Glucocorticoïde

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Les glucocorticoïdes sont des corticostéroïdes qui ont une action sur le métabolisme protidique et glucidique ;

Sommaire

[modifier] Classification

• Les glucocorticoïdes naturels - cortisone et cortisol (ou hydrocortisone) - sont utilisés essentiellement dans l’hormonothérapie de substitution des insuffisances surrénales.

L’hémisuccinate d’hydrocortisone a un effet très rapide et doit donc être réservé aux problèmes d’urgence.

• Les glucocorticoïdes de synthèse ont une activité majorée pour permettre une meilleure action anti-inflammatoire et leurs effets minéralocorticoïdes sont très réduits. Ils sont utilisés dans les autres indications thérapeutiques (anti-inflammatoires, immunosuppressives, anti-allergiques) et sont définis en :

corticoïdes à effets courts (prednisone, prednisolone, méthylprednisolone) : de pouvoir anti-inflammatoire à 4-5 (mesuré par référence à celui du cortisol côté à 1) ; corticoïdes à effets intermédiaires (triamcinolone, paraméthasone) : de pouvoir anti-inflammatoire à 5-10 ; corticoïdes à effets prolongés (bétaméthasone, dexaméthasone, cortivazol) : de pouvoir anti-inflammatoire de 25-30 (jusqu’à 60 pour le cortivazol).

[modifier] Historique

Les glucocorticoïdes de synthèse sont des anti-inflammatoires connus depuis les années 1950, au cours desquelles ils ont pour la première fois été utilisés avec succès dans les maladies inflammatoires, et en particulier les affections rhumatismales.

[modifier] Structure

La structure des glucocorticoïdes est basée sur le noyau prégnane, sur lequel s'ajoutent des fonctions indispensables à l'activité biologique et des fonctions modulant cette activité.

Fonctions nécessaires à l'activité glucocorticoïde :

  • cétone (C=O) en 3 et en 20
  • double liaison en 4-5
  • alcool (OH) en 11

Quelques molécules (ajouter au prégnane les fonctions précédentes plus ...) :

  • cortisol (= hydrocortisone) : OH en 17α et 21
  • prednisolone : id cortisol + double liaison en 1-2
  • prednisone : id prednisolone sauf cétone en 11 (à la place de OH)
  • méthylprednisolone : id prednisolone + méthyl (CH3) en 6α
  • fludrocortisone (minéralocorticoïde, action comparable à l'aldostérone) : id cortisol + fluor (F) en 9α (9-alpha-fluorocortisol)

[modifier] Action des glucocorticoïdes

  • Augmentation du métabolisme glucidique et protidique
  • anti-inflammatoire
  • antipyrétique (font baisser la fièvre)
  • analgésique (lutte contre la douleur)
  • anti-allergique (action non immédiate contre les effets du contact avec un allergène chez un sujet allergique)
  • baisse des défenses immunitaires (utilité dans la lutte contre le rejet des greffes).

[modifier] Tableau comparatif de l'efficacité des différents glucocorticoïdes

Molécule Action glucocorticoïde Action minéralocorticoïde Durée d'action (demi vie, en heures)
Cortisol (Hydrocortisone) 1 1 8
Acétate de cortisone 0,8 0,8 voie orale 8, intramusculaire 18+
Prednisone 3,5-5 0,8 16-36
Prednisolone 4 0,8 16-36
Méthylprednisolone 5-7,5 0,5 18-40
Dexaméthasone 25-80 0 36-54
Bétaméthasone
(stéréoisomère de la Dexaméthasone)
25-30 0 36-54
Triamcinolone 5 0 12-36
Béclométasone 8 bouffées 4 fois par jour
correspondent à 14 mg
de prednisone (voie orale)
- -
Fludrocortisone 15 200 -
Acétate de désoxycorticostérone 0 20 -
Aldostérone 0,3 200-1000 -

[modifier] Indications des glucocorticoïdes

[modifier] Effets secondaires

Les effets secondaires d'un traitement par glucocorticoïdes se rencontrent surtout en cas de traitement prolongé (plusieurs semaines, voire plusieurs années). Ils peuvent être empêchés par certaines précautions (voir paragraphe suivant).

Les effets secondaires principaux sont :

  • Troubles endocriniens : dérégulation de la synthèse naturelle de glucocorticoïdes à la fin du traitement, troubles du cycle menstruel (règles irrégulières), apparition (ou aggravation) d'une acné, pilosité excessive ou hypertrichose, fragilisation cutanée, ecchymoses.
  • Troubles digestifs : ulcère gastro-duodénal (les glucocorticoïdes augmentent la secretion d'acide par l'estomac), hémorragie digestive, sur ulcère gastro-duodénal, gastrite aigue, entérite ou colite, pancréatite aiguë.
  • Des arthralgies ont été rapportées

[modifier] Précautions d'emploi

Les précautions d'emplois sont donc systématiques dans les traitement longs, à dose élevée. Dans ce cas, on prescrit les mesures suivantes :

[modifier] Régime alimentaire et supplémentations

  • régime pauvre en sel et en glucides, riche en protéines
  • apports de potassium
  • apports de calcium (prévention des fractures)
  • apports de vitamine D (même remarque)

[modifier] Bilan avant de débuter le traitement

Par ailleurs, il convient de toujours rechercher un ulcère (et de le traiter le cas échéant), des troubles psychiatriques, une ménopause, une hypertension (la rétention d'eau et de sodium liée aux glucocorticoïdes augmente le volume sanguin, et donc la tension), une infection virale ou bactérienne.

[modifier] Pendant le traitement

  • Surveiller la kaliémie (potassium dans le sang), natrémie (sodium dans le sang), le poids, la pression artérielle, l'état cutané, la glycémie, la tolérance et la bonne prise du traitement.
  • Les glucocorticoïdes, pour mimer la libération naturelle de leur équivalent non-synthétique, doivent être pris en une seule prise, le matin.
  • En cas de stress (infection, opération chirurgicale, traumatisme) : une augmentation des doses est indispensable (physiologiquement, ces états introduisent une augmentation des hormones surrénaliennes).

[modifier] Fin du traitement

Afin d'éviter de perturber la synthèse naturelle de glucocorticoïdes par la glande surrénale, il faut toujours arrêter le traitement très progressivement si ce dernier a été prolongé : plusieurs paliers de 8 à 15 jours, en surveillant la fonction surrénalienne par des tests sanguins réguliers.

[modifier] Prescription d'une corticothérapie

compte tenu des la diversité des indications de la corticothérapie, de l'importance d'adapter celle ci à la réponse clinique et aux effets secondaires rencontrés, il n'existe pas de schéma standard de prescription. Le protocole suivant permet de fixer quelques règles : [1].

[modifier] Corticothérapie en cure courte

Sur une durée brève, de 10 à 15 jours suivant les références, il est possible d'instaurer et d'arrêter une corticothérapie avec un risque modéré d'effets secondaires. Les règles suivantes doivent néanmoins être respectées :

  • a la mise en route, examen clinique et interrogatoire, mais pas de bilan biologique
  • pas de traitement adjuvant
  • durée de traitement de 10 à 15 jours maximum
  • glucocorticoïdes de demi vie brève : prednisone, prednisolone ou methylprednisolone
  • en une prise unique le matin
  • 0.5 à 1 mg/kg du premier au dernier jour.

[modifier] Corticothérapie prolongée, phase de décroissance

[modifier] Corticothérapie prolongée, phase de sevrage.

Risques du sevrage:

  • une insuffisance surrénalienne
  • une reprise de la maladie sous-jacente.

NB: Une cure de moins de 2 semaines de cortisone par voie générale ne nécessite pas de sevrage progressif.

Sont à risque d'insuffisance surrénalienne clinique :

  1. Les patients ayant pris une posologie correspondant à plus de 10mg de prednisone ou équivalent par jour pendant plus de 3 mois
  2. Les patients avec signes d'imprégnation aux corticoïdes.


Protocole de sevrage de la corticothérapie
(suggestion à adapter au contexte)

Diminuer la posologie de prednisone de:


  • 10 mg/semaine tant que la posologie est > 40 mg/j
  • 5 mg/semaine lorsqu'elle est entre 20 et 40 mg/j
  • 2,5 mg/semaine en dessous de 20 mg/j
  • Sevrage complet dès 5 à 7,5 mg de prednisone/j , si l'affection est stable

[modifier] Contre-indications

Il n'existe aucune contre-indication formelle à une corticothérapie brève et vitale. Dans les autres cas, où les glucocorticoïdes peuvent être remplacés par d'autres médicaments, on évitera de les prescrire dans les circonstances suivantes :

  • grossesse, allaitement
  • maladie virale grave en évolution (herpès, zona, hépatite virale aiguë) car les glucocorticoïdes entraînent une baisse de l'inflammation et de l'immunité nécessaire à la lutte contre ces infections,
  • ulcère gastro-duodénal en évolution (c'est-à-dire non traité),
  • cirrhose sévère
  • goutte
  • états psychotiques
  • certaines parasitoses (anguillulose,...)

[modifier] Exemples de médicaments

[modifier] béclométasone

[modifier] bétaméthasone

stéréoisomère de la dexaméthasone

  • En France : Célestène


[modifier] dexaméthasone

stéréoisomère de la bétaméthasone

  • En France : Panotile
  • en France : Aphilan, Arthrisone, Bacicoline, Calmicort, Colofoam, Cortapaisyl, Cortexan Framycetine, Dermaspraid, Dermofenac, Efficort et Hydracort, Locoid, Madecassol, Mitocortyl, Propylor, Septomixine
  • en France : Medrol et Depo-Medrol et Solu-Medrol
  • en France : Nasonex

[modifier] prednisolone

  • en Belgique : Pred Forte® (acétate : collyre), Ultracortenol® (acétate : collyre ; pivalate : onguent ophtalmique)
  • en France : Cortisal, Cortisomol, Deliproct, Dérinox, Déturgylone, Hydrocortancyl et Solupred
  • en Suisse : Hexacortone®, Pred Forte®/Pred Mild®, Prednisolone Galepharm, Prednisolone Streuli, Prednisolone-P Streuli, Spiricort®, Succinate de Prednisolone Streuli, Ultracortène® H hydrosoluble, Ultracortenol®

[modifier] prednisone

  • en Belgique : (aucune spécialité)
  • en France : Cortancyl
  • en Suisse : Prednisone Galepharm, Prednisone Streuli

[modifier] tixocortol

  • en Belgique : (aucune spécialité)
  • en France : Pivalone, Oropivalone (commercialisation arrêtée) et Thiovalone
  • en Suisse : Pivalone

Voir la fiche BIAM [1]

[modifier] triamcinolone et triamcinolone acétonide

  • en Belgique : Albicort®, Delphi®, Kenacort® A
  • en France : Cidermex, Corticotulle Lumière, Kenacort, Kenalcol et Mycolog, Localone, Nasacort, Pevisone
  • en Suisse : Kenacort®, Nasacort®, Triamcort® Dépôt

[modifier] Notes et références

  1. http://www2.med.univ-tours.fr/enseignement/cours-pneumo/cours_2005/corticoides-Renard.pdf