine avec plus de pureté.

Ses Œuvres, qui consistent principalement dans les Commentaires sur le Corpus juris, ont eu plusieurs éditions : la meilleure est celle de Charles Annibal Fabrot, Paris, 1658, réimprimée à Venise, 1758, 10 volumes in-folio, et à Prato, 1836-1847, 13 volumes in-8.

Sa vie a été écrite par Scévole de Sainte-Marthe, Papire Masson et Berryat-St-Prix. Toulouse lui a érigé une statue en 1850. Une maison d'édition juridique porte son nom (éditions Cujas). Une rue à Paris porte également son nom (dans le 5e arrondissement, près du Panthéon) ainsi que la célèbre bibliothèque universitaire de droit qui s'y trouve.

Il a eu pour élèves, entre autres, Jacques-Auguste de Thou, Joseph Juste Scaliger, Antoine Loysel, Paul de Foix, Pierre Pithou, Guy de Pibrac et Étienne Pasquier. Ce dernier aurait dit au sujet de son maître : « Le grand Cujas n'a et n'aura par aventure jamais son pareil[1] ».

[modifier] Notes

  1. Cité dans Guérin, Paul, Dictionnaire des dictionnaires, 1884, article « Cujas, Jacques », p. 563
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