Fort-Dauphin

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Tôlanaro
Tolagnaro, Fort-Dauphin
Photographie de la baie de Tôlanaro
Population 46 000
Statut Commune urbaine
Pays Madagascar
Fondation 1642
Province Toliara
Zone horaire UTC +3
Carte de localisation de Tôlanaro

Tôlanaro (ou Tolagnaro, ou Fort-Dauphin) est une ville de la province de Toliara (Tuléar), chef-lieu de la région d'Anosy, située dans le sud-est de l'île de Madagascar. La ville est distante de 1122 km de Tananarive, la capitale de Madagascar.

Sommaire

[modifier] Géographie et climat

La ville bénéficie de 1700 mm de précipitations annuelles, en raison de la proximité d'une barrière montagneuse. Ainsi, la région de Tôlanaro est plus verte et plus fertile que les régions avoisinantes.
La température moyenne est de 23°C, et oscille entre 20°C et 26°C par mois.
Tôlanaro est dominée par le pic Saint Louis qui culmine à 529 m d'altitude, au nord de la ville.

[modifier] Historique

Les portugais découvrent l'île de Madagascar au XVIe siècle, mais renoncent à s'y établir durablement dès le début du XVIIe siècle. Fin XIVe, les hollandais tentent de créer une escale dans la baie d'Antongil, mais abandonnent cette entreprise en raison de l'insalubrité des lieux.
Au mois de mars 1642, Jacques de Pronis et Foucquenbourg, commis de la Compagnie des Indes Orientales (Société de l'Orient), accompagnés de douze colons embarquent à Dieppe à bord du navire Saint-Louis dans le but de fonder un comptoir commercial, de créer des habitations ainsi que de pratiquer la traite à Madagascar. C'est de Pronis qui fonda au nom de Louis XIII, en 1643 et sur l'ordre de Richelieu, Fort-Dauphin. Après avoir envisagé de s'établir dans la baie d'Antongil, ou sur l'île Sainte Marie, les colons débarquent dans la baie de Manafiafy (ou pointe de Sainte Luce). A ses débuts, la colonie comprenait huit naufragés français, soixante-dix colons envoyés par la Société de l'orient à bord du Saint-Laurent, et l'équipage du Saint-Louis qui ne put rentrer en France en raison de l'échouage de son navire sur la route du retour vers la France. Mais, la région étant insalubre en raison des lagunes et des marécages, et voyant les fièvres emporter ses hommes, Pronis décide de transférer la colonie sur la presqu'île de Tholongar à la fin de l'année 1643 (Vingt-sept français décèdent suite aux fièvres).

Le Fort Dauphin, levé sur le lieu par le Sieur de Flacourt dans les années 1650
Le Fort Dauphin, levé sur le lieu par le Sieur de Flacourt dans les années 1650

En 1643, sur cette pointe de Tholongar, il fonde le comptoir commercial français de Fort-Dauphin, sur ordre de Richelieu (la dénomination du fort, Fort Dauphin, est en l'honneur du prétendant à la couronne de France, le futur roi soleil, Louis XIV). A l'origine, la ville devait servir de point de ravitaillement sur la route des Indes.[1].
Initialement, le fort n'était qu'une construction sommaire entourée de palissade de bois.
En 1648, Étienne de Flacourt renvoya Jacques de Pronis en France, car ce dernier avait vendu des esclaves, ce qui avait choqué les indigènes. Il prit sa place à la tête du comptoir, et réalise durant cette période une étude minutieuse des coutumes, de l'histoire, et de la flore de l'île de Madagascar. Son œuvre est composée de trois volumes, le Dictionnaire, le Catéchisme et surtout l'œuvre centrale, l'Histoire de la Grande Isle Madagascar[2]. Arrivé en compagnie de deux prêtres lazaristes, il repart de l'île en 1655, en ayant au préalable établi un plan d'occupation de Madagascar, mais sans avoir pu réellement concrétiser sa mission commerciale.
En 1668, Souchu de Rennefort décrivit le fort dans son récit Relation du premier voyage de la Compagnie des Indes orientales en l'isle de Madagascar ou Dauphine[3].

« [...] Le Fort Dauphin" a été dessiné carré par celui qui l'a commencé. Il y a deux bastions qui commandent le Port sur le côté Nord, l'enceinte du reste était formée de pieux de la grosseur du bras lorsque nous l'occupâmes, et la symétrie contrainte à 50 pieds de long et 26 de large, la principale porte regarde l'occident et voit devant elle une petite prairie et un agréable paysage, l'autre opposée, regarde l'Orient et la mer[...] »

Après le départ de Flacourt, le comptoir périclite progressivement. Par la suite, le départ des colons s'intensifie notamment à cause des nombreuses difficultés rencontrées par la colonie, dont les plus contraignantes sont l'isolement, les conflits entre les colons et surtout les luttes contre les populations locales Anosy. En août 1674, les derniers colons français sont chassés par la tribu des Tanosy, qui avait déjà marqué son hostilité envers les portugais et les hollandais, un siècle plutôt. Après le massacre de nombreux colons, les survivants se réfugièrent dans le fort afin de tenir un siège en attendant des renforts. Le 8 septembre 1674, le navire Blanc Pignon sauva le reste de la colonie et les derniers colons se réfugient alors sur l'île Bourbon (la Réunion).
Après le départ des colons français, Fort-Dauphin et sa région passent sous le contrôle du roi Tanosy, et furent féquentés par de nombreux navires, dont bon nombre d'entre eux s'adonnaient à la piraterie.
De 1766 à 1771, les français commandés par le comte de Maudave tentent de se rétablir à Fort-Dauphin, afin de faire de l'ancien comptoir une base d'approvisionnement pour leurs colonies des mascareignes (la Réunion, l'île Maurice et l'Île Rodrigues). Les colons furent bien accueillis par la population locale, et le projet connut des débuts prometteurs, malgré le manque de moyens. Cependant en 1770, l'administration centrale de la marine abandonna le projet entrepris quatre ans plus tôt.
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle, Fort-Dauphin resta un port commercial important, très fréquenté par les flottes navigant dans l'océan Indien.

[modifier] Population et Démographie

La région de Tôlanaro est peuplée par le peuple des Antanosy.
Lors du recensement de 1975, la ville comptait 19 605 habitants. En 1993, la population était de 30 690 habitants et elle a atteint environ 39 000 habitants à la mi-2001. Aujourd'hui, plus de 46 000 habitants vivent à Tôlanaro.
Depuis 1955, la ville est également le siège d'un évêché.

Évolution démographique
1975 1993 2001 2005
19605 30690 39000 45141
source : Recensements de 1975 et 1993, estimations de 2001 et 2005.

[modifier] Economie et Productions

Vue du port de Tôlanaro
Vue du port de Tôlanaro

Le port de Tôlanaro est une porte ouverte sur le monde, qui sert avant tout à l'exportation des langoustes, des crabes et des algues desséchées.
Malgré la présence de nombreuses matières premières dans la région, beaucoup sont encore sous-exploitées (pierres précieuses, bauxite, titane).
Néanmoins, la récente mise en exploitation de l'ilménite par Rio Tinto donne un coup de fouet à l'économie locale, avec en contre coup une inflation difficilement supportable pour les autochtones.
Le tourisme est également une des activités majeures de Tôlanaro.

Nombreuses plantations de Sisal.

[modifier] Infrastrucutures

L'aéroport de Tolagnaro
L'aéroport de Tolagnaro

La ville de Tôlanaro est difficile à atteindre par la route.
L'aéroport, à l'ouest de la ville, a des liaisons régulières avec la capitale Tananarive (Tananarive), et Tuléar. Depuis peu, une liaison aérienne régulière est établie avec Saint Denis de la Réunion ainsi que Johannesbourg le jeudi.
En outre, la ville dispose également d'un hôpital.

[modifier] Sites remarquables

[modifier] Sites naturels

[modifier] Parc national d'Andohahela

Photo du Parc national d'Andohahela
Photo du Parc national d'Andohahela

Le parc national d'Andohahela se situe au nord-ouest de Tôlanaro.

[modifier] Réserve de Nahampohana

Ancienne «  station d’acclimatation botanique» d’espèces utiles à Madagascar, créé vers 1900, ce jardin de 67 hectares au pied du pic St Louis comporte désormais de nombreuses plantes endémiques, (parmi lesquelles les didieracées, arbres en forme de cactus), plusieurs espèces de lémurs, tortues, caméléons et crocodiles et un parcours en barque sur la rivière. Deux maisons d’habitation et un restaurant vous y accueillent.

[modifier] Tourisme durable :

Conversion d’une station botanique inutilisée et à l’abandon en pôle d’attraction touristique qui génère 15 emplois. En projet, renforcement du maraîchage pour nourrir les hôtes du restaurant, vente des huiles essentielles produites sur la réserve ( Camphre, Niaouli), des letchis et mangues.Cette réserve n’est pas cloturée, les gens du village voisin l’utilisent, dans la limite du respect du site et de sa vocation.

source : future version francaise du site WHL sur le tourisme durable, madagascarhotel-link, données collectées par l'auteur sur le terrain en novembre 2006

[modifier] Réserve de Berenty

Cette réserve est surtout connue pour les Lémuriens qu'elle héberge. Cependant 99 espèces aviennes y ont également été recensées. Certaines sont endémiques du Domaine du Sud (Coua coureur, Thamnornis, Newtonie d'Archbold et Vanga de Lafresnaye) ou plus répandues à Madagascar (Héron de Humblot, Epervier de Madagascar, Ganga masqué, Coua géant, Petit-duc de Madagascar, Ninox à sourcils et Martin-chasseur malgache)[4].

[modifier] Les criques de Lokaro

[modifier] Le lac Vinanibe

  • L'ancien nom du lac lors de la colonisation fançaise était Vinany-Bé. Une compagnie: La Société Anonyme de Vinany-Bé de droit français fut fondée à la fin du XIXe siècle pour l'exploitation des bois tropicaux, son siège social était à Excideuil, Dordogne.

[modifier] Le pic Saint-Louis

Le pic Saint Louis culmine à 529 m d'altitude, au nord de Tôlanaro.

[modifier] La plage de Libanona

[modifier] Sites historiques

Il existe de nombreuses pierres levées, sites sacrificiels de la culture Antanosy, repertoriés et visitables dans la région. On sait que Fort Dauphin fut le lieu d’un établissement français du temps de la minorité de Louis XIV, mais les Portuguais les avaient précédés. Pronis, Flacourt, mais aussi les religieux de St Vincent de Paul ont laissé des traces. Des vestiges intéressants existent pour les amateurs d’excursions « culturelles » : ceux du fort Flacourt ( XVII siècle) en cours d’aménagement, ceux du «  Tranovato » fortin portugais de l’îlot Santa Cruz ( XVIe siècle), les bâtiments coloniaux du jardin botanique de Nahampohena, mais il faut noter aussi les demeures du début du XX siecle appartenant au misssionaires américains, et l'architecture 1950 de l'Hotel de Ville actuellement en cours de restauration … Un passé colonial ancien, immortalisé par les " Chansons madécasses" d'Evariste de Parny, et l' " l'histoire de la grande Isle Madagascar " d'Etienne de Flacourt. Sauvegarder ces vestiges est essentiel, les accompagner d’une muséographie vivante et attractive pour les touristes comme pour les scolaires est important. Le petit musée ethnographique Atandroy de Berenty est à signaler comme modèle.

[modifier] Le Fort Flacourt

Actuellement occupé par l'Armée malgache. Projet de rénovation en cours.

sources : enquete sur le terrain nov 2006 pour le site WHM worldhotel-link.com

[modifier] Différentes Appelations

  • Tôlanaro (ou Tolanaro)
  • Tolagnaro
  • Taolagnaro
  • Taolanaro
  • Fort-Dauphin
  • Tôlagnaro
  • Faradofay
  • Tôla
  • Faradofay
faradifay
fordo

[modifier] Notes

  1. Encyclopædia Universalis - Article Madagascar
  2. Histoire de la Grande Isle Madagascar composée par Étienne de Flacourt, 1661 (Lien vers l'œuvre sur Gallica)
  3. Relation du premier voyage de la Compagnie des Indes orientales en l'isle de Madagascar ou Dauphine, par Urbain Souchu de Rennefort, 1668 (Lien vers l'œuvre sur Gallica)
  4. Langrand O. (1995) Guide des Oiseaux de Madagascar. Delachaux & Niestlé, Lausanne, Paris, 415 p.

[modifier] Sources

[modifier] Bibliographie

[modifier] Ouvrages de références

[modifier] Guides touristiques

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes