Iznogoud

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Iznogoud
Série
alias Les aventures du calife Haroun El Poussah
Genre(s) Franco-Belge
Humour
Scénario René Goscinny
Dessin Jean Tabary

Personnages principaux Iznogoud
Dilat Larath
Le calife Haroun El Poussah

Pays France France
Langue originale Français
Éditeur Dargaud
BD'Star
Éditions Tabary (anciennement Éditions de la Séguinière)
Première publication 1961
Nombre d'albums 27

Prépublication Pilote
Adaptation Série animée
Cinéma

Iznogoud est une série de bande dessinée de René Goscinny et Jean Tabary. Cette série fut créée en 1961 pour le magazine Record dont elle constituait le fleuron principal, sous le titre : Les aventures du calife Haroun El Poussah ; après la disparition de ce magazine, elle continua dans le journal Pilote en 1968.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Au temps des Mille et une nuits, Haroun el-Poussah est le Calife bien aimé de Bagdad, et Iznogoud son dévoué vizir. Iznogoud est assisté de Dilat Larath, son homme à tout faire. Iznogoud a une idée fixe : « devenir calife à la place du calife ! ». Si le calife est débonnaire, Iznogoud est un concentré de cruauté et d'égoïsme. Chacune de ses tentatives pour destituer le Calife se solde irrémédiablement par une catastrophe l'expédiant dans une situation inextricable, ce qui n'empêche pas de le retrouver dans ses fonctions comme si de rien n'était à l'épisode suivant [1]. Le contraste entre ces deux personnages ainsi que la malchance du vizir dans l'exécution de ses complots machiavéliques et retors sont les principaux ressorts comiques de la série. En outre, on retrouve dans Iznogoud la « patte » de Goscinny, mélange de références culturelles et historiques décalées (notamment les maires du palais et les rois fainéants) et de jeux de mots sur les noms des personnages.

L'expression « devenir calife à la place du calife ! » est aujourd'hui passée dans le langage courant.

[modifier] Personnages principaux

  • Le Grand Vizir Iznogoud : le héros/anti-héros de la série est le grand vizir de Bagdad. Iznogoud possède presque tous les défauts existants: cruel, avare, égoïste, colérique et surtout très hargneux. Obsédé par l'idée de devenir « Calife à la place du Calife », il tente de le faire par tous les moyens[2]sans jamais y parvenir. De petite taille, il fait la terreur de presque tout Bagdad, qui le déteste. Le nom Iznogoud est la francisation de l'expression anglophone « He's no good » (il n'est pas bon), expression qui prend tout son contraste lorsque le calife qualifie son grand vizir de « Mon bon Iznogoud »
  • Dilat Larath : le fidèle homme de main d'Iznogoud. Dilat est un homme gros (moins que le Calife), bête, mou et ignorant, même s'il a parfois des moments d'intelligence surprenants. Il ne sert presque à rien à Iznogoud, qui le martyrise et le traite d'"improductif", de "nullité totale", etc. On ne sait pas s'il aime ou hait son patron, les albums se contredisant à ce sujet, mais il est certain qu'il lui est fidèle. Il est souvent victime lui même des plans d'Iznogoud pour le Calife, ou aide au contraire son patron à se sortir de certaines de ces situations. Il devine toujours que les plans vont échouer, et agit donc mollement, sachant que c'est raté d'avance...
  • Le Calife Haroun El Poussah : calife de Bagdad. Bon, doux, paresseux et débonnaire, le Calife est adoré de son peuple. Malheureusement, il est rendu aveugle par sa trop grande bonté, comme le prouve le fait qu'il est le seul dans tout Bagdad à ne pas savoir qu'Iznogoud est un véritable monstre qui rêve de prendre sa place. Il a au contraire toute confiance en son grand vizir, qu'il appelle "Mon bon Iznogoud", et qu'il adore. Il est cependant doté d'une chance extraordinaire, qui lui permet d'échapper à tous les plans d'Iznogoud pour le détrôner.

[modifier] Genèse

René Goscinny raconte ainsi la genèse du personnage d'Iznogoud [3] :

« La série Iznogoud [4] est née d'une façon spéciale : elle est curieusement issue du Petit Nicolas que je faisais avec Sempé. J'avais écrit une histoire où Nicolas était en vacances dans une colonie, avec un moniteur qui racontait des histoires aux enfants. Et il leur avait raconté l'histoire d'un méchant grand vizir qui voulait toujours devenir calife à la place du calife. C'était tout. Et, lorsqu'on nous a demandé une série à Tabary et moi pour la revue Record, j'ai pensé faire une parodie des Mille et une nuits, en prenant toujours le thème du vizir qui veut devenir calife et qui n'y arrive pas. Et puis j'ai décidé que là je m'abandonnerais à mon péché mignon de trouver les calembours les plus atroces. »

La première apparition d'Iznogoud a lieu le 25 janvier 1962 dans le numéro 1 de Record, un hebdomadaire créé par Dargaud et la Bonne presse. Iznogoud est par la suite publié simultanément dans Record et Pilote. Le premier album est édité par Dargaud en 1966 ; la série sera ensuite éditée aux éditions BD'Star lors du décès de René Goscinny. BD'STAR avait été fondée par Jean Tabary et Francis Slomka, journaliste à Antenne2. BD'Star devient les Éditions de la Seguinière en 1979 puis les Éditions Tabary en 1981. Francis Slomka, à qui l'on doit le scénario hommage à René Goscinny en dernière page de Je veux être calife à la place du calife, ainsi que les synopsis de L'Enfance d'Iznogoud et Iznogoud et les femmes, cédera ses parts de la maison d'édition à Murielle Tabary. Il abandonne l'édition en 1981 pour se consacrer à ses études de médecine. Il est aujourd'hui le patron de la célèbre « Clinique du genou » à Paris.

Après la mort de Goscinny, Tabary continuera seul à faire vivre le personnage.

[modifier] Albums

[modifier] Éditions Dargaud (Georges Dargaud)

[modifier] Éditions BD'Star (Francis Slomka)

  • 13. Je veux être calife à la place du calife (1978 édition originale, dernier scénario de René Goscinny)
  • 14. Les cauchemars d'Iznogoud (1979)

[modifier] Éditions de la Seguinière (Jean Tabary et Francis Slomka) puis les Éditions Tabary (Jean et Colette Tabary)

[modifier] Hors-séries

  • Iznogoud commente l'actualité - Tome 1 (1976)
  • Iznogoud commente l'actualité - Tome 2 (1977)

À partir du 21 octobre 1974, Iznogoud est l'invité régulier du Journal du dimanche dans lequel il paraît sous la forme d'une planche intitulée L'Ignoble Iznogoud commente l'actualité. Iznogoud illustre les événements politiques et sociaux en faisant preuve de sa conception très personnelle du gouvernement. La série connaît un coup d'arrêt avec la mort de Goscinny en 1977 mais le journaliste Alain Buhler prend le relais jusqu'à sa fin le 17 juin 1979.

Les interventions d'Iznogoud par Goscinny seront regroupés dans un premier temps dans ces deux albums, parus en 1976 et 1977, puis sous le titre Les Cauchemars d'Iznogoud, avant d'être réédités en 1994 avec les autres dans une version couleur, en 4 tomes, et intégrés dans la série "normale" d'Iznogoud.

[modifier] Série télévisée d'animation

  • Une série télévisée d'animation a vu le jour en 1996, réalisé par la société Saban.

[modifier] Film live

[modifier] Anecdotes

Depuis 1992, le Prix Iznogoud récompense « une personnalité qui a tenté de devenir calife à la place du calife, s’est vantée et a lamentablement échoué dans son entreprise ».

[modifier] Notes

  1. Interpellés sur le pourquoi de la chose, les auteurs répliquèrent en créant une série de nouvelles histoires nommées Les Retours d'Iznogoud, édité en 1994 par les éditions Tabary, sous le numéro 24.
  2. Dont la menace du pal envers ceux qui pensent lui désobéir ou qui échouent ses ordres.
  3. Tiré d'un entretien avec le Journal du Dimanche daté du 20/10/1974 et cité par Le Dictionnaire Goscinny, dirigé par Aymar du Châtenet, JC Lattès, Paris 2003. La scène du moniteur de colonie figure dans le recueil Les vacances du petit Nicolas.
  4. Le nom Iznogoud signifie "He's not good", Il n'est pas bon en français, en référence au sale caractère du personnage.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes