Joseph Léopold Sigisbert Hugo

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Joseph Léopold Sigisbert Hugo
Joseph Léopold Sigisbert Hugo

Joseph Léopold Sigisbert Hugo, né à Nancy le 15 novembre 1773 et mort le 29 janvier 1828, est un général du Premier Empire et comte. Il est le père de Victor Hugo.

Fils d'un ancien adjudant de l'armée royale, ses quatre frères combattirent dans les armées de la République. Il s'engagea à 14 ans comme simple soldat, et fut nommé officier en 1790. Il parcourut de la manière la plus brillante la série des guerres de la Révolution française et se signala surtout sur le Rhin, en Vendée et sur le Danube.

Il s'engage dès 1791 dans l'armée du Rhin. Blessé devant Mayence, il est envoyé comme capitaine en Vendée. Il rencontre à Châteaubriant Sophie Trébuchet, qu'il épouse le 15 novembre 1797. À Vihiers (Vendée), avec 50 hommes seulement, il arrêta 3 à 4 000 Vendéens ; au combat de Caldiéro (Italie), il voit l'armée repoussée sur le point de repasser l'Adige, simple chef de bataillon, il enlève à la baïonnette le village de Caldiéro, s'y maintient pendant quatre heures malgré les efforts de l'ennemi, et laisse aux Français le temps de reprendre l'offensive et de vaincre.

Il est en garnison un moment à Paris (fin 1796).

Dans les années 1800 à 1802, il est en garnison à Besançon au 20e Régiment d'Infanterie de Ligne, et fait la connaissance de Joseph Bonaparte à l'occasion de la signature du traité de Lunéville (qu'il aurait aussi pu connaître à la loge du Grand Orient de Marseille). Il est ensuite muté à Marseille (et devient colonel en 1803), puis à Bastia.

Il passa ensuite au service de Joseph Bonaparte, alors roi de Naples. Le pays était infesté de bandes de brigands qui tous obéissaient au terrible Fra Diavolo, à la fois chef de voleurs et d'insurgés calabrais, qui répandait la terreur dans les campagnes et jusque dans les villes. Hugo détruisit les bandes les unes après les autres, s'empara de Fra Diavolo et le fit juger, condamner et exécuter en deux heures, le 1er novembre 1806. Grâce à l'intrépide commandant, le pays était délivré. En récompense, le roi Joseph le nomma colonel, maréchal du palais et chef militaire de la province d'Avellino.

Hugo suivit bientôt Joseph en Espagne et y rendit encore des services signalés, où il est nommé colonel du Royal Étranger, régiment espagnol composé d'étrangers. Nommé général et gouverneur des provinces centrales, d'Ávila, de Ségovie, de Soria, puis de Guadalajara, etc., il guerroya trois ans contre le célèbre Empecinado, le battit en trente-deux rencontres et parvint ainsi à délivrer tout le cours du Tage des guérillas qui l'infestaient et à rétablir les communications entre les divers corps de l'armée française. On a estimé à la valeur de 30 millions de réaux le nombre des convois qu'il enleva aux insurgés pendant les années 1809, 1810 et 1811.

À sa tête, il prend Avila le 15 janvier 1809, qu'il fortifie et qui sert de point d'appui au maréchal Soult. Il est nommé général de brigade le 20 août 1809. En 1810, il est nommé inspecteur général de l'armée, et créé commandeur de l'ordre royal d'Espagne.

Après avoir pacifié la province de Guadalajara, qu'il gouverne avec les villes d'Avila et Ségovie, il obtient le titre de comte de Siguenza, authentique titre espagnol, le 27 septembre.

Armes de la famille Hugo.
Armes de la famille Hugo.

En 1812, il fut nommé au commandement de la place de Madrid, et il commanda l'arrière-garde lorsque, peu de temps après, les Français durent évacuer cette ville. Dans cette retraite désastreuse, il sauva plusieurs milliers de Français, et peut-être le roi lui-même, en arrêtant les Anglais à la hauteur d'Alagria.

Après la retraite d'Espagne et la bataille de Vittoria (21 juin 1813), il est rétrogradé par ordre de l'Empereur comme tous les officiers. C'est avec le grade de major qu'il reçoit la charge de défendre Thionville le 9 janvier 1814. Il résiste quatre-vingt huit jours aux Coalisés sans se rendre, avant de se rallier avec la garnison à Louis XVIII le 14 avril (l'Empereur abdique le 6 juin).

Demi-solde à partir de septembre 1814, il reçoit néanmoins la croix de Saint-Louis, puis est fait officier de la légion d'honneur le 14 février 1815.

Le 31 mars 1815, il est à nouveau affecté à la défense de Thionville où, avec une faible garnison et des munitions insuffisantes, il soutint pendant 88 jours un blocus très serré auquel mit fin la déchéance de Napoléon.

Durant les Cent-Jours, ce fut encore lui qui la défendit contre les alliés qui voulaient la démanteler et en voler le matériel. Mis à la retraite par l'ordonnance de 1824, il se retira à Blois; il s'occupa de plusieurs ouvrages qu'il publia sous le pseudonyme de Genti.

On a de lui :

  • Mémoires sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des individus libres, etc., Blois, 1818 ;
  • Journal historique du blocus de Thionville en 1815, et des sièges de cette ville, Sierck et Rodemack en 1815, Blois 1819 ;
  • Mémoires du général Hugo, Paris 1820.

On a encore de lui un ouvrage sur la Défense des convois, plusieurs fois réimprimé; et quelques autres écrits.

Le général Hugo est mort à Paris, frappé d'une apoplexie foudroyante, le 30 janvier 1828. Il laissa plusieurs enfants. Il est surtout connu comme le père de Victor Hugo, dont la célébrité lui permit de retrouver un poste d'officier général, et de sortir du besoin dans les années 1820.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

[modifier] Source partielle

« Joseph Léopold Sigisbert Hugo », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)

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