Héléna Manson

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Héléna Manson (Elena Eugenia Manson), née le 18 août 1898 à Caracas (Venezuela) et morte le 14 septembre 1994 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), était une actrice française.

Sommaire

[modifier] Biographie

Élève du conservatoire d’art dramatique de Genève, elle débuta au théâtre avec la compagnie Pitoëff. Au cinéma, elle fût l’un des seconds rôles marquants des années 1930 jusqu’aux années 1960. Abonnée aux rôles ingrats, jouant souvent la méchante de service, c’est en 1943, avec sa prestation dans Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot, qu’elle atteint à la renommée. Mais elle sait aussi faire preuve de fantaisie comme dans Pension Mimosas de Jacques Feyder aux côtés de Françoise Rosay et d’Arletty (1935), dans Faibles femmes de Michel Boisrond avec Alain Delon et Mylène Demongeot (1959) ou dans l’un de ses derniers films, en directrice de musée coincée et chef de Catherine Deneuve, dans Agent trouble de Jean-Pierre Mocky (1987).

[modifier] Hommage

  • Télérama[1] : « Visage pointu et sec, les yeux terriblement expressifs, Héléna Manson fut l'une des plus inquiétantes silhouettes du cinéma français. Elle vient de nous quitter, à 94 ans. Le public adore la détester, dès lors qu'il la découvre, en 1943, dans Le Corbeau, d'Henri-Georges Clouzot, en infirmière silencieuse, un rien cruelle... Elle qui n'a joué jusque-là que des femmes ordinaires et effacées devient « la sale bonne femme », aigre et jalouse. Ses airs de vieille fille méchante font froid dans le dos. Elle, elle se moque bien du cinéma. Toujours des seconds rôles. Mais, souvent, avec les plus grands réalisateurs : Pabst (La Tragédie de la mine), Renoir (Madame Bovary), Max Ophüls (Le Plaisir, Lola Montès)... Non, tout cela n'a pas d'importance. Elle ne vit que pour le théâtre. À 20 ans, à Genève, elle remplace au pied levé la grande Ludmilla Pitoëff, malade. L'année suivante, Georges et Ludmilla l'engagent dans leur troupe. Elle débute alors à Paris, en 1921, aux côtés de Michel Simon (« un sacré numéro ! »), et croise la grande Colette et Céleste Albaret, la gouvernante de Proust. Elle était intarissable sur ses rencontres. « J'ai une mémoire d'éléphant », s'amusait-elle à répéter. Elle fait des tournées dans le monde entier, n'arrête jamais de travailler, menant de front théâtre, cinéma, doublage puis télévision. Née en 1900,[2] elle apparaît au cinéma pour la dernière fois dans Agent trouble de Jean-Pierre Mocky, en 1987, et dans Les Maris, les femmes, les amants, de Pascal Thomas, en 1989. Et elle double encore un film : Cinema Paradiso (elle est la voix de la mère de Jacques Perrin). Lorsque je l'ai rencontrée, elle avait 90 ans. Elle ne parlait que des pièces qu'elle avait vues pendant la saison. C'était un samedi et son regard brillait de malice : demain, elle irait voir du Ionesco. »

[modifier] Filmographie sélective

[modifier] Voxographie

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes

  1. Par Philippe Piazzo, article paru dans Télérama n° 2333 du 28 septembre 1994.
  2. Plus exactement en 1898.