Incident de Roswell

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L’incident de Roswell est considéré par certains ufologues et une partie des conspirationnistes comme la plus extraordinaire rencontre rapprochée avec des extraterrestres au XXe siècle. Le scénario le plus communément rencontré consiste en l'écrasement d'un engin spatial d'origine extra-terrestre, près de Roswell (Nouveau-Mexique) en juillet 1947. Les partisans de l'hypothèse extraterrestre (H.E.T.) expliquent en effet, une partie des manifestations d'OVNI (que la communauté scientifique classe aujourd'hui dans le cadre plus général de Phénomène aérospatial non identifié ou PAN) par des visites extraterrestres.

Deux courants de pensées s'affrontent concernant la nature réelle de cet incident : les sceptiques et le gouvernement des États-Unis expliquent l'incident par le crash d'un ballon de recherche top-secret Mogul (voir aussi modèle sociopsychologique du phénomène ovni), tandis que les partisans de la thèse extra-terrestre soutiennent que l'épave retrouvée est celle d'un OVNI extra-terrestre, récupérée et dissimulée par les militaires. L'incident a depuis évolué en phénomène de culture populaire hyper-médiatisé, Roswell devenant l'une des manifestations extra-terrestres les plus célèbres.

Sommaire

[modifier] Les faits

Le 3 juillet 1947, Mac Brazel, propriétaire d'un ranch près de Roswell, découvre des débris sur ses terres, et prévient la base militaire la plus proche. Un jeune militaire du Roswell Army Air Field (RAAF) fait alors un premier communiqué de presse, où il annonce qu'ils ont découvert une soucoupe volante (« flying disc ») écrasée près d'un ranch à Roswell, déclenchant un fort intérêt de la part des médias. L' « observation » originelle du phénomène OVNI, celle de Kenneth Arnold, ayant eu lieu un mois plus tôt et ayant eu un écho important dans la presse, les soucoupes volantes étaient dans l'esprit de tous, y compris des jeunes militaires. Le lendemain, le commandement général de la base publie un rectificatif, annonçant que la soucoupe volante était seulement un ballon-sonde[1]. Une conférence de presse est organisée dans la foulée, exposant aux journalistes des débris provenant de l'objet crashé et confirmant la thèse du ballon. L'affaire tombe alors dans l'oubli pendant une trentaine d'années, même parmi les chercheurs d'OVNI.

Mais en 1978, le major Jesse Marcel, impliqué dans la récupération des débris de 1947, déclare à la télévision que ceux-ci étaient sûrement d'origine extraterrestre et que les débris que le général Ramey (responsable de la base) a montrés aux journalistes ne sont pas ceux que Marcel lui a apportés de Roswell. Il fit part de sa conviction selon laquelle les militaires avaient en réalité caché la découverte d'un vaisseau spatial à l'ufologue Stanton T. Friedman. Son histoire circula parmi les amateurs d'OVNI, figurant même dans des revues d'ufologie[2]. En février 1980, le National Enquirer conduisit sa propre interview du major Marcel, attirant l'attention mondialement sur l'incident de Roswell. D'autres témoins et rapports sortirent de l'ombre au fil du temps, ajoutant de nouveaux détails à l'histoire. Par exemple, une grande opération militaire se serait déroulée à l'époque, visant à retrouver des morceaux d'épave, ou encore des aliens, sur pas moins de 11 sites[2], ou encore des témoignages d'intimidation sur des témoins. En 1989, un entrepreneur de pompes funèbres à la retraite, Glenn Dennis, affirma que des autopsies d'extra-terrestres étaient conduites dans la base de Roswell[3]. En 1991, le général Du Bose, chef d'état-major du général Ramey en 1947, confirme que ce dernier a substitué aux débris transmis par la base de Roswell ceux d'un ballon météo, qu'il a montrés aux journalistes.

En réponse à ces nouveaux élements, et après une enquête du Congrès des États-Unis, le Government Accountability Office (organisation de surveillance appartenant au Congrès) demanda à l'Air Force de conduire une enquête interne. Le résultat de cette enquête fut résumé en deux rapports. Le premier, paru en 1995, conclut que les débris retrouvés en 1947 provenaient bien d'un programme gouvernemental secret appelé Projet Mogul[4]. Le second, paru en 1997, conclut que les témoignages concernant la récupération de cadavres extraterrestres provenaient vraisemblablement de rapports détournés d'accidents militaires impliquant des blessés et des morts, ou encore de la récupération de mannequins anthropomorphiques lors de programmes militaires tels que l'opération High Dive, menés autour des années 1950. Ce rapport indique néanmoins que le débat sur ce qui est réellement tombé à Roswell continue et précise que tous les documents administratifs de la base pour la période mars 1945-décembre 1949 ont été détruits, et tous les messages radio envoyés par la base d'octobre 1946 à février 1949 ont été détruits. Le bordereau de destruction ne mentionne pas quand, par qui, et sur l'ordre de qui cette destruction a été effectuée. Ces rapports ont été rejetés par les partisans de la théorie extraterrestre, criant à la désinformation, bien qu'un nombre significatif d'ufologues s'accordent alors sur une diminution de la probabilité qu'un vaisseau alien soit en fait impliqué.[5],[6],[7] Le mystère Roswell reste entièrement partagé.

[modifier] Preuves matérielles de l'incident

L'historique suivant reconstruit le déroulement supposé des évènements liés à ce qui s'est passé à Roswell. Il est construit à partir de journaux et de télex de l'époque.

[modifier] Débris étranges dans un ranch

Le 14 juin, le fermier William “Mac” Brazel remarqua des débris bizarres alors qu'il travaillait dans un ranch à une centaine de kilomètres de Roswell. Cette date (« environ 3 semaines avant le 8 juillet ») reste controversée, mais est présente dans plusieurs témoignages de l'époque, en particulier les récits citant Brazel, et dans un télex envoyé quelques heures après la révélation de l'histoire, citant le shérif George Wilcox (le premier prévenu par Brazel). Cependant, le rapport initial de la base de l'armée de l'air de Roswell raconte que la découverte eut lieu « au cours de la semaine précédente », suggérant que Brazel avait découvert les débris au début du mois de juillet.[8]. Brazel raconta au Roswell Daily Record que son fils et lui avaient vu "une large zone de débris brillants, bandes de caoutchouc, feuilles d'étain, un papier plutôt dur et des barres". Il préta peu attention à tout cela, mais retourna sur les lieux le 4 juillet avec sa femme, son fils et sa fille pour récupérer des débris[9]. D'autres témoignages rapportent que Brazel aurait collecté de débris plus tôt, les mettant en tas et les cachant sous des broussailles[10]. Le jour suivant, Brazel entendit des témoignages sur les soucoupes volantes, et se demanda si c'était lié avec ce qu'il avait trouvé. Le 7 juillet, Brazel souffla au shérif Wilcox qu'il croyait avoir trouvé une soucoupe volante[9]. Une autre source cite Wilcox disant que Brazel avait signalé l'objet le 6 juillet[8]. Wilcox appela ensuite le major Jesse Marcel de la base de l'armée de l'air de Roswell et un homme en civil vint au ranch chercher les débris que Brazel avait ramassés. « Nous avons passé quelques heures le 7 juillet à chercher des morceaux de l'engin météo », déclara Marcel. « Nous avons trouvé d'autres bouts de caoutchouc et d'aluminium »[11]. Ils essayèrent ensuite de ré-assembler l'objet mais Brazel dit qu'ils n'y étaient pas arrivés. Marcel emmena les débris à la base le lendemain matin.

Comme décrit dans l'édition du Roswell Daily Record du 9 juillet 1947[12],

« Le ballon qui faisait voler l'appareil, si c'est ainsi que cela fonctionnait, devait mesurer 4 mètres de long, déclara Brazel, évaluant la distance par la taille de la pièce où il était assis. Le caoutchouc était gris clair et était éparpillé sur une zone de 200 mètres de diamètre. En rassemblant les débris, les feuilles d'aluminium, le papier, les bandes et les barres formaient un paquet d'un mètre de long et de 20 centimètres d'épaisseur, et le caoutchouc un tas de 50 centimètres de long et de 20 d'épaisseur. En tout, estima-t-il, l'ensemble devait peser environ 2 à 3 kilos. Il n'y avait aucun signe de métal dans la zone qui aurait pu provenir d'un moteur, ni aucune trace de propulseur, bien qu'au moins l'un des ailerons de papier ait été collé sur un bout d'étain. Il n'y avait aucune inscription sur l'instrument, bien qu'il y ait des lettres sur certaines parties. Une longueur considérable de ruban adhésif, et du ruban avec des fleurs imprimées dessus, avaient été utilisés dans la construction. Ni corde, ni fil n'était visible, mais il y avait des oeillets dans le papier qui indiquaient que quelque chose pouvait y avoir été attaché. »

Un télex envoyé au bureau du FBI de Dallas, citait un major de l'Eighth Air Force le 8 juillet : [13]

« Le disque est hexagonal et était suspendu à un ballon par un câble, ballon de 6 mètres de diamètre environ. Il a été dit au major Curtan que l'objet trouvé ressemblait à un ballon météo à haute altitude équipé d'un réflecteur radar, mais cette conversation téléphonique entre leur bureau et la base de Wright Field n'a pas confirmé cette affirmation. »

[modifier] Informations dans la presse

un ballon météo juste après son décollage.
un ballon météo juste après son décollage.

Tôt le mardi 8 juillet, la base de l'armée de l'air de Roswell fit un communiqué de presse qui fut immédiatement relayé par de nombreux journaux : [14]

« Les nombreuses rumeurs faisant état d'une soucoupe volante sont devenues réalité hier, lorsque le service des renseignements du 509e escadron de l'air force de la base de Roswell a pris possession d'un disque grâce à la coopération d'un rancher et du bureau du shérif du conté de Chaves au Nouveau Mexique. L'objet volant a atterri dans un ranch près de Roswell durant la semaine dernière. Sans téléphone, le rancher a conservé le disque jusqu'à ce qu'il puisse contacter le bureau du shérif, qui informa le major Jesse A. Marcel du 509e escadron de l'air force. Une action fut immédiatement lancée, et le disque fut récupéré au domicile du rancher. Il a été examiné à la base de Roswell, puis transmis à de plus hautes autorités. »

Le colonel William H. Blanchard, commandant du 509e escadron, contacta le général Roger M. Ramey de l'Air Force à Fort Worth, au Texas, et Ramey ordonna le transport de l'objet à la base aérienne de Fort Worth. L'adjudant Irving Newton confirma l'opinion de Ramey, identifiant l'objet comme un ballon météo et son réflecteur. Un autre bulletin de presse sortit alors, depuis Fort Worth, décrivant l'objet comme un « ballon météo ».


À Fort Worth, plusieurs photographes de presse purent prendre des photos des débris. Ces débris correspondaient bien à la description d'un ballon et d'un réflecteur. Ramey, le colonel Thomas J. Dubose et Marcel furent pris en photo avec les débris. Brazel, le rancher, interviewé par le Roswell Daily Record, infirma la thèse militaire, déclarant qu'il avait déjà retrouvé des ballons météo et qu'il était sûr que ce qu'il avait trouvé n'était pas un ballon d'observation.[12] L'incident fut rapidement oublié.

[modifier] L'émergence de nouveaux témoignages sur les extra-terrestres

[modifier] Nouveaux témoignages et livres sur l'ovni de Roswell

En 1978, Stanton T. Friedman, un ancien physicien nucléaire et auteur, interviewe Jesse Marcel, la seule personne connue pour avoir accompagné les débris de Roswell de leur lieu de découverte jusqu'à Fort Worth. Pendant les quinze années qui suivront, son témoignage ainsi que d'autres ont fait passer le cas Roswell du statut d'incident oublié à peut-être le cas d'OVNI le plus célèbre de tous les temps.[2]

Au début des années 1990, les chercheurs d'OVNI tels Friedman, William Moore, Karl Pflock, et l'équipe de Kevin Randle et Don Schmitt, ont interviewé plusieurs centaines de personnes [1] qui ont eu, ou qui ont prétendu avoir, un lien avec les évènements de Roswell de 1947. De plus, des centaines de documents ont été obtenues grâce à des demandes dans le cadre de la Freedom of Information Act, et certains viendraient d'une source interne, comme les documents controversés du Majestic 12. [2]

Ils conclurent qu'au moins un vaisseau extra-terrestre s'était écrasé du côté de Roswell, que les extra-terrestres, certains peut-être encore en vie, ont été récupérés, et que toutes les informations sur l'incident ont été dissimulées.

De nombreux livres, articles, documentaires télévisés et même une série télé ont rendu l'incident de 1947 tellement célèbre et de notoriété publique qu'au milieu des années 1990, les sondages, notamment celui publié par CNN/Time en 1997, ont révélé qu'une grande majorité des gens croyaient que les extra-terrestres étaient venus sur Terre et plus précisément qu'ils avaient atterri à Roswell et que le gouvernement avait dissimulé les évènements. [3]

Apparut un nouveau récit qui était à l’opposé de celui de 1947. Depuis la publication du premier livre sur Roswell en 1980, ce récit a évolué au fil des années avec l’apparition de nouveaux témoins, les témoignages étant facilités par la publicité autour de l’incident. Bien que les sceptiques doutaient fortement de la plausibilité de ces témoignages, il fallut attendre 1994 et la publication du premier rapport de l’Air Force sur l’incident pour qu'un contre-argument solide à la thèse des extra-terrestres soit largement diffusé.

 Numerous scenarios emerged from these authors as to what they felt were the true sequence of events, depending on which witness accounts were embraced or dismissed, and what the documentary evidence suggested. This was especially true in regards to the various claimed crash and recovery sites of alien craft, as various authors had different witnesses and different locations for these events.[2]  ⇔  merci d'apporter votre expertise, et de préciser

Néanmoins, l’extrait ci-dessous tiré de UFO Crash at Roswell (1991) de Kevin D. Randle et Donald R. Schmitt est commun à la plupart des témoignages.

« Un OVNI s’est écrasé au Nord-Ouest de Roswell, Nouveau Mexique, pendant l’été 1947. L’armée est intervenue rapidement et de manière efficace pour récupérer les débris après avoir été informé de leur existence par un employé d’un ranch. Les débris (ne ressemblant à rien de ce que ces hommes hautement qualifiés aient pu déjà voir) ont été expédiés sans délai dans au moins trois installations gouvernementales. Une histoire a été concoctée pour dissimuler la vérité sur les débris et l’agitation. Il a été expliqué qu’un ballon météo, un modèle avec une radiosonde, avait été trouvé et avait temporairement perturbé le 509e escadron. Des agents gouvernementaux ont emporté les notes des journalistes et en ont empêché un de diffuser l’entretien enregistré avec l’employé du ranch. Et dans un sanglot, non dans un éclat, le cas Roswell a rapidement disparu aux yeux du public et à la curiosité de la presse. »

Ce qui suit sont les récits de la série d’évènements selon quelques uns des livres les plus importants publiés sur le sujet.

[modifier] The Roswell Incident

Le premier livre sur le sujet, The Roswell Incident[15] par Charles Berlitz et William L. Moore, fut publié en 1980. A l’époque, les auteurs déclarèrent avoir interviewé plus de quatre-vingt-dix témoins. Bien qu’il ne soit pas mentionné, Stanton Friedman a fait des recherches substantielles pour le livre.[16] Le livre présente le récit de Jesse Marcel qui décrit les débris comme « ne ressemblant à rien de fabriqué sur cette terre »[15] (p.28). D’autres récits suggèrent que le matériau récupéré par Marcel était d'une grande solidité et possédait d’autres qualités qu’aucune matière d’origine terrestre ne pouvait avoir, et sûrement pas quelque chose en rapport avec un « ballon météo ». Le livre introduit aussi l’idée que les débris récupéré par Marcel au ranch Foster ont été remplacés par des débris d’un ballon météo[15] (p.33; pp. 67-69) pour soutenir la dissimulation. Marcel a posé avec les vrais débris, puis les pièces ont été échangées et les autres ont posé avec les débris échangés. Les vrais débris récupérés au ranch (qui, selon les auteurs, proviennent d’un OVNI écrasé) n’ont pas pu être examinés par la presse. Sont également décrits les efforts de l’armée pour discréditer et « neutraliser l’hystérie croissante au sujet des soucoupes volantes »[15](p.42). De plus, sont rapportés plusieurs propos portant sur l’intimidation des témoins, en particulier sur la mise en détention de Mac Brazel, qui signala le premier les débris.

Le livre évoque également l’histoire de Barney Barnett, décédé quelques années plus tôt. Des amis racontent qu’il a à plusieurs occasions décrit le crash d’une soucoupe volante et la récupération des corps dans la région de Socorro, à peu près à 240 km à l’ouest du ranch Foster. Lui et un groupe d’archéologues qui se trouvait dans la région tombèrent sur un vaisseau extraterrestre et ses occupants en train d’être emportés par des militaires[15] (p.53-62). D’autres récits suggèrent que ces extraterrestres et leur vaisseau furent emmenés à la base d’Edwards Air Force Base (également connue sous le nom de Muroc Army Air Field) en Californie[15] (p.62).

Une nouvelle chronologie présentant d’importantes différences avec celle suggérée par les premiers témoignages apparaît. La découverte des débris s’est passée au début de juillet, et non à la mi-juin comme dans les propos rapportés de Mac Brazel dans lesquel il indique qu’ils venaient d’un ballon météo. Marcel indiqua que Brazel (décédé des années avant ce récit) lui avait dit avoir trouvé les débris plusieurs jours avant le 7 juillet, le matin où il a entendu « une étrange explosion »."[15] (p.64). Un autre témoignage indiqua qu’un jeune couple avait vu « un gros objet brillant »voler au dessus de la zone le 2 juillet[15] (p.21) (un récit présent dans les rapports d’informations actuels) et l’histoire de Barnett a été datée au 3 juillet[15] (p.53).

La date exacte à laquelle Marcel et « Cavitt » (Sheridan Cavitt, Marcel ne pouvait retenir son prénom) sont allés voir les débris n’est pas précise. En effet, il dit qu’ils en ont entendu parler le 7 juillet[15] (p.63) mais il semble dire qu’il a été contacté le jour précédent quand il raconte que « le dimanche 6 juillet, Brazel décida qu’il valait mieux aller en ville et raconter ceci à quelqu’un », quelqu’un qui à son tour appela Marcel[15] (p.65). En 1947, Marcel déclara qu’il avait visité le ranch le lundi 7 juillet.

Marcel raconta être retourné à Roswell le soir du 7 juillet pour découvrir que l’information de la découverte d’une soucoupe volante avait filtrée. Il reçut des visites à son domicile, y compris celle d’un journaliste, mais il ne pouvait confirmer les informations. « Le matin suivant, ces journaux écrits sont sortis, et après ça, tout a dégénéré[15] (p.67). »

Le livre suggère que l’armée a orchestré la déposition de Brazel pour qu’il dise qu’un objet banal avait atterri sur le ranch, cependant le livre ne dit pas explicitement que l’armée a forcé Brazel à donner à sa découverte une date à la mi-juin ; cette date n’est pas mentionnée dans le livre. « Brazel…a eu beaucoup de difficultés à rapporter aux journalistes ce que l’Air Force l’avait forcé à dire sur la manière dont il a découvert l’épave et sur ce à quoi elle ressemblait… »[15] (p.40).

[modifier] UFO Crash at Roswell

En 1991, profitant d'une décennie de publicité sur l'incident de nombreux interviews de nouveaux témoins, Kevin D. Randle et Donald R. Schmitt publient UFO Crash at Roswell que l'on peut traduire par Le Crash d'un OVNI à Roswell[17]. Dans cet ouvrage, de nouveaux témoins ont en général ajouté plus de détails qui tendent à corroborer la théorie exposée dans The Roswell Incident, tels des récits sur les propriétés non-terrestres des débris retrouvés, des entretiens avec le Colonel Thomas Dubose qui suggère qu’un échange de pièces et une dissimulation se sont passées, et des nouveaux témoignages sur les tentatives d’intimidation pratiquées sur les témoins comme Mac Brazel. Marcel, dans ce livre, n’a jamais posé avec les vrais débris, l’échange ayant eu lieu avant que la presse n’en voit quoi que ce soit.

La chronologie est quelque peu modifiée. La date à laquelle Brazel récupère les débris et à laquelle Marcel vient au ranch est affirmée être le dimanche 6 juillet, et non le lendemain comme le suggéraient les premiers récits, ce point n’ayant pas été éclairci par The Roswell Incident. De plus, Marcel et un agent non identifié du contre-espionnage ont passé la nuit au ranche, fait qui n’a pas été mentionné précédemment. Ils rassemblèrent le matériel le lundi, puis Marcel s’est arrêté à son domicile en allant à la base de Roswell tôt le mardi 8 juillet.

De nouveaux détails importants sont apparus, dont des témoignages portant sur « un trou… qui s’étendait sur un mètre vingt à un mètre cinquante » au ranch [17] (p.200) et des descriptions d’un cordon de sécurité précis et une opération de récupération. (Plusieurs témoins mentionnés dans The Roswell Incident ont racontés avoir été renvoyés du ranch Foster par l’armée, mais de plus amples explications manquaient.)

Les témoignages des Barnett sont rapportés, bien que les dates et les lieux ont changé depuis ceux présentés dans The Roswell Incident. Dans ce nouveau témoignage, il est dit que Brazel a conduit l’armée sur le site d’un second crash au ranch, sur lequel l’armée a été « horrifiée de trouver des civils (y compris Barnett) déjà présents » [17] (p.206).

De nouveaux témoignages soutiennent de manière substantielle les récits sur les extraterrestres et leur récupération. Glenn Dennis est devenu un témoin important quand il a appelé le service d'assistance téléphonique pendant un épisode de Unsolved Mysteries de 1989 qui mettait en scène l’incident de Roswell. Ses descriptions des autopsies des extraterrestres de Roswell ont été les premières à insinuer la présence de corps extraterrestres sur la base militaire de l’Armée de Roswell[2].

Aucune mention claire n’est faite de la déclaration présente dans The Roswell Incident selon laquelle les extraterrestres de Roswell et leur vaisseau ont été transférés à la base de Edward Air Force. Le livre établit le lien entre les évènements concernant les cadavres des extraterrestres vu sur le site du crash, leurs corps transférés sur la base de Roswell ainsi qu’en a témoigné Dennis, puis envoyés à Fort Worth et finalement à Wright Field à Dayton, la dernière localisation connue des corps (ces récits étant en partie issus des témoignages de Frank Kaufmann du Capitaine O. W. “Pappy” Henderson).

Le livre présente également le récit du Général Arthur E. Exon, un officier en poste là où les débris récupérés ont a priori été finalement déposés. Il déclare qu’il y avait un groupe étrange qu’il avait baptisé les Unholy Thirteen (que l’on peut traduire par les Treize Impies) qui contrôlaient et avaient accès à tout ce qui avait été récupéré [17] (p.231-234). Il affirma plus tard : « Dans les années ’55 (quand Exon était au Pentagone), on racontait aussi que quoiqu’il ait pu se passer, quoi qu’il eut été trouvé à Roswell, c’était bien gardé et ça sera probablement bien gardé tant que les gars dont j’ai parlé soient morts, ainsi ils ne seront pas mis dans l’embarras et n’auront pas à expliquer pourquoi ils ont dissimulé tout ça… jusqu’à ce que les treize d’origine soient morts et je ne pense pas que quiconque va tout dévoiler (avant que) le dernier d’entre eux ne soit mort. » [18]

[modifier] Crash at Corona

Le livre de Stanton Friedman Crash at Corona[19] (que l’on peut traduire par Crash à Corona), sorti en 1992 et co-écrit avec Don Berliner, suggère une dissimulation par les hautes autorités de la récupération d’un OVNI, en se basant sur des documents tels que les archives du groupe Majestic 12. Ces documents ont été remis anonymement au domicile d’un chercheur d’OVNI en 1984 et étaient a priori les notes de briefing du futur Président Dwight Eisenhower. Y est décrit l’existence d’une agence gouvernementale haut placée avec pour mission d’enquêter sur les extraterrestres découverts à Roswell et de garder ces informations à l’abri du public. Friedman avait fait la plupart des recherches pour le livre The Roswell Incident avec William Moore, et le livre Crash at Corona est construit sur ces recherches. La ville de Corona est mentionnée dans le titre plutôt que Roswell car cette ville est géographiquement plus proche du lieu du crash au ranch Foster[19] (p.ix).

La chronologie des évènements est très similaire aux précédents ouvrages, avec Marcel et Cavitt qui vont au ranch le dimanche 6 juillet. Mais le livre affirme que Brazel a été « mis en détention pendant presqu’une semaine » puis escorté dans les bureaux du Roswell Daily Record le 10 juillet où il a raconté ce que le gouvernement lui a dit de dire[19] (p.79-80).

Une trace des dissensions entre les différents chercheurs est visible comme Friedman et Berliner localise l’histoire de Barnett vers Socorro et présente un nouveau témoin visuel du site, Gerald Anderson, qui a fourni des descriptions saisissantes d’un vaisseau extraterrestre abattu et de quatre extraterrestres, parmi lesquels au moins un était en vie[19](p.90-97). Les auteurs notent que le livre UFO Crash at Roswell, parce que « dénué de base solide », écarte la plupart des preuves sur lesquelles sont basées le livre Crash at Corona[19] (p.206), et qu’« un conflit de personnalité entre Anderson et Randle » a fait de Friedman l’auteur qui a réellement enquêter sur sa théorie[19] (p.89). Cependant, le livre reprend largement la séquence d’évènements du livre UFO Crash at Roswell quand les extraterrestres ont été vus sur la base aérienne militaire de Roswell, récit basé sur les propos de Dennis, puis leur transfert à Fort Worth puis à la base de Wright Field.

Le livre suggère que pas moins de huit corps extraterrestres ont été récupérés sur deux sites de crash : trois morts et peut-être un vivant au ranch de Foster, et trois morts et un vivant sur le site de Sorocco[19] (p.129).

[modifier] La vérité à propos du crash à Roswell

En 1994, Randle et Schmitt publient un second livre The Truth about the UFO Crash at Roswell (que l’on peut traduire par La Vérité sur le crash d’un OVNI à Roswell) [20]. Bien que le livre reprenne la plupart des arguments du livre précédent UFO Crash at Roswell, il présente tout de même de nouveaux témoignages détaillés et un nouveau lieu de récupération d’extraterrestres est présenté. De plus, un scénario quasi nouveau concernant l’enchaînement des évènements est exposé.

Pour la première fois, il est dit que l’objet s’est écrasé le soir du vendredi 4 juillet au lieu du mercredi 2 juillet, date mentionnée dans tous les livres précédents. Une autre différence importante est l’affirmation selon laquelle l’opération de récupération des extraterrestres était déjà lancée avant même que Brazel aille à Roswell annoncer la présence de débris au ranch Foster. En effet, plusieurs objets avaient été repérés par radar dans le voisinage quelques jours avant que l’un d’eux ne s’écrase. Dans tous les récits précédents, l’armée n’a pris connaissance du présumé crash extraterrestre que lorsque que Brazel le leur a annoncé. De plus, il a été dit que Brazel avait donné une conférence de presse le 9 juillet, et cette conférence de presse ainsi que le communiqué de presse initial annonçant la découverte d’une "soucoupe volante" n’étaient en fait qu’une ruse pour détourner l’attention du "vrai" site où avait eu lieu le crash.

Le livre présente un nouveau témoin, Jim Ragsdale, qui décrit un vaisseau extraterrestre et des extraterrestres juste au nord de Roswell, au lieu d’un site proche de Corona, dans le ranch de Foster. Un groupe d’archéologues confirment cette histoire. Cinq dépouilles d’extraterrestres ont été vues [20](p.3-11). Alors que des débris se trouvaient sur le ranch Foster, aucun corps n’y a été retrouvé.

Dennis et Kaufmann ont détaillé leurs témoignages. Et un nouveau témoin, Ruben Anaya, rapporte la déclaration du Gouverneur Adjoint du Nouveau-Mexique Joseph Montoya selon laquelle il a vu des dépouilles extraterrestres sur la base de Roswell.

Les désaccords entre les chercheurs de Roswell sont davantage exposés dans le livre. Un chapitre entier est consacré à la discréditation des témoignages de Barnett et Anderson sur Socorro, un thème central dans Crash at Corona et dans The Roswell Incident. Les auteurs affirment: « … L’histoire de Barnett, et, en fait, le scénario autour des plaines de San Augustin, près de Socorro, doivent être écartés. » [20](p.155). Une annexe est consacrée à la qualification des documents du Majestic 12, une autre part importante de Crash at Corona, de "canular" [20](p.187).

Les deux livres de Randle et Schmitt gardent une grande influence sur la communauté ufologue, leurs interviews et leurs conclusions étant largement diffusées sur des sites internet [21]. Randle et Schmitt ont affirmé avoir « mené plus de deux cents interviews avec plus de cinq cents personnes » pendant leurs enquêtes sur Roswell[22].

[modifier] Schisme dans la communauté ufologue

Avec la publication de The Truth About the UFO Crash at Roswell en 1994, une rupture importante s’est opérée au sein de la communauté ufologue concernant le réel enchaînement des évènements et la localisation exacte des sites des crashs extraterrestres [23](p.24). Le CUFOS (Center for UFO Studies) et le MUFON (Mutual UFO Network), deux sociétés majeures en ufologie, étaient tellement en désaccord sur les différents scénarios présentés par Randle/Schmitt et Friedman/Berliner que plusieurs conférences ont été menées pour résoudre ces conflits. Un des problèmes discutés était où, précisément, était Barnett quand il a, selon ses dires, vu le vaisseau extraterrestre. En 1992, une conférence a essayé d’obtenir un consensus sur les différents scénarios tels que présentés dans Crash at Corona et UFO Crash at Roswell, mais la publication de The Truth About the UFO Crash at Roswell en 1994 "a résolu" la question Barnett simplement en l’ignorant et ils fixèrent une nouvelle localisation géographique pour la récupération du vaisseau extraterrestre et mentionnèrent un nouveau groupe d’archéologues n’ayant aucun rapport avec ceux mentionnés dans l’histoire de Barnett [23](p.25).

Ce désaccord fondamental sur la localisation des présumés sites de crash est toujours d’actualité dans la communauté ufologue.

[modifier] L'Air Force et les sceptiques répondent aux récits sur les extraterrestres

[modifier] Les rapports de l'Air Force sur l'incident de l'OVNI à Roswell

Au milieu des années 1990, les États-Unis ont publié deux rapports concernant, d'une part, les débris trouvés et sur lesquels des communications ont été faites en 1947 et, d'autre part, les communications faites sur la récupération des extraterrestres. Les rapports identifient les débris comme provenant d'une expérience gouvernementale top secrète appelée le projet Mogul, qui consistait en des réseaux de ballons transportant des microphones et des émetteurs radioélectriques pour détecter les tests nucléaires et les missiles antibalistiques de l'Union Soviétique. Les récits sur les extraterrestres ont été expliqués comme des mauvaises interprétations d'expériences militaires qui utilisaient des mannequins anthropomorphiques et d'accidents qui impliquaient des militaires blessés ou tués.

Le rapport de l'Air Force a constitué la base de la réponse des sceptiques aux auteurs qui traitaient de la récupération des extraterrestres, bien que des chercheurs sceptiques tels Philip J. Klass et Robert Todd avaient déjà publié des articles qui insinuaient le doute sur les témoignages sur les extraterrestres des années avant que l'Air Force ne publie ses conclusions.

Pendant que les livres publiés dans les années 1990 suggéraient que l'incident de Roswell était autre chose que la simple récupération d'un ballon météo, les sceptiques, et même quelques socio-anthropologues[23], considéraient à l'inverse que le nombre grandissant de témoignages élaborés était une preuve de la construction d'un mythe. Après la sortie du rapport de l'Air Force au milieu des années 1990, de nombreux livres, comme celui de Kal K. Korff's The Roswell UFO Crash: What They Don't Want You To Know publié en 1997, se sont basés sur les preuves présentées dans ces rapports pour conclure qu'« il n'y pas de preuve crédible que les restes d'un vaisseau spatial extraterrestre étaient impliqués. »[24]

Des critiques ont identifié plusieurs raisons aux controverses portant sur le fait que l'incident de Roswell n'avait rien à voir avec les extraterrestres:

[modifier] Les expériences militaires de 1947 comme base des rapports sur les "soucoupes volantes"

En 1947, les États-Unis entamaient les premières étapes de la Guerre Froide avec l’Union Soviétique; furent donc mis en place de nombreux programmes militaires secrets pour espionner les Soviétiques, et plus précisément leurs programmes nucléaires. L’une des expériences qui furent menées à l’époque dans le Nouveau-Mexique était le Projet Mogul, destiné à détecter les essais nucléaires soviétiques grâce à l’envoi de ballons en haute altitude. Ces ballons expérimentaux étaient envoyés en haute altitude de Alamogordo dans le Nouveau-Mexique. En juin et juillet 1947, une série de ballons fut perdue[2]. Au même moment, on observa une hausse significative des témoignages sur les OVNIs, repris dans la presse. On compte 853 rapports en juin et juillet[25]. Certains, comme l’Air Force[26] (p.3), ont supposé que la plupart de ces "soucoupes volantes" étaient en fait des ballons météo mal identifiés.

Les sceptiques, comme B. D. "Duke" Gildenberg, ont considéré l’enchaînement des évènements tel que rapporté en 1947 comme correct: un ballon météo ou un appareil similaire est découvert dans un ranch et des personnes n’ayant jamais vu ce type d’appareil auparavant pensèrent que c’était une de ces "soucoupes volantes" décrites dans les media. Quand les personnes qui connaissaient les expériences avec les ballons et les équipements virent le matériel, la confusion fut dissipée et une rectification a été publiée dans les medias[2].

Grâce aux rapports de l’Air Force décrivant précisément le Projet Mogul et grâce aux reconstitutions de vols de cette expérience avec les participants du projet, en particulier Charles B. Moore[23] (Ch.3), des critiques, tel Korff, ont suggéré que les témoins avaient en fait décrit des passages de cette expérience. « La question est maintenant de savoir quel genre de soi-disant soucoupe volante extraterrestre pourrait être construite avec des morceaux de cerfs-volants, du ruban adhésif avec des symboles écrits dessus et des feuilles d’aluminium? La réponse est probablement aucune, mais ce sont précisément les matériaux principaux d’un appareil du Projet Mogul[16] (p.155) »

Certains livres pro-OVNI suggèrent que les militaires hautement entraînés de la base de Roswell, Marcel particulièrement, ne pouvaient pas confondre de communs débris de ballons avec quelque chose « qui n’est pas de ce monde ». Des critiques, comme ceux du site internet The Roswell Files[27] soulignèrent que, puisque le terme "soucoupe volante" venait tout juste d’être inventé, personne ne savait à quoi cela "devait" ressembler[28] et que les objets récupérés et qualifiés à l’époque de "soucoupes volantes" ne ressemblaient pas à cette description[13]. Todd[29] et le sceptique Timothy Printy soulignent également que le radar était relativement nouveau en 1947 et que, bien que la base de Roswell était la seule base nucléaire sur la planète, elle n’était pas encore équipée de radar. La description de certains débris par des témoins évoque du matériel en rapport avec les radars[30]. Par ailleurs, les cibles radar propres à l’usage des séries de ballons Mogul étaient nouvelles et n’étaient pas largement utilisées aux États-Unis à l’époque[31] (p.164). Il n’y a pas de preuve dans le dossier militaire de Jesse Marcel qu’il ait approché du matériel utilisé dans les séries de ballons. Etant donné qu’il a identifié du matériel qui s’est révélé être un cerf-volant radar dans ce qu’il a retrouvé, des critiques affirment qu’il a probablement dû être embarrassé d’admettre plus tard qu’il ne connaissait pas ce type d’équipement

[modifier] Problèmes avec les récits des témoins

Des centaines de témoins ont été interviewés par les nombreux chercheurs, un chiffre assez impressionnant, mais seule une petite partie d’entre eux étaient des vrais "témoins" qui avaient réellement vu des débris ou des extraterrestres, soulignent les critiques. La plupart des "témoins" répétaient en fait les récits d’autres personnes et leur déposition eut été une inadmissible déposition sur la foi d'un tiers devant une cour de justice américaine, affirme Korff[16] (p.29). Sur les 90 témoins prétendument interviewés pour The Roswell Incident, affirme Korff, les témoignages de seulement 25 d’entre eux sont mentionnés dans le livre et seulement 7 d’entre eux ont vu les débris. Parmi eux, cinq ont touché les débris (ibid).

Karl T. Pflock, dans son livre Roswell: Inconvenient Facts and the Will to Believe paru en 2001, fait une remarque similaire au sujet du livre UFO Crash at Roswell de Randle et Schmitt. Une liste de 271 personnes est présentée dans le livre comme les personnes qui ont été "contactées et interviewées" pour le livre, et ce nombre n’inclut pas ceux qui ont souhaité rester anonyme, etc…, ce qui signifie que plus de 300 témoins ont été interviewés, un chiffre, affirme Pflock, qui est souvent cité par les auteurs [31] (p.176). De ces 300 et quelques personnes, affirme Pflock, seulement 41 peuvent être « considérés comme d’authentiques témoins avec une expérience directe ou indirecte des évènements à, ou autour de, Roswell ou sur la base militaire aérienne de Fort Worth » et seulement 23 peuvent « être raisonnablement considérés comme ayant vu des preuves physiques, des débris récupérés au ranch Foster ». Parmi eux, affirme Pflock, seuls sept ont déclaré que les débris devaient venir d’une autre planète[31] (p.177).

En ce qui concerne les nombreux témoignages de ceux qui prétendent avoir vu des extraterrestres, des critiques ont identifié les problèmes avec ce type de témoignage, allant de la question de la fiabilité d’un témoignage indirect (Pappy Henderson, General Exon, etc.), aux plus sérieuses questions de crédibilité avec des témoins qui font des déclarations objectivement fausses ou bien des déclarations multiples et contradictoires (Gerald Anderson, Glenn Dennis, Frank Kaufmann, Jim Ragsdale), ou bien encore des confessions sur le lit de mort et des témoignages de personnes âgées et facilement désorientées (Maj. Edwin Easley, Lewis Rickett)[16] (ch.3).

Pflock, dans une publication de 2001, note que seules quatre personnes étant directement entrées en contact avec les corps extraterrestres ont été interviewées et identifiées par les auteurs sur Roswell: Frank Kaufmann, Jim Ragsdale, Lt. Col. Albert Lovejoy Duran, Gerald Anderson[31] (p.118). Duran n’est mentionné que dans une note brève dans The Truth About the UFO Crash at Roswell, alors que, pour les autres, leur crédibilité pouvait être mise en cause, selon Pflock.

De plus, Pflock souligne que certains auteurs adhèrent à des témoignages qui ne conviennent pas aux scenarios qu’ils soutiennent. Frankie Rowe, par exemple, affirme plusieurs fois que son père, pompier, et son équipe ont été appelés sur le site d’un crash extraterrestre. Mais le même livre adopte d’autres récits qui décrivent une opération militaire top-secrète. {{citation|"ces récits" semblent être inclus comme partie d'une approche façon " jetez tout sur le mur et voyez ce qui reste accroché." (p.63).

Le premier problème avec tous ces témoignages, accusent les critiques, est qu’ils arrivent tous au moins 31 ans après les évènements en question, et dans la plupart des cas, sont racontés plus de 40 ans après les faits. Non seulement les souvenirs aussi anciens sont d’une fiabilité douteuse, affirment les critiques, mais ils sont également influencés par les autres récits[2].

Finalement, les récits variables de Jesse Marcel, dont les soupçons concernant le fait que ce qu’il avait récupéré en 1947 n’était "pas de ce monde" avaient à l’origine éveillé l’intérêt pour l’incident, et ceux de Bill Brazel Jr, dont le père avait découvert les débris au ranch Foster, ont jeté de sérieux doutes sur la fiabilité de leurs déclarations.

Timothy Printy souligne[32] que Marcel avait clairement identifié les pièces avec lesquelles il apparaissait sur les photos prises à Fort Worth comme des morceaux qu’il avait récupérés, des débris sur lesquels les sceptiques et les défenseurs pro-OVNI s’accordent à dire qu’il s’agissait d’un ballon.

« En fait », dit Marcel dans The Roswell Incident, « ces pièces peuvent ressembler à de l’aluminium et du balsa, [emphase dans le texte original] mais la ressemblance s’arrête là ». Et, « ils ont pris une photo de moi au sol en train de porter des débris métalliques parmi les moins intéressants… Le matériel sur cette photo provenait bien de ce que nous avions trouvé. Ce n’était pas une mise en scène »[15].

Après qu’il lui eut été précisé que le matériel avec lequel il avait posé était des pièces d’un ballon, il modifia son histoire pour dire que ce matériel n’était pas celui qu’il avait découvert[13]. Des sceptiques comme Robert G. Todd argumente que Marcel a embelli et exagéré son histoire, en affirmant par exemple avoir été pilote et avoir reçu cinq médailles de l’Air Force pour avoir descendu des avions ennemis, histoires qui se sont révélées fausses et son récit constamment modifié sur Roswell en est un autre exemple[33].

Comme Marcel , Bill Brazel Jr. est coupable d’avoir embelli son récit original, accuse Printy[32] Comme Marcel, il ne fait à l’origine aucune mention des trous dans le sol mentionnés par la suite par d’autres personnes[15]. Mais à mesure que se répandent des histoires au sujet de trous profonds où ont été récupérés les extraterrestres et leur vaisseau, les récits de Brazel changent si bien qu’à la fin des années 1980 il affirme: « Cette chose avait laissé une trace assez importante ici. Il a fallu un an ou deux pour que l’herbe revienne[20] ».

[modifier] Dissimulation peu probable et intimidation de témoins

Pour les sceptiques comme Gildenberg, les histoires de dissimulation et d’intimidations de témoins sont des tentatives artificielles pour minimiser un témoignage gênant, particulièrement celui de Mac Brazel. Son récit de 1947, pris au pied de la lettre, suggère des débris de ballons mal identifiés, affirment-ils.

Les ufologues argumentent que Brazel a été forcé de changer sa description des débris qu’il avait récupérés pour que les rapports selon lesquels les débris étaient ni plus ni moins qu’un ballon météo soient plus crédibles. De nombreuses déclarations de témoins évoquent Brazel en détention militaire. Mais, à l’inverse des témoignages dix ans plus tard, les sceptiques avancent des récits actuels qui parlent de l’arrivée de Mac Brazel à la conférence de presse non sous escorte militaire mais avec le journaliste W. E. Whitmore, dont la présence avec Mac Brazel a été confirmée par plusieurs autres témoins, y compris le fils de Whitmore qui se rappelle que Brazel était resté chez eux[31] (p.154) et le journaliste Jason Kellahin qui a affirmé que Whitmore était présent à la conférence de presse pendant laquelle il a « fait de son mieux pour garder Brazel en dehors de portée du reste de la presse » de manière à ce que son interview soit une exclusivité[32][31] (p.170). Parmi les témoignages utilisés pour suggérer que Brazel a subi des intimidations, un vient du rédacteur du Roswell Daily Record, Paul McEvoy, qui affirme que Brazel est arrivé avec une escorte militaire. Mais, souligne Printy, puisque son propre article affirme que Brazel est arrivé avec Whitmore, il semble que McEvoy a pu faire partie de l’opération de dissimulation.

En ce qui concerne les autres témoignages sur les menaces et les intimidations, Pflock dit « Il y a cinq, je dis bien cinq, personnes qui ont avancé de tels propos"[31](p.171). » Chacun de ces témoignages, affirme Pflock, « ne sont tout simplement pas crédibles », en particulier celui de Barbara Dugger, la petite-fille du Shérif Wilcox et de sa femme Inez. Elle affirme que sa grand-mère lui a raconté, des années après les évènements en question, qu’ils avaient été menacés de mort par l’armée s'ils parlaient de l’affaire à qui que ce soit. Mais la mère, le père et la tante de Dugger, qui étaient tous présents quand l’armée est venue voir ses grands-parents, n’ont jamais parlé à quiconque de ces menaces de mort.

Il a été dit que l’armée avait fait une descente chez tous les medias de Roswell et avait éliminé « le moindre papier qui mentionnait l’évènement. » Mais cette affirmation, selon Pflock, ne vient que d’une seule source, le reporter Frank Joyce, et aucun employé d’une société de média, tel George Walsh, le patron de la station KSWS, qui a démenti cette histoire, ne se rappelle pas cette descente[31] (p.173).

Une autre histoire de "dissimulation" que les sceptiques comme Korff trouvent douteuse est celle du Colonel Thomas Dubose qui semble confirmer que les débris d’OVNI ont été échangés avec des pièces d’un ballon météo[4].

Dubose faisait partie de ceux qui ont posé avec les débris à Fort Worth en 1947. Printy affirme que, bien qu’un document qu’il ait signé confirme la thèse de la dissimulation, le document n’indique pas que les pièces ont été échangées.[32]. Pour Dubose, cela était évident qu’il y avait une dissimulation, mais dans le but de cacher un projet militaire secret (comme le Projet Mogul), non pour cacher la récupération d’un vaisseau extraterrestre qui s’était écrasé. Printy accuse les chercheurs de confondre les lecteurs en leur faisant croire que Dubose confirme la thèse de la dissimulation des pièces extraterrestres et de l’échange des débris en ne lui demandant pas directement ce qui était "dissimulé". Plus tard, l’ufologue Jamie Shandera a demandé directement à Dubose si les débris avaient été échangés et il a nié de manière emphatique le fait qu’un échange avait eu lieu[16]:

« Shandera: Deux ufologues (Kevin Randle and Donald Schmitt) affirment que les débris dans le bureau du Général Ramey ont été échangés et que vous aviez un ballon météo.
Dubose: Balivernes! Ces pièces n’ont jamais été échangées!
Shandera: Donc, vous êtes en train de me dire que ces pièces dans le bureau du Général Ramey étaient vraiment les pièces ramenées de Roswell?
Dubose: C’est absolument vrai.
Shandera: Est-il possible que le Général Ramey ou quelqu’un d’autre ait ordonné l’échange sans vous en informer?
Dubose:… J’étais là, et j’étais responsable de ces pièces, et elles n’ont jamais été échangées. »

Un autre argument de Gildenberg, Printy et beaucoup d’autres à porter contre la thèse de la dissimulation est le fait que l’armée a publié un communiqué de presse rendant publique la soucoupe volante qu’ils étaient sensés dissimuler[14].

[modifier] Retombées de l'« incident »

  • On pourra noter que la petite ville de Roswell est aujourd'hui la destination d'un tourisme ufologique relativement important que lui a apporté sa notoriété internationale. L'ensemble de la communauté locale a adopté les extra-terrestres de manière très volontaire. Et ils font maintenant partie du paysage local.
  • Roswell est aussi le nom d'une série télévisée américaine qui se déroule dans la ville de Roswell et qui raconte les efforts de jeunes gens pour y vivre tranquilles malgré leur origine extra-terrestre.

[modifier] Référence dans les séries TV et films récents...

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Klass, Philip J (1997). The Real Roswell Crashed Saucer Coverup. Buffalo: Prometheus.
  • Korff, Kal K (1997). The Roswell UFO Crash - What They Don't Want You to Know. Buffalo: Prometheus.
  • Pierre Lagrange, La rumeur de Roswell, 1996. Paris : La Découverte.
  • Charles Berlitz & William Moore, The Roswell Incident, 1980.
  • Gildas Bourdais, qui a rencontré sur place les enquêteurs et analysé des milliers de pages sur cette affaire présente dans cet ouvrage paru au début de l'année 2000, l'ensemble des fausses pièces du dossier Roswell. Sont-ils déjà là ? Extraterrestres, l'affaire Roswell - Les Presses du Châtelet
  • J-F Manatane Mes rencontres avec les petits verts, 1997. Paris : La Pléïade.
  • Crash de l'OVNI Roswell DVD Collection Phénomènes extraordinaires et inexpliqués Ed. Jupiter 2002

[modifier] Notes

  1. Results of a Search for Records Concerning the 1947 Crash Near Roswell, New Mexico(Letter Report, 07/28/95, GAO/NSIAD-95-187), General Accounting Office Government Records, Federation of American Scientists (Republished by). Consulté le 1er octobre 2006
  2. abcdefgh B.D “Duke” Gildenberg, « A Roswell Requiem », dans Skeptic, 2003, 10 [texte intégral]
  3. “The Roswell Report: Case Closed,” Appendix C, "Transcript of interview with W. Glenn Dennis", interview with Karl T. Pflock, November 2, 1992, pp. 211-226, James McAndrews, Headquarters United States Air Force, 1997 http://www.gl.iit.edu/wadc/history/Roswell/roswell.pdf
  4. Physics lecture in which Prof. Richard A. Muller gives a detailed explanation of the science behind the 1947 event (Google Video)
  5. PFLOCK now believes that no flying saucer crashed in New Mexico in 1947, The Klass Files, publié dans The Skeptics UFO Newsletter (SUN) numéro 43, janvier 1997, http://www.csicop.org/klassfiles/SUN-43.html
  6. Another Major Roswell Crashed-Saucer Proponent 'Abandons Ship', The Klass Files, publié dans The Skeptics UFO Newsletter (SUN) numéro 44, mars 1997, http://www.csicop.org/klassfiles/SUN-44.html
  7. Stop the Presses!, The Klass Files, publié dans The Skeptics UFO Newsletter (SUN) numéro 47, septembre 1997, http://www.csicop.org/klassfiles/SUN-47.html
  8. ab , « United Press Teletype Messages », Roswell Proof (republished by). Consulté le 1er octobre 2006
  9. ab Timothy Printy, « A mystery on a ranch », 1999. Consulté le 1er octobre 2006
  10. Associated Press Main Roswell Story, 09 juin 1947, Roswell Proof (Republished by). Consulté le 1er octobre 2006
  11. Fort Worth Star-Telegram, 09 juin 1947, Roswell Proof (Republished by). Consulté le 1er octobre 2006
  12. ab Harassed Rancher who Located Saucer Sorry He Told About It, Roswell Daily Record, 1947-07-09. Consultée le 2006-10-01.
  13. abc Timothy Printy, « A Deflating Experience », 1999. Consulté le 1er octobre 2006
  14. ab Timothy Printy, « Exciting Times for Roswell », 1999. Consulté le 1er octobre 2006
  15. abcdefghijklmno Berlitz, Charles; Moore, William L (1980). The Roswell Incident. ISBN 0-448-21199-8. 
  16. abcde Korff, Kal K (1997). The Roswell UFO Crash: What They Don't Want You to Know. Prometheus Books. ISBN 1-57392-127-0. 
  17. abcd Randle, Kevin D; Schmitt, Donald R (1991). UFO Crash at Roswell.. Avon Books. ISBN 0-380-76196-3. 
  18. Roswell UFO Crash Update; Kevin Randle, June 18, 1990, 1995, Roswell Proof (Republished by). Consulté le 2006-10-01
  19. abcdefg Friedman, Stanton T; Berliner, Don (1992). Crash at Corona: The U.S. Military Retrieval and Cover-up of a UFO. Paragon House. ISBN 1-55778-449-3. 
  20. abcde Randle, Kevin D; Schmitt, Donald R (1994). The Truth About the UFO Crash at Roswell. M Evans & Co. ISBN 0-87131-761-3. 
  21. www.roswellfiles.com
  22. Randle, Kevin D. (1995). Roswell UFO Crash Update, Exploring the Military Cover-Up of the Century. New York, Global Communications. 
  23. abcd Saler, Benson (1997). UFO Crash at Roswell: The Genesis of a Modern Myth. Smithsonian Institution. ISBN 1-58834-063-5. 
  24. What Really Happened at Roswell (Skeptical Inquirer / July 1997)
  25. Klass, Philip J (1997). The Real Roswell Crashed Saucer Cover up. New York, Prometheus Books. ISBN 1-57392-164-5. 
  26. ”The Roswell Report: Fact verses Fiction in the New Mexico Desert,” Col. Richard Weaver and 1st Lt. James McAndrew, Headquarters United States Air Force, 1995, https://www.airforcehistory.hq.af.mil/Publications/fulltext/roswell.pdf
  27. Roswellfiles.com
  28. The Research of Schmitt and Carey
  29. The Cowflop Quarterly, Vol.1 No. 1, Fri. May 5, 1995, Robert G. Todd, http://www.roswellfiles.com/pdf/Cowflop05055.pdf
  30. Timothy Printy, « Not a Simple Weather Balloon », 1999. Consulté le 2006-10-01
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  32. abcd Printy Timothy, « A Deflating Experience », 1999. Consulté le 2006-10-01
  33. The Cowflop Quarterly, Vol.1 No. 3, Fri. December 8, 1995, Robert G. Todd, http://www.roswellfiles.com/pdf/KowPflop120895.pdf