Guillaume d'Ypres

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Guillaume d'Ypres (vers 1104 - 24 janvier 1162, 1164 ou 1165, abbaye Saint-Pierre de Lo), fut burgrave d'Ypres et de Lo, et 1er comte de Kent. Il fut un prétendant malheureux à la succession du comté de Flandre, ainsi qu'un capitaine de mercenaires pour le roi Étienne d'Angleterre durant la guerre civile pour la couronne d'Angleterre.

Il était le fils légitimé de Philippe d'Ypres et de sa concubine, la dame de Lo, et le petit-fils de Robert Ier († 1093), comte de Flandre. Il épousa une cousine, fille de Godefroid Ier de Louvain et sœur d'Adélaïde de Louvain, reine d'Angleterre.

[modifier] Sa vie en Flandre

[modifier] Succession au comté de Flandre (1119)

Baudouin VII de Flandre meurt en 1119 sans descendance. Guillaume est favori parmi les prétendants à la succession, car il est le dernier descendant mâle vivant de Robert Ier. Il est soutenu en cela par la mère de Baudouin VII, Clémence de Bourgogne, qui est aussi sa tante, et par Godefroid Ier de Louvain, son beau-père.

Mais Guillaume a le désavantage d'être un fils légitimé, au contraire de Charles de Danemark (Charles le Bon), fils de Knut IV de Danemark et d'Adèle de Flandre.

En 1119, Charles le Bon est reconnu par les États convoqués comme successeur de Baudouin VII. Il devient effectivement comte le 19 juin, mais sa prise de couronne est néanmoins vivement contestée. Charles vainc un à un tous ses rivaux. Guillaume, fait prisonnier, est amadoué par quelques seigneuries et une somme d’argent.

[modifier] Succession au comté de Flandre (1127-1128)

Avant le meurtre de Charles le Bon, de nombreux Flamands voulaient le déposer et choisir Guillaume à la place. Après la mort de Charles, Guillaume est considéré comme le successeur naturel au comté de Flandre. Mais le roi de France Louis VI lui oppose son propre beau-frère Guillaume Cliton, petit-fils de Mathilde de Flandre et arrière-petit-fils de Baudouin V de Flandre.

A la mort de Guillaume Cliton, en 1128, Thierry d'Alsace qui le combattait conquiert le comté de Flandre. En 1133, Thierry bannit Guillaume d'Ypres de Flandre car il complote pour lui prendre le comté. Ses possessions sont confisquées. Il récupérera plus tard ses droits de burgrave de Lo.

[modifier] Sa vie en Angleterre

[modifier] La guerre civile

Banni de ses terres natales, Guillaume émigre à la cour d'Angleterre. En 1135, il devient capitaine de mercenaires au service du roi Étienne d'Angleterre. Il recrute les fameux Brabançons en Flandre.

Durant la guerre civile qui oppose Étienne à Mathilde l'Emperesse, il est reconnu comme l'un des chefs militaires les plus capables se battant pour Étienne, et devient son ami et confident.

Il acquiert une réputation d'homme violent et impitoyable, notamment à partir de la campagne d'Étienne en Normandie en 1137, pendant laquelle ses troupes de mercenaires effraient l'aristocratie normande.

Il participe à des campagnes dans le duché de Normandie, à la bataille de Lincoln au cours de laquelle ses troupes sont mises en fuite et Étienne est capturé. À la bataille de Winchester, quelques mois plus tard, Guillaume est devenu le chef militaire du parti d'Étienne toujours emprisonné. Il dirige les troupes loyalistes et met en déroute les troupes de l'Emperesse. À la suite de cette bataille, Guillaume capture Robert de Gloucester, capitaine des troupes de Mathilde, ce qui permet de l'échanger contre Étienne.

[modifier] Comté de Kent

Guillaume d'Ypres reçoit le titre de comte de Kent en remerciement de ses services en 1141. Ce titre lui sera repris en 1156-1157 par le successeur d'Étienne au trône d'Angleterre, Henri II. En 1148, il est médiateur dans un conflit opposant le roi Étienne à l'archevêque de Cantorbéry Théobald du Bec.

Il eut la permission de fonder l'abbaye de Sainte-Marie à Boxley en 1146, pour affirmer son autorité sur le comté de Kent. Elle fut colonisée par les moines cisterciens de Clairvaux.

Il se retire dans l'abbaye de Saint-Pierre de Lo, où il meurt le 24 janvier de l'année 1162, 1164 ou 1165. Il serait devenu progressivement aveugle à partir des années 40.

La carrière de Guillaume d'Ypres apporte une contradiction flagrante aux normes chevaleresques supposées de l'époque. Il se battait ouvertement pour son propre profit, mais se montra plus compétent et surtout plus loyal que ses homologues, les barons féodaux.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

  • Christopher Teyerman, « William of Ypres », dans Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Éd. Shepheard-Walwyn, 1996, p. 159-160, (ISBN 0856831328).