Grèzes (Lozère)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Grèzes.
Grèzes
Carte de localisation de Grèzes
Pays France France
Région Languedoc-Roussillon
Département Lozère
Arrondissement Mende
Canton Marvejols
Code Insee 48072
Code postal 48100
Maire
Mandat en cours
Patricia Bremond
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Gévaudan
Latitude
Longitude
44° 30′ 50″ Nord
         3° 20′ 21″ Est
/ 44.51389, 3.33917
Altitude 709 m (mini) – 1 032 m (maxi)
Superficie 16,21 km²
Population sans
doubles comptes
245 hab.
(1999)
Densité 15 hab./km²

Grèzes est une commune française, située dans le département de la Lozère et la région Languedoc-Roussillon. Ses habitants sont appelés les Grézois. L'histoire du village et du truc sur lequel il est niché est intimement liée à celle du Gévaudan.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Situation

La région des Causses en Lozère
La région des Causses en Lozère
Grèzes
Grèzes

Le village est implanté sur le truc de Grèzes, anciennement montagne Saint-Frézal, un piton calcaire de 1 008 m. Toute l'histoire du lieu est associée au truc. Grèzes est situé à proximité de Palhers et de Goudard, et est bordé au nord-est par le truc du Midi. Avec les raccordements modernes, Grèzes se retrouve à une dizaine de minutes en voiture de Marvejols et de l'autoroute A75.

Il existe en Lozère quatre grandes régions naturelles : l'Aubrac, la Margeride, les Cévennes et la région des grands Causses. C'est dans cette dernière que l'on retrouve le village de Grèzes.

[modifier] Géologie

[modifier] Hydrologie

Le truc de Grèzes, domine la vallée de la Jourdane. Le village est d'ailleurs orienté vers cette vallée. On retrouve également des traces de puits au sommet du Truc.

[modifier] Historique

[modifier] Néolithique

Les premières traces d'habitations sur le site de Grèzes remontent au néolithique moyen et sont en léger décalage par rapport au village. C'est en effet sur le replat dit « du moulin à vent » que des fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour des sépultures datant de -6 000. Sur les puechs et les trucs alentours on retrouve des traces d'utilisation d'outils.

Les habitations autour du truc se sont ainsi perpétuées au fil des ans, occupant également les nombreuses grottes disponibles dans la région.

[modifier] Période gauloise

Vers le VIe siècle av. J.-C., des hommes venus vraisemblablement de la région de Francfort-sur-le-Main s'installent en ce pays. Ce peuple celte, qui se dénommera par la suite les Gabales, va établir l'un de ses villages sur le truc. Celui-ci va la protéger naturellement des autochtones en cas de querelle. Les Gabales choisiront Anderitum comme capitale. Le truc de Grèzes sera alors un lieu important de leur survie durant les guerres qui secouent les Gaules jusqu'à l'arrivée de l'envahisseur romain. Au sommet du truc est donc construit un oppidum dédié à la défense en cas de guerre. Près de lui, le truc de Saint-Bonnet (aujourd'hui près de Chirac), servira de temple pour implorer les dieux.

Mais les Gabales auront beau combattre aux côtés de Vercingétorix, ils ne réussiront pas à repousser les troupes de César au-delà des Alpes, et les Gaules seront conquises. Le Gévaudan sera rattaché à la Gaule narbonnaise mais Anderitum (aussi nommée Gabalum) en restera la capitale.

[modifier] Période gallo-romaine

Sur cette carte on trouve Anderitum (Javols), Mimate (Mende) et Gredone (Grèzes)
Sur cette carte on trouve Anderitum (Javols), Mimate (Mende) et Gredone (Grèzes)

En Gévaudan, les romains apprécient la présence des nombreuses sources que se soit sur les pentes du mont Lozère, vers les gorges du Tarn, ou aux confins de l'Aubrac (Anderitum) ou de la Margeride. À Grèzes, alors nommé Gredonense castrum, une forteresse est venue remplacer l'oppidum gaulois. En dessous de celle-ci (à l'emplacement actuel du village), le village de Gredone se construit durant une période de calme.

Les Gabales sont très proches de leurs religions, et l'arrivée du christianisme sera lente au IIIe siècle. C'est à cette période que Austremoine de Clairmont envoie Privat en Gévaudan afin d'évangéliser la population. C'est ainsi que Privat devient le premier évêque du Gévaudan.

C'est à cette période, sous Gallien et Valérien, que les Alamans arrivent en Gévaudan guidés par leur chef Chrocus. Ils sèment alors la terreur dans tout le pays, pillant entièrement chaque ferme. Les Gabales se réfugient tous dans la forteresse de Grèzes afin de se protéger des troupes ennemies. Le siège durera deux ans, privant ainsi la population de ravitaillement. Mais les Gabales résistent et ne se rendent pas.

Apprenant que l'évêque Privat ne se trouvait pas avec son peuple, l'armée de Chrocus part à sa recherche. Il s'est en effet retiré depuis longtemps dans une des grottes du mont Mimat qu'il avait arrangé comme ermitage. Grégoire de Tours nous apprend dans son Histoire des Francs que les Alamans découvrent la grotte de Privat, et le mutilent jusqu'au village de Mimate. Leur idée est alors de demander au Gabales d'implorer le salut de leur évêque en acceptant de sortir de la forteresse. Mais Privat refusa de livrer son peuple, ou, comme le dit lui-même Grégoire de Tours : « Le bon pasteur refusa de livrer ses brebis aux loups, et on voulut le contraindre de sacrifier * aux démons »[1]. Exténués, les Alamans auraient laissé libre les Gabales en leur promettant la paix[2]. Les Gabales peuvent alors venir au secours de leur évêque, mais Privat succombera à ses blessures dans les jours suivants.

[modifier] Haut Moyen Âge

Le castrum reste une place forte après la disparition de l'empire romain. Le château avait été agrandi au fil des ans, et il semble qu'il ne faisait déjà qu'un avec le village à l'époque de Saint Privat[3].

En 732, les Sarrasins ravagèrent le pays et en 767, Pépin le Bref, qui venait de détruire le royaume aquitain de Toulouse, annexa le Gévaudan à ses terres. Ce comté passa à son fils Charles, le futur Charlemagne.

Charlemagne réorganise le pays en pagus, ainsi naît le Pagus Gabalitanus autrement dit le « pays gabale ». Le pagus est divisé en huit vigeries. Grèzes sera l'une d'elles aux côtés de Banassac, Miliac, Valdonnez, Chassezac, Vallée du Tarn, Dèze et Vallée française. Le domaine s'étend alors sur les deux vallées du Lot et de la Colagne.

Au IXe siècle, l'évêque Frézal vient fréquemment se ressourcer en la cité de Grèzes. Après sa mort, il sera d'ailleurs commémoré tous les 4 septembre (date de son assassinat). Le truc de Grèzes portera d'ailleurs très longtemps le nom de Montagne Saint Frézal.

Sous la période des Capétiens Grèzes devient un vicomté et est donc placé sous l'égide des comtes du Gévaudan. Lorsque Douce de Gévaudan se marie en 1112, elle apporte à Raymond-Béranger le Gévaudan en dot. Le vicomté de Grèzes (comté de Gévaudan) devient donc une possession des comtes de Barcelone puis du Roi d'Aragon.Néanmoins, le comté sera perdu par la famille d'Aragon, au profit des comtes de Toulouse et du Roi de Franc. Mais, peu à peu, en Gévaudan, les évêques de Mende prennent la souveraineté sur la province, notamment suite à la Bulle d'or obtenue par Aldebert III du Tournel. Cependant en 1266, l'évêque Odilon de Mercoeur, abandonne à perpétuité le vicomté de Grèzes aux Rois de France[4]. Ceci est confirmé après l'acte de paréage de 1307, Mende est aux évêques, Marvejols est au Roi.

[modifier] Moyen Âge

Le château de Grèzes, depuis le truc du même nom
Le château de Grèzes, depuis le truc du même nom

Le château sera le témoin de la guerre de Cent Ans, et le renforcement des fortifications n'empêchera pas les Anglais de s'emparer de la cité. Et ce n'est qu'après les victoires des troupes de Bertrand du Guesclin sur les terres de Peyre environnantes, mais également la libération d'Apcher et du Randon, que Grèzes retrouvera sa liberté, bien que fortement affaiblie.

[modifier] Renaissance

Ce sont ensuite les guerres de religion qui secoueront la région. Grèzes sera d'ailleurs l'un des nombreux villages pillés par Matthieu Merle, pourtant mandé par la veuve d'Astorg de Peyre (mort la nuit de la Saint Barthélemy) pour venger son mari des catholiques. Lieu stratégique dans le pays, Grèzes sera occupé 7 années durant par les troupes du capitaine huguenot. La forteresse sera alors détruite en 1576 afin d'y chasser la compagnie de Merle. Cela ne l'empêchera pas de conquérir Mende la nuit de Noël 1579.

Vers 1632, le roi Louis XIII ordonne que l'on démantèle les châteaux de Luc, Grèzes et Châteauneuf-de-Randon.

C'est juste après la destruction du château sur le truc, que sera bâti le château encore visible de nos jours.

[modifier] Révolution

[modifier] Période contemporaine

[modifier] Héraldique

[modifier] Politique et administration

[modifier] Mairie

[modifier] Liste des maires

Liste des maires de Grèzes
Période Identité Parti Qualité
2001 2008 Jean-Paul Thomas
2008 2014 Patricia Bremond

[modifier] Intercommunalité

Le village de Grèzes appartient à la communauté de communes du Gévaudan, créée le 30 décembre 2003. Cette communauté regroupe 12 communes autour de la ville de Marvejols qui en est le siège. Elle a permis le transfert de certaines compétences : aménagement rural, collecte des déchets des ménages et déchets assimilés, création, aménagement, entretien et gestion de zone d'activités industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale ou touristique, opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH), tourisme, traitement des déchets des ménages et déchets assimilés.

[modifier] Découpage administratif

Grèzes est situé dans le canton de Marvejols, dont le chef-lieu est justement Marvejols.

Conseiller général Canton Code cantonal Population (1999) Communes
Jean Roujon Canton de Marvejols 48 12 8 028 hab. 11
Canton de Marvejols
Mende-Nord

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : Cassini[5])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
390 408 592 439 458 495 498 513 443
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
451 459 452 462 445 440 436 391 417
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
405 434 421 334 285 270 301 290 192
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
444 170 193 183 235 245 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Économie

[modifier] Monuments et lieux touristiques

Château de Grèzes

Le château visible dans le village n'a rien à voir avec le castrum qui a fait la réputation de Grèzes. Il a été construit justement après la demande de destruction, sous les ordres de Richelieu, et date donc du XVIIe siècle. Il s'agit d'un bâtiment carré, massif, de quatre étage, auquel est ajoutée une tour. Le château possédait plusieurs tours mais seule une subsiste, les autres ont été détruite pendant les guerres de religion du début du XVIIIe siècle.

Église paroissiale Saint-Frézal

Les premières mentions de l'existence de cette église remonte au XIIIe siècle. En 1424, elle est annexée à la collégiale de Marvejols. Cette église est protégée au titre de monument historique[6] depuis le 9 avril 2001[7]

Parcours et zones de fouilles

Depuis le village jusqu'au sommet du truc, un sentier d'interprétation a été mis en place. Il explique l'histoire et l'importance de la forteresse de Grèzes pour les Gabales et les Gévaudanais au fil des siècles. Une fois au sommet du truc, outre la présence d'une table d'orientation, on retrouve également une partie visible des différentes périodes de fouilles archéologiques.

Une autre zone de fouille sur site du « moulin à vent » ont révélé des tombes datant du néolithique, mais aussi du Moyen Âge.

[modifier] Notes et références

  1. (fr) Histoire des Francs - Livre premier
  2. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], Tome I, p.178
  3. Le village de Grèzes est situé à 200 mètres du sommet du truc, avec un dénivelé très important
  4. (fr) Historique
  5. Données Cassini
  6. (fr) Base Mérimée.
  7. (fr) Édifices protégés au titre des monuments historiques en Languedoc-Roussillon depuis 2001.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes