Jiddu Krishnamurti

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Jiddu Krishnamurtidans les années 1920.
Jiddu Krishnamurti
dans les années 1920.

Jiddu Krishnamurti, né à Madanapalle (Andhra Pradesh) le 12 mai 1895 et mort à Ojai (Californie) le 17 février 1986, est un philosophe et éducateur d'origine indienne.

Sa pensée était fondée sur la compréhension qu'un changement fondamental dans la société ne pouvait, selon lui, émerger que d'un bouleversement radical dans l'individu, puisque la société est le produit des actions réciproques de ses membres. Un tel changement devait passer par une sorte de mutation de ce qu'il appelait parfois le « vieux cerveau »[1] conditionné de l'homme afin d'accéder à une vraie liberté que ni les religions, ni l'athéisme, ni les états ou les idéologies politiques ne sont capables de produire, puisque les uns comme les autres agissent toujours « en réaction » à quelque chose d'autre.

Sommaire

[modifier] Son histoire

Krishnamurti est né dans une famille de brahmanes de l'Andhra Pradesh. En 1909, il rencontra C.W. Leadbeater sur une plage privée au siège de la Société théosophique à Adyar, un quartier de Chennai. Il étudia par la suite auprès d'Annie Besant et de C.W. Leadbeater, qui dirigeaient à cette époque la Société théosophique, et qui croyaient voir en lui un « véhicule » pour l’ « Éducateur du monde » qu'ils attendaient[2].

Devenu jeune homme, il désavoua cette idée qu'il serait un nouveau messie et dissout l'organisation mondiale établie pour le soutenir, appelée « l'Ordre de l'Étoile »[3].

Il consacra alors le reste de sa vie à voyager à travers le monde, s’adressant à des groupes aussi bien qu'à des individus intéressés par ses idées qui firent rapidement de lui une attraction inhabituelle en son temps par la distance parfois virulente qu'il prenait avec les religions et les gourous, même s'il finissait, inévitablement, par être perçu lui-même comme un gourou[4]. Il se défendait de constituer tout système philosophique ou intellectuel, bien que les transcriptions de ses discussions représentent finalement une somme d'ouvrages très importante.

À l'âge de 90 ans, il s’est adressé aux Nations unies sur le sujet de la paix et de la conscience et a reçu la Médaille de Paix de l'ONU pour 1984.

Son dernier entretien public a eu lieu à Madras, en Inde, en janvier 1986, un mois avant sa mort chez lui, à Ojai, en Californie.

[modifier] Les écoles

Il a créé la KFI, Krishnamurti Foundation Trust en 1968[5], puis le Centre éducatif Krishnamurti de Brockwood Park en 1969[6] et celui d'Oak Grove à Ojaï en Californie en 1975[7]. Plusieurs écoles ont été ouvertes en Inde, à Rishi Valley[8], où se trouve un arbre Banyan de plus de 300 ans, et Rajghat Besant[9], auxquelles il rendait visite tous les ans. Une autre école a été créée à Wolf Lake au Canada. Leur vocation était de susciter l'apparition d'une nouvelle génération d'êtres humains, libre d'égocentrisme. Krishnamurti souhaitait que ces lieux permettent à la fois à l'enseignant et à l'enseigné d'explorer non seulement le monde du savoir mais aussi leur propre pensée et leur propre comportement[10].

[modifier] Citation

« La Vérité est un pays sans chemin. Aucune organisation, aucune foi, nul dogme, prêtre ou rituel, nulle connaissance philosophique ou technique de psychologie ne peuvent y conduire l'homme. Il lui faut la trouver dans le miroir de la relation, par la compréhension du contenu de son propre esprit, par l'observation et non par l'analyse intellectuelle ou la dissection introspective. L'homme s'est construit des images religieuses, politiques ou personnelles, lui procurant un sentiment de sécurité. Celles-ci se manifestent en symboles, idées et croyances. Le fardeau qu'elles constituent domine la pensée de l'homme, ses relations et sa vie quotidienne. Ce sont là les causes de nos difficultés, car, dans chaque relation, elles séparent l'homme de l'homme. Sa perception de la vie est façonnée par les concepts préétablis dans son esprit. Le contenu de sa conscience est cette conscience. Ce contenu est commun à toute l'humanité. L'individualité est le nom, la forme et la culture superficielle que l'homme acquiert au contact de son environnement. La nature unique de l'individu ne réside pas dans cet aspect superficiel, mais dans une liberté totale à l'égard du contenu de la conscience. La liberté n'est pas une réaction; la liberté n'est pas le choix. C'est la vanité de l'homme qui le pousse à se croire libre par le choix dont il dispose. La liberté est pure observation, sans orientation, sans crainte ni menace de punition, sans récompense. La liberté n'a pas de motif; la liberté ne se trouve pas au terme de l'évolution de l'homme mais réside dans le premier pas de son existence. C'est dans l'observation que l'on commence à découvrir le manque de liberté. La liberté se trouve dans une attention vigilante et sans choix au cours de notre existence quotidienne[11] »

[modifier] Ouvrages traduits en français

Aux éditions Stock (certains titres ont été repris par le Livre de Poche) :

  • La première et dernière liberté (1954)
  • De l'éducation (1965/1970)
  • De la connaissance de soi (1967)
  • Se libérer du connu (1970)
  • La révolution du silence (1970)
  • Cette lumière en nous (1999)
  • L'éveil de l'intelligence
  • Le livre de la méditation et de la vie
  • À propos de Dieu
  • De l'amour et de la solitude
  • Les limites de la pensée
  • Le sens du bonheur

Aux éditions Buchet-Chastel

  • Commentaires sur la vie (trois volumes)
  • Le Journal de Krishnamurti

Aux éditions Delachaux & Niestlé

  • Le Vol de l'Aigle
  • De l'éducation
  • L'impossible question
  • Le changement créateur

Aux éditions du Rocher

  • Questions & Réponses
  • La Flamme de l'attention
  • Le Temps aboli (dialogues avec le Pr. D.Bohm)
Carnets
  • Plénitude de la vie
  • La vérité et l'événement
  • De la nature et de l'environnement
  • De la vie et de la mort
  • De la liberté
  • De la relation de l'homme au monde

Aux éditions Bartillat

  • Réponses sur l'éducation (2006)

Aux éditions Adyar

  • Le chant de la vie

Au Courrier du Livre

  • Au seuil du silence

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. Se libérer du connu, Le livre de poche p. 103
  2. http://www.alpheus.org/html/articles/thopv/index.html L'historique par Theosophical History
  3. http://www.didier-artault.com/05_JK_htm/dissolution.pdf Discours de dissolution en français
  4. http://membres.lycos.fr/jacquesvigne/jv6.htm Krishnamurti était-il un gourou ? par Jacques Vigne
  5. Krishnamurti Foundation Trust - Foundation
  6. Brockwood Park School - The intentions & the founder
  7. Oak Grove School - History and Philosophy
  8. RISHI VALLEY EDUCATION CENTRE - Study Centre
  9. Rajghat Besant School - Krishnamurti Foundation of India (KFI)
  10. http://www.journal.kfionline.org/article.asp?issue=4&article=2 L'art d'écouter, de regarder et d'apprendre. En anglais
  11. http://www.kinfonet.org/Biography/core.asp Extrait d'un discours de 1929, version originale révisée en 1980 http://www.krishnamurti-france.org/L-essence-de-l-enseignement