Gambit du roi

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Le gambit du roi ou gambit roi est une ouverture du jeu d'échecs. Elle a été très populaire au XIX^e siècle et reste associée à l'école romantique. Le joueur d'échecs Anderssen a laissé des parties très tranchantes avec cette ouverture. On a aussi organisé des tournois thématiques, c'est-à-dire en imposant aux joueurs de commencer par un gambit du roi. Au cours du XX^e siècle, elle a connu une désaffection générale.

C'est une ouverture tranchante, mais risquée pour les Blancs. Aujourd'hui, on tend à considérer que les Noirs conservent de bonnes contre-chances. L'idée principale de cette ouverture est d'ouvrir la colonne f afin d'attaquer le pion f7 protégé uniquement par le roi lors du début de la partie.

Sommaire 1 Précisions techniques 2 Le gambit du roi accepté (code ECO C33) 2.1 La défense classique par 3... g5 (code ECO C37-C39) 2.2 Les autres défenses contre le gambit du cavalier (code ECO C34-C36) 3 Le gambit du roi refusé 3.1 La variante classique 2...Fc5 3.2 Le contre-gambit Falkbeer 2...d5 3.3 2...Cc6, 2...d6, 2...Cf6, 2...Df6, etc. 4 Joueurs célèbres ayant pratiqué le gambit roi 5 Notes 6 Sources 7 Voir aussi 8 Liens externes

[modifier] Précisions techniques

Le gambit du roi se caractérise par les coups 1.e4 e5 2.f4.

Le gambit peut être accepté ou refusé :

• il est refusé si les Noirs refusent de prendre le pion f4 et jouent un coup comme 2...d6, 2...d5, ou 2...Fc5.
• il est accepté si les Noirs prennent le pion en f4, et l'ouverture devra être parfaitement connue des deux côtés de l'échiquier, car les attaques peuvent être foudroyantes (tant pour les Blancs que pour les Noirs). En général, pour un gambit accepté, aprés 3. Cf3, le meilleur coup pour les Noirs est 3... g5.

Les codes ECO du gambit du roi vont de C30 à C39.

[modifier] Le gambit du roi accepté (code ECO C33)

L’idée initiale du sacrifice du pion f4 est de se débarrasser du pion e5 pour permettre aux Blancs un contrôle total du centre. Or, après 1. e4 e5 2. f4 exf4, le coup 3. d4 est réfuté par 3... Dh4+ et le déroquement du roi blanc. Pour éviter cela les Blancs jouent généralement 3. Cf3, le gambit du cavalier, qui contrôle la case h4. Mais ils peuvent également ne pas tenir compte de la menace 3... Dh4+ et jouer 3. Cc3 ou 3. Fc4.

• Le gambit Steinitz : 3. Cc3. Après 3... Dh4+ 4. Re2, le roi noir est mal placé mais les blancs ont un meilleur centre et la dame noire peut aisément être chassée entraînant une perte de temps pour les Noirs et une avance de développement pour les Blancs.

• Plus fréquent, le gambit du fou : 3. Fc4. Ce coup menace la case f7 et libère la case f1 pour le roi. Les Noirs peuvent jouer 3... Dh4+ 4. Rf1, mais la position n’est pas mauvaise pour les Blancs (voir la partie immortelle). D’autres développements sont possibles, par exemple 3... Cf6 4. Cc3 c6 5. d4 d5 6. exd5 cxd5 7. Fb5+

[modifier] La défense classique par 3... g5 (code ECO C37-C39)

Après 1. e4 e5 2. f4 exf4 3. Cf3, les Noirs jouent 3... g5, avec l’idée de chasser le cavalier qui contrôle h4 par 4... g4. Cette défense fut jouée quasi systématiquement en réponse au gambit du cavalier au cours du XIXème siècle.

• Les blancs jouent 4. Fc4, attaquant f7. A l’origine de cette variante, le gambit Lolli, 4... g4 5. Fxf7+ Rxf7 6. Ce5+, réfuté depuis par la théorie.

Contre 4... g4 les blancs jouent généralement le gambit Muzio 5. 0-0, sacrifiant un cavalier pour une avance de développement. Il peut suivre 5... gxf3 6. Dxf3 Df6 7. e5 Dxe5 8. d3 Fh6 9. Cc3 Ce7 10. Fd2 Cbc6 11. Tae1. Les noirs ont un cavalier en plus mais aussi un important retard de développement. Toutes les pièces blanches attaquent le roi noir.

Mais les noirs ne sont pas forcés de jouer 4... g4 et d’accepter le cavalier, ils peuvent se contenter de défendre leur pion f4 en jouant le plus solide 4... Fg7 5. 0-0 h6, le gambit Philidor-Hanstein.

• Les blancs jouent 4. h4 renforçant leur contrôle sur cette case. Après 4... g4 les blancs peuvent jouer 5. Cg5, le gambit Allgaier. 5... h6 capture le cavalier mais perd un temps de développement, 6. Cxf7 Rxf7 7. Fc4+ et le roi noir est exposé aux attaques blanches.

Mais les blancs jouent généralement 5. Ce5, le gambit Kieseritzky, le cavalier attaquant simultanément les pions f7 et g4.

[modifier] Les autres défenses contre le gambit du cavalier (code ECO C34-C36)

• La défense Fischer 3... d6. Ce coups empêche le placement du cavalier en e5. Peut suivre 4. d4 g5 5. h4 (si les blancs ne jouent pas ce coup les noirs peuvent défendre leur pion f4 en jouant 5... h6, revenant dans le gambit Philidor-Hanstein.) g4 6. Cg1 et le cavalier blanc doit reculer.

• La défense Cunningham 3... Fe7 qui double la menace sur la case h4 dans l’espoir de déroquer le roi blanc. Exemple de développement : 4. Fc4 Fh4 5. g3 fxg3 6. 0-0 gxh2+ 7. Rh1 et le roi blanc à l’abris derrière le pion noir, les blancs ont de bonnes chances d’attaques.

• La défense moderne ou défense Abazzia 3... d5. Les blancs jouent d’emblée la poussée libératoire qui liquide le centre. La variante principale est 4. exd5 Cf6 5. Fb5 c6 6. dxc6

• D’autres réponses sont possibles à 3. Cf3 : 3...Cf6 4. e5 Ch5 (défense Schallopp) ou 3... Ce7 4... Cg6, ces deux coups défendant le pion f4. En fait les noirs ne sont ni obligé de défendre le pion f4 ni obligé de profiter de l’affaiblissement de l’aile roi, d’autres suites sont possibles du moment qu’elles permettent un développement rapide. Le gambit du roi ne permet-il pas aux deux camps d’exprimer leur inventivité?

[modifier] Le gambit du roi refusé

Après 1.e4 e5 2.f4, les Noirs peuvent décliner le gambit par :

• 2...d5 : c'est le contre-gambit Falkbeer
• 2...Fc5 : c'est la variante classique du gambit roi refusé.
• 2...Cc6
• 2...d6
• 2...Cf6
• 2...Df6?!
• 2...Dh4+?!

[modifier] La variante classique 2...Fc5

Après 2...Fc5, 3.fxe5?? est impossible car 3...Dh4+ gagne (4.g3 Dxe4+ suivi de ...Dxh1 -+, ou 4.Re2 Dxe4#). (cf. Tchinenoff-Maillard, jouée à Paris en 1925).

Dans la variante classique, les Blancs tentent souvent d'échanger le Fc5 avec le Cb1 avec la manœuvre Cb1-c3-a4.

On considère aujourd'hui que cette variante donne aux Blancs un avantage d'espace conséquent au centre après des variantes telles que 1.e4 e5 2.f4 Fc5 3.Cf3 d6 4.c3 Cf6 5.d4 ou 5.fxe5, et on ne la trouve plus guère, en dépit de sa popularité au XIX^e siècle.

[modifier] Le contre-gambit Falkbeer 2...d5

[modifier] 2...Cc6, 2...d6, 2...Cf6, 2...Df6, etc.

2...Cc6 est rare. Tony Miles a défendu la variante 3.Cf3 f5.

Après 2...d6 3.Cf3, le mieux est 3...exf4 qui transpose dans la défense Fischer (bien que 2...d6 incite plutôt les Blancs à jouer 2.d4).

Après 2...Cf6 3.fxe5 Cxe4 4.Cf3 Cg5! 5.d4 Cxf3+ 6.Dxf3 Dh4+ 7.Df2 Dxf2+ 8.Rxf2 avec un petit avantage en finale^[1].

2...Df6?! (parfois appelé variante Norwalde), avec l'idée 3...Dxf4 est connu mais considéré comme extrêmement douteux.

2...Dh4+?! 3.g3 (la défense Keene) est considéré comme douteux

[modifier] Joueurs célèbres ayant pratiqué le gambit roi

• Adolf Anderssen,
• Paul Morphy,
• Paul Keres,
• David Bronstein,
• Bent Larsen,
• Boris Spassky,
• Joe Gallagher.
• Nigel Short

[modifier] Notes

[modifier] Sources

• (fr) Jacob Estrine, I. B Glazkov, Le Gambit du roi, ed. Garnier, collection Librairie Saint-Germain, 1987
• (en) Joe Gallagher, Winning With the King's Gambit, Batsford, 1992, ISBN 0-7134-6944-7

[modifier] Voir aussi

• Début Bird : 1. f4 peut, après inversion de coup, revenir dans le gambit du roi par 1... e5 2. e4.

[modifier] Liens externes

• Théorie du gambit du roi pour les débutants
• Variantes marginales du gambit du roi sur mjae.com.

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