Adélaïde de Louvain

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Adélaïde de Louvain (1103-1151), également appelée Adèle et Aleidis, était la deuxième épouse du roi d'Angleterre Henri Beauclerc de 1121 à 1135.

Adélaïde de Louvain, qui était la fille de Godefroi le Barbu, duc de Basse-Lotharingie, landgrave de Brabant, comte de Louvain et de Bruxelles, a épousé Henri Beauclerc le 2 février 1121 alors qu’elle avait dix-huit ans et son mari cinquante trois. On pense généralement qu’Henri ne l’a épousée que pour avoir un héritier mâle. Bien qu’il soit le monarque britannique à avoir engendré le plus grand nombre de bâtards, son seul héritier légitime, Guillaume Adelin l’avait précédé dans la mort, noyé dans le naufrage de la Blanche-Nef du 25 novembre 1120. Réputée très jolie, elle a probablement été choisie parce que son père était duc de Basse-Lotharingie. En près de quinze ans de mariage, aucun enfant ne leur est né.

Bien que le rôle d’Adélaïde de Louvain ait été, au cours de son mariage, à la différence des autres reines anglo-normandes, mineur dans la vie publique anglaise, elle a néanmoins laissé sa marque en tant que mécène de la littérature et plusieurs œuvres, y compris le bestiaires que lui a dédié Philippe de Thaon. Elle aurait également commandité une biographie versifiée d’Henri Beauclerc, mais celle-ci n’a pas survécu.

À la mort de son mari le 1er décembre 1135, Adélaïde se retire quelque temps au monastère de Wilton, près de Salisbury. Elle est présente à la consécration du tombeau d’Henri à l’abbaye de Reading au premier anniversaire de sa mort. En 1139, elle se remarie avec un ancien conseiller de son mari, le comte d'Arundel, Guillaume d’Aubigny, amenant avec elle une dot de reine, y compris le grand château d’Arundel. De plus, Étienne de Blois fera d’Aubigny comte d'Arundel et de Lincoln. Bien que ce dernier ait été, durant la guerre civile anglo-normande, un défenseur dévoué de la candidature au trône d’Étienne de Blois, il semble qu’Adélaïde ait au contraire penché en faveur de sa belle-fille l’Emperesse Mathilde. En effet, lorsque cette dernière fait voile vers l’Angleterre en 1139, elle fait appel à la protection de sa belle-mère qui la traite en invitée après son débarquement près d’Arundel.

Sept des enfants d’Adélaïde et de Guillaume d’Aubigny devaient survivre jusqu’à l'âge adulte, au nombre desquels le comte Guillaume II d’Aubigny, père de Guillaume III d’Aubigny qui fut au nombre des vingt-cinq barons fidéjusseurs nommés dans la clause 61 de garantie de la Magna Carta. Anne Boleyn et Catherine Howard descendront également de ce mariage. Adélaïde est également devenue durant son deuxième mariage une bienfaitrice active de l’église, ayant donné, entre autres, des terrains à l’abbaye de Reading en l’honneur de son premier mari.

Adélaïde passera ses années dernières à l’abbaye d’Affligem (actuellement dans le Brabant flamand) où elle mourra le 23 avril 1151. Elle a été enterrée à côté de son père dans l’église de cette abbaye où elle est restée jusqu’à la Révolution.