Gotthard Heinrici

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Gotthard Heinrici
Naissance : 25 décembre 1886
Gumbinnen, Allemagne
Décès : 13 décembre 1971 85 ans)
Origine : Allemagne Allemagne
Grade : Generaloberst
Service : 1905 - 1945
Conflits : Première Guerre mondiale,
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes : Bataille de Tannenberg,
Opération Barbarossa,
Bataille de Berlin
Distinctions : Croix de fer (Voir section dédiée)

Gotthard Heinrici, né le 25 décembre 1886 et mort le 13 décembre 1971, était un général de la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

[modifier] Vie personnelle

Il y a peu de détails au sujet de la vie personnelle de Heinrici : né à Gumbinnen, en Allemagne, le jour de Noël 1886, il était cousin de Gerd von Rundstedt et marié à Gertrude Heinrici, à moitié juive, bien que sa famille ait reçu un certificat de sang allemand d'Adolf Hitler lui-même.

Les Heinrici ont eu deux enfants : une fille et un garçon. Fils d'un ministre protestant, Heinrici était un homme religieux qui allait à l'église régulièrement. Son rapport à la religion l'a rendu inpopulaire parmi la hiérarchie nazie et était mal vu par Hermann Göring et Hitler, très probablement à cause de son refus de rejoindre le Parti national-socialiste des travailleurs allemands.

[modifier] Carrière militaire

La famille de Heinrici compte des soldats depuis le XIIe siècle et Gotthard Heinrici a continué la tradition en rejoignant le 95e régiment d'infanterie le 8 mars 1905 à l'âge de 19 ans. Il voit les combats de près sur les fronts orientaux et occidentaux durant Première Guerre mondiale et y gagne de nombreuses récompenses, y compris la Verwundetenabzeichen in Schwarz pour avoir été blessé au combat et la deuxième et première classe de la Croix de fer respectivement en 1914 et 1915. Dans la grande guerre, Heinrici participe notamment à la bataille de Tannenberg.

[modifier] La Seconde Guerre mondiale

Heinrici sert durant toute la Seconde Guerre mondiale sur les deux fronts. Il y gagne la réputation d'un des meilleurs tacticiens défensifs de la Wehrmacht et est renommé pour sa ténacité. Pour cette raison, ses officiers et hommes l'ont surnommé Unser Giftzwerg (« notre petit tenace »).

Pendant le blitzkrieg en France, Heinrici commande le 12e corps et réussit à traverser la ligne Maginot le 14 juin 1940. Pendant l'opération Barbarossa en 1941, Heinrici sert dans la 2e armée de Panzers sous les ordres d'Heinz Guderian et en tant que général commandant du 43e corps d'armée, il reçoit la Croix de Chevalier.

Le 26 janvier 1942, Heinrici a le commandement de la 4e faisant directement face à Moscou. Il tient 10 semaines, ses forces largement dépassée en nombre (parfois à 12 contre 1). Là, il développe une de ses stratégies les plus célèbres : quand il savait qu'une attaque soviétique était imminente, il retirait ses troupes de la ligne de front jusqu'à ce que le barrage soviétique d'artillerie soit terminé puis les redéploiyait indemnes immédiatement.

Heinrici avait été victime des gaz de combat pendant la première Guerre mondiale et vers la fin de 1943 Hermann Göring le place dans une maison de convalescence à Karlovy Vary pour cause de « mauvaise santé ». C'est en fait une punition pour avoir refusé de mettre le feu à Smolensk selon la politique nazie de la « terre brûlée ». À l'été 1944, après 8 mois de repos imposé, il est placé aux commandes du 1er corps de Panzers et de la 1re armée hongroise en Hongrie. Il se retire en Tchécoslovaquie mais combat avec tellement de ténacité qu'on lui attribue les Épées aux feuilles de chêne de sa Croix de Chevalier le 3 mars 1945.

Tout au long de la guerre, Heinrici a été opposé à la politique de la « terre brûlée » de Hitler selon laquelle tout devait être détruit pour ne pas tomber dans les mains de l'ennemi. Il soutient le ministre de l'armement Albert Speer pour sauvegarder Berlin de la destruction totale. Quand il est brièvement nommé responsable de la défense de Berlin, le premier ordre de Heinrici est que « rien ne soit volontairement détruit ».

Le 20 mars 1945, Heinrici remplace Himmler au commandement du groupe d'armée de la Vistule, en charge de défendre le grand Berlin contre l'offensive soviétique au abord du fleuve Oder. Le 16 avril, 1,5 million de soldats soviétiques attaquent les troupes d'Heinrici sur les fleuves Oder et Neisse. Heinrici met en pratique sa tactique de retrait dans les montagnes puis de retour aux positions après le bombardement. mais les troupes soviétiques sont trop nombreuses et trop puissantes. En trois jours, les lignes d'heinrici sont enfoncées. Il décide la retraite, allant à l'encontre des ordres d'Hitler, qui ne l'avait pas autorisée.

Le 28 avril, alors que les Anglo-Américains s'étaient arrêtés à l'Elbe, Heinrici était en train de faire passer un maximum de soldats et de civils vers l'ouest, pour échapper aux Russes. Mais il allait contre les ordres d'Hitler, ce dont s'est rendu compte le maréchal Wilhelm Keitel, commandant des forces armées allemandes.

Les deux hommes se sont verbalement affrontés au bord de la route, alors qu'Heinrici était accompagné de son adjoint le général Hasso von Manteuffel, commandant de la 3e armée blindée (Panzer). Keitel a crié, reproché sa "désertion" à Heinrici, lui a dit qu'il aurait dû fusiller des déserteurs, etc. avant de le relever de son commandement et de lui intimer l'ordre de se rendre dans une caserne et d'y être mis aux arrêts. Dans les bois, des officiers de Manteuffel attendaient l'arme au poing, prêt à bondir pour protéger leur général et Heinrici si Keitel et des SS intentaient quoi que ce soit.

Manteuffel s'est vu remettre le commandement du groupe d'armée de la Vistule, mais a décliné l'offre. Heinrici est reparti, mais a reçu les avertissements d'un jeune officier, aide de camp de Rommel, qui lui a raconté le dernier jour de Rommel, lorsque les généraux Burghof et Maisel sont venus lui demander de se suicider (octobre 1944), lui demandant de ne pas se rendre au lieu désigné pour être mis aux arrêts.

[modifier] Décorations

  • Chevalier de la Croix de fer : 18 septembre 1941, général d’infanterie, commandant du XXXXIIIe corps d’armée sur le front de l’Est
  • Feuilles de chênes (No. 333) : 24 novembre 1943, Generaloberst, commandant en chef de la IVe armée sur le front de l’Est
  • Épées (No. 136) : 3 mars 1945, Generaloberst, commandant en chef de la Ire armée de Panzers sur le front de l’Est
  • Croix de chevalier avec épées dans l’ordre de la maison royale de Hohenzollern  : 9 août 1918.
  • Croix de fer de 1re classe (1914)v: 24 juillet 1915.
  • Croix de fer de 2e classe (1914) : 27 septembre 1914.
  • Barre de 1939 pour la Croix de fer prussienne (1914) : 16 May 1940.
  • Barre de 1939 pour la Croix de fer prussienne de 2e classe (1914) : 13 May 1940.
  • Croix de guerre de Charles-Édouard de Saxe-Cobourg-Gotha
  • Médaille de Charles-Édouard de Saxe-Cobourg-Gotha de 2e classe avec Épées et Date
  • Chevalier de 2e classe avec Épées de l’ordre de la Vigilance de la maison de Saxe-Weimar-Eisenach, ou Ordre du Faucon-Blanc
  • Chevalier de 2e classe avec Épées de l’ordre de la maison ducale de Saxe-Ernestine
  • Croix d’honneur Reuß, 3e classe avec Épées
  • Croix d’honneur de Schwarzburg, 3e classe avec Épées
  • Croix hanséatique de Hambourg
  • Croix d’honneur des combattants de 1914-1918
  • Médaille du service de longue durée dans les forces armées, 1re classe (Croix des 25 ans de service)
  • Médaille du service de longue durée dans les forces armées, 2e classe (Médaille des 12 ans de service)
  • Croix du mérite militaire autrichien, 3e classe avec décorations de guerre
  • Médaille pour la campagne d’hiver en Russie, 1941/1942

[modifier] Rangs militaires occupés

[modifier] L'après guerre

Heinrici est capturé par les forces britanniques le 28 mai 1945 et détenu à Island Farm où il est resté, mis à part un transfert de trois semaines dans un camp aux États-Unis en octobre 1947, jusqu'à sa libération estimée au 19 mai 1948.

Après la guerre, les écrits et les lettres du journal intime de Heinrici ont été rassemblées dans un livre intitulé Morals and behaviour here are like those in the Thirty Years’ War.