Hugues Alexandre Joseph Meunier

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Hugues Alexandre Joseph Meunier, né à Mont-Louis (Pyrénées-Orientales) le 23 novembre 1758, général français.

Il entra comme sous-lieutenant dans le 27e régiment d'infanterie, ci-devant Lyonnais, le 30 juin 1768, y devint lieutenant en 1774, et capitaine en 1782.

Il avait fait les campagnes navales de 1779 à 1783, sous les ordres de Falkenhayn, et s'était trouvé aux sièges de Mahon et de Gibraltar.

Créé chevalier de Saint-Louis par ancienneté de service en 1791, il fut promu au grade de lieutenant-colonel du 34e régiment, ci-devant Angoulême, en 1792. Il servait alors à l'armée du Nord, sous les généraux La Fayette et Dumouriez.

Du 1er août au 15 septembre, Meunier commanda le 1er bataillon des grenadiers de la réserve de l'armée du Nord, concourut à assurer la retraite de l'armée du Grand-Pré à Sainte-Menehould, recueillit, sous le feu de l'ennemi, toute l'artillerie de position, et eut plusieurs engagements avec les Prussiens, qu'il battit à l'entrée du bois de Senuc; mais en voulant soutenir, avec le bataillon qu'il commandait et un escadron de Chamborand, le choc de sept escadrons ennemis protégés par l'artillerie légère, il reçut au bras gauche un coup de biscaïen qui le blessa grièvement.

Le général en chef, désireux de récompenser dignement les services de cet officier supérieur, le nomma colonel sur le champ de bataille, pour prendre rang dans son régiment à partir du 24 du mois précédent, époque à laquelle il y avait eu vacance de ce grade. Il reçut aussi du général Beurnonville, alors ministre de la guerre, un cheval tout équipé, comme témoignage de la satisfaction du gouvernement.

Après la guérison de ses blessures, le colonel Meunier se rendit à l'armée du Nord, y remplit les fonctions de général de brigade, et eut sous ses ordres un corps de 8 000 hommes pour défendre les lignes de Pontamarcq et de Mons-en-Pévèle, qui lui étaient confiées. Il obtint ensuite le commandement de la citadelle de Lille, lors de l'approche de cette place par l'ennemi, y organisa huit bataillons de nouvelle levée, puis se rendit, par suite de l'embrigadement, dans la Vendée, où il commanda le 1er bataillon du 34e régiment de ligne.

Nommé général de brigade par le général en chef Hoche, sur le champ de bataille de Quiberon , le 28 messidor an III, il fut confirmé dans ce grade le 6 floréal suivant. Employé, en l'an IV, comme commandant une des divisions de l'Armée des côtes de Brest et de l'Océan, connue depuis sous le nom d'armée de l'Ouest, le général Meunier y soutint son ancienne renommée, et y mérita de nouveaux éloges du général en chef, qui le désigna bientôt, conjointement avec l'amiral Villaret et le ministre de la marine Truguet, pour commander une expédition projetée dans l'Inde, ayant pour objet de s'emparer du cap de Bonne-Espérance. L'expédition n'eut pas lieu.

Vers le même temps, Hoche, instruit du mécontentement des Irlandais, crut pouvoir saisir l'occasion d'aller en Irlande venger les fléaux que le gouvernement anglais a entretenus dans la Vendée. Briguant l'honneur d'affranchir l'Irlande d'un joug insupportable à la majorité de ses habitants, il traça un plan de débarquement et chargea le général Meunier d'organiser la deuxième partie de cette expédition forte de 17 000 hommes, dont il lui promit le commandement. Le 25 frimaire an V, la flotte de Hoche cingla vers l'Irlande; mais arrivée en pleine mer, la frégate qui portait le général fut jetée au loin par la tempête ; les autres vaisseaux se dispersèrent et rentrèrent successivement dans Brest.

Au commencement de l'an VI, le général Meunier fut employé à l'armée d'Angleterre, sous les ordres du général en chef Napoléon Bonaparte. Devenu membre du comité militaire le 24 germinal de la même année, il obtint la direction du dépôt de la guerre le 25 vendémiaire an VII.

Lorsque le 11 frimaire an VIII, il prit le commandement du Finistère, qu'il avait déjà exercé, il s'occupa activement de mettre la ville de Brest en état de défense, fit parvenir au premier Consul un mémoire important sur cet objet, et rétablit la tranquillité dans les lieux soumis à sa surveillance. Le gênéral en chef Brune, qui avait pu apprécier les services de Meunier, lui donna des témoignages authentiques de sa satisfaction, et fit le plus grand éloge de ce général dans un rapport qu'il adressa nu gouvernement. Ce fut lui qui combina, avec le général Houdelot, à l'époque où il le remplaça au Finistère, l'opération qui contraignit Georges à se rendre.

Le général Meunier alla dans la 12e division militaire en l'an X, fut créé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, puis commandant de l'Ordre le 25 prairial suivant.

Il devint membre d'une commission instituée pour la confection du Code militaire, le 9 floréal an XIII ; cette commission ayant été dissoute sans avoir fait son travail, le général Meunier, attaché à la section qui devait rédiger l'ordonnance sur les manœuvres de l'infanterie, fit lui-même le travail et le présenta au gouvernement.

Employé à la grande armée en 1806, il se rendit à Paris pour y attendre des ordres le 21 septembre 1807, fut mis en disponibilité le 23 novembre, et eut, le 26 du mois suivant, l'inspection particulière de plusieurs régiments de ligue et d'artillerie en remplacement du général Mouton, appelé à d'autres fonctions.

Le 19 mars 1808, Napoléon lui accorda, avec le titre de baron de l'Empire, une dotation en Westphalie, le nomma inspecteur d'infanterie dans la 21e division militaire le 30 avril, puis l'employa dans la division de Toscane, où il commanda le département de la Méditerranée. '

Mis momentanément à la retraite le 14 octobre 1809, à cause du délabrement de sa santé, le général Meunier resta dans cette position jusqu'au 21 juin 1810, époque à laquelle on lui confia le commandement de la succursale des Invalides, établie à Louvain. Le 1er juillet 1812 , il commanda l'École militaire de Saint-Cyr.

Remplacé par ordonnance du 30 juillet 1814, il reçut le titre de lieutenant-général le 10 août, celui de chevalier de Saint-Louis le 16, obtint le commandement du département de la Vienne (12e division militaire) le 22 septembre suivant, et le conserva jusqu'au 17 février 1815.

Nommé commandant de l'École militaire de La Flèche par décret du 30 mars de la même année , il fut admis à la retraite le 1er août, et mourut à Poitiers (Vienne) le 9 décembre 1831.

[modifier] Source

« Hugues Alexandre Joseph Meunier », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)