Hugo von Hofmannsthal

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Hugo von Hofmannsthal en 1893.
Hugo von Hofmannsthal en 1893.

Hugo von Hofmannsthal, né le 1er février 1874 à Vienne et mort le 15 juillet 1929 à Rodaun (Autriche), est un écrivain autrichien et un des fondateurs du Festival de Salzbourg.

Sommaire

[modifier] Biographie

Hugo Laurenz August Hofmann von Hofmannsthal est issu d'une famille noble d'origine partiellement juive du côté paternel[1], dont la fortune a été fortement réduite à la suite de la crise économique de 1873[2]. Il publie ses premiers poèmes à l'âge de seize ans sous le pseudonyme de Loris. Cette précocité littéraire, ainsi que son abandon ultérieur de la forme poétique, le feront comparer à Arthur Rimbaud[3].

Hofmannsthal rencontre le poète allemand Stefan George à dix-sept ans (ils se brouilleront en 1906) et voit ses poèmes paraître dans le Blätter für die Kunst, journal que George dirige. À partir de 1892, il suit des études de droit tout en publiant la même année un drame lyrique Der Tod des Tizian (La Mort du Titien) et un an plus tard Der Tor und der Tod (Le Fou et la Mort). En 1895, il s'oriente vers des études en langues romanes à l'Université de Vienne. À sa sortie de l'université en 1901, Hofmannsthal choisit de poursuivre sa carrière littéraire déjà bien entamée et fait paraître son étude dramatique Gestern (Hier).

Sous l'influence des nouvelles techniques de psycho-analyse de Freud et de Nietzsche, il va désormais se concentrer sur des thèmes antiques, élizabéthains ou de la tradition catholique.

Puis Hofmannsthal rencontre le compositeur Richard Strauss avec lequel il va collaborer pour écrire plusieurs livrets d'opéra, les premiers pour Elektra (Électre) en 1909, et Der Rosenkavalier (Le Chevalier à la rose) en 1910 puis pour d'autres : Arianne à Naxos, Die Frau ohne Schatten en 1919 (La Femme sans ombre), Hélène d'Égypte et enfin Arabella.

En 1912, il adapte Everyman une pièce anglaise du XVe siècle en Jedermann (Chaque homme). Avec l'aide de Max Reinhardt, Hofmannsthal fonde en 1920 le désormais célèbre Festival de Salzbourg où il fait jouer régulièrement Jedermann.

Hofmannsthal est mort à Rodaun dans la proche banlieue de Vienne le 15 juillet 1929, terrassé par une attaque au moment où il prenait la tête du cortège funèbre de son fils, qui s'était suicidé sous ses yeux deux jours auparavant.

[modifier] Œuvres

[modifier] Théâtre [4]

  • Le Difficile (ou L'Homme difficile); 1918 (Der Schwierige)
  • L’Incorruptible; 1922 (Der Unbestechliche)
  • La mine de Falun; 1899 (Das Bergwerke)
  • L'aventurier et la chanteuse; 1899 (Der Abenteurer und die Sängerin)
  • Jedermann; 1911 (d'après l'Everyman anglais)
  • Elektra; 1905 (d'après Sophocle)

[modifier] Pièces de théâtre en un acte

  • la mort de Titien; 1892 (Der Tod des Titian)
  • Le fou et la mort; 1893 (Der Tor und der Tod)
  • Le petit théâtre du monde; 1897 (Das kleine Welttheater)

[modifier] Bibliographie

  • Hermann Broch, Hofmannsthal et son temps (1951) (repris dans le recueil Création littéraire et connaissance)
  • Jacques Le Rider, Hugo von Hofmannsthal, Historicisme et modernité, PUF, Paris, 1995
  • Jean-Yves Masson, Hofmannsthal. Renoncement et métamorphose, Verdier, Paris, 2006.

[modifier] Liens externes

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[modifier] Notes et références

  1. Le grand-père d'Hofmannsthal, patricien de Milan, s'est converti au catholicisme en 1839. Par sa mère, Hofmannsthal a des origines allemandes, notamment bavaroises (cf. Pierre Deshuses, « Indications biographiques », in Lettre de Lord Chandos, Rivages poche, p.25).
  2. Cf. Jean-Yves Masson, Hofmannsthal. Renoncement et métamorphose, p.39.
  3. Par exemple par Stefan Zweig (cf. Pierre Deshusses, « Anthologie critique », in Lettre de Lord Chandos, p.41.)
  4. Histoire du théâtre V, Vito Pandolfi, Marabout Université, Vervier, 1969.