Hammam

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Hamman à Chefchaouen (Maroc); Vue de l'extérieur
Hamman à Chefchaouen (Maroc); Vue de l'extérieur
Vue de l'intérieur
Vue de l'intérieur

hammam (حمّام en arabe, hamam en turc). Appelé « bain maure » (en référence à l'Espagne musulmane : Al-Andalus) et bain Turc par les occidentaux, le hammam ("Eau chaude" en arabe) est un bain de vapeur humide puisant ses origines dans les Thermes romains. Dans sa forme actuelle, le hammam s'est développé dans l'empire ottoman, des pays du Maghreb jusqu'au Moyen-Orient (comme en Syrie) à la faveur de l'expansion de l'Islam. Le hammam fut en effet adapté aux préceptes de la religion musulmane qui préconise une hygiène méticuleuse et des ablutions régulières notamment avant les prières rituelles.

Au Maroc, le hammam est un phénomène social et toutes les catégories de la société fréquentent ce lieu public. Il se compose souvent de trois ou quatre chambres, la première à température ambiante, la deuxième un peu plus chaude, et ainsi de suite. Dans le hammam les pores se dilatent sous l'effet de la vapeur ce qui permet un nettoyage en profondeur.

Le hammam désigne aussi l'établissement, le bâtiment dans lequel s'organise ce bain. L'architecture des hammams varient selon l'aire géographique et les époques.

Aujourd'hui, s'ils ont disparu totalement de certains pays comme l'Egypte, avec le développement des salles de bains privées, la pratique demeure encore vivace en de nombreux endroits et tend à se developper en Europe.

[modifier] Tellak (employés)

Jean-Léon Gérôme (1824-1904).
Jean-Léon Gérôme (1824-1904).
Tellak. Illustration tirée de Hubanname (The Book of the Handsome Ones), une peinture homoérotique datant du 18ème siècle du poète turc Fazyl bin Tahir Enderuni.
Tellak. Illustration tirée de Hubanname (The Book of the Handsome Ones), une peinture homoérotique datant du 18ème siècle du poète turc Fazyl bin Tahir Enderuni.

Traditionnellement, les masseurs des hammams, appelés tellak en turc, aidaient les clients à se laver en les frottant et les savonnant. Ils étaient également travailleurs du sexe. Nous savons aujourd'hui, par les textes laissés par les auteurs ottomans, qui ils étaient, leurs tarifs, combien de fois ils pouvaient faire jouir leurs partenaires, et leurs pratiques sexuelles. (Source: Dellâkname-i Dilküşâ, eighteenth century work by Dervish, Ismail Agha; Ottoman archives, Süleymaniye, Istanbul).

Ils étaient recrutés parmi les rangs de non-musulmans de l'empire turc, à savoir les grecs, arméniens, juifs, albaniens, bulgares, romains et autres.

Parfois, la relation entre un tellak et son client devenait intense. Au milieu du XVIIIème siècle, les soldats haut gradés de l'armée ottomane avait un tellak comme amant. Quand les hommes d'un autre régiment kidnappaient ce dernier et le passaient au commandant, une bataille de plusieurs jours entre les deux régiments s'ensuivait, laquelle se terminait seulement quand le sultan ordonnait la pendaison du tellak.

Après la défaite et le démembrement de l'Empire Ottoman, lorque la république de Turquie s'occidentalisa, les garçons tellak perdirent leur rôle sexuel, et maintenant, le rôle du tellak s'en tient à des formes plus prosaïques, tels que les massages.

[modifier] Article connexe

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