Forces françaises en Allemagne

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Les Forces françaises en Allemagne (FFA) sont les troupes de l'Armée de terre française stationnées en Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1962, cette désignation a remplacé celle de Forces françaises d’occupation en Allemagne. Suite à leur réorganisation, ces forces ont été une troisième fois renommées Forces françaises stationnées en Allemagne (FFSA) en 1992, puis après une nouvelle réorganisation en 1999 elles s'appellent depuis Forces françaises et éléments civils stationnés en Allemagne (FFECSA).

Sommaire

[modifier] Histoire

Zones d'occupation alliée de l'Allemagne après 1945
Zones d'occupation alliée de l'Allemagne après 1945
Les quatre secteurs de l'occupation alliée de Berlin
Les quatre secteurs de l'occupation alliée de Berlin

Après sa défaite en 1945, l'Allemagne fut divisée en quatre zones d'occupation réparties entre les quatre grands alliés : Soviétiques, Britanniques, Américains et français.

La Zone d'occupation attribuée à la France comprenaient les territoires situées le long de la frontière française, ainsi que les districts nord de Berlin-ouest.

C'est dans ce contexte que l'Armée française créa en 1945 les Forces françaises d'occupation Allemagne (FFA) dont le quartier-général est à Baden-Baden pour militariser sa zone d'occupation. Cette décision s'accompagna de la création d'une monnaie autonome n'ayant cour légal que dans la zone d'occupation française, le Franc FFA. Dépendant de l'Académie de Strasbourg, de nombreux établissements scolaires destinés à accueillir les enfants des éléments constituant les Troupes d'occupation, sont créés, notamment le lycée français de Trèves, le lycée français de Mayence, le "Collège Marceau" de Coblence. A Coblence, la vie des français s'organise autour du cinéma "Le Paris", du cercle du Rhein-Mosel Club, des Economats des FFA.. etc.

En 1951, la France installa à Trèves, en Allemagne, sa 1re division blindée (aujourd'hui 1re brigade mécanisée). Pendant toute la Guerre froide, la 1re DB constitua une grande et puissante unité de l'arme blindée et cavalerie, dotée de matériels modernes susceptibles de pouvoir faire face à la menace soviétique.[réf. nécessaire] Toujours en 1951, la France installa dans le Bade-Wurtemberg la 3e division blindée (aujourd'hui 3e brigade mécanisée). La 5e division blindée fut également basée en Allemagne.

Ces grandes formations formaient le 2e corps d'armée de la Ire armée française.

Des unités françaises furent stationnées à Berlin-Ouest de juillet 1945 à septembre 1994 dans le quartier Napoléon – (ancienne caserne Régiment-Général-Göring) – dont les principales occupantes furent le 11e régiment de chasseurs et le 46e régiment d'infanterie.

Aux grandes heures de la Guerre froide, les FFA comptèrent jusqu'à quatre-vingt mille soldats.

Le retrait du commandement militaire intégré de l'OTAN décidé par Charles de Gaulle est annoncé au président des États-Unis Lyndon Johnson le 7 mars 1966 [1]; autre aide-mémoire, en date du 29 mars, de Gaulle précise que l’affectation au commandement OTAN des forces terrestres françaises stationnées en Allemagne, ainsi que du 1er Corps aérien tactique, prendra fin le 1er juillet 1966 [2]

Les forces françaises qui auparavant devaient tenir un créneau en première ligne dans le dispositif allié en cas d'invasion du Pacte de Varsovie eurent des relations plus distendues avec leurs homologues occidentaux qui cependant s'améliorèrent avec le temps.

L’accord entre le chef d'état-major des armées Charles Ailleret et le Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe Lyman Lemnitzer, conclu le 22 août 1967, et dont le texte est très succinct et de caractère très général, n’a prévu que des contacts d’état-major indispensables au cas où l’Europe occidentale aurait été le théâtre d’un conflit dans lequel la France aurait choisi de s’impliquer [3], les FFA jouant le rôle de réserve générale et l'autonomie de décision de l'emploi des forces est respecté. L’accord Valentin-Ferber, du 3 juillet 1974, complétait le précédent : le corps d’armée français en Allemagne étant très étroitement rattaché à l’ensemble de la première armée dont le commandement était en territoire français, c’est bien celle-ci _ dont le général Valentin était le chef _ qui serait impliquée par l’éventuelle coordination entre états-majors français et atlantique [4]. Conclu en 1978, l’accord Biard-Schulze porta sur les procédures nécessaires à cet égard, bien qu’il fût précisé qu’il n’avait qu’une « portée générale » [5]. A partir du début des années 1980, des initiatives nouvelles sont venus préciser les hypothèses d’actions conjointes entre forces françaises et atlantiques telle de la décision d’envisager l’engagement du nouveau troisième corps d’armée, créé à Lille, au-delà de la ligne Rotterdam-Dortmund-Munich, admise auparavant comme limite extrême d’éventuels mouvements français [6]. A l'occasion de consultations gouvernementales franco-allemandes en octobre 1982, les deux États conviennent d'organiser leur coopération militaire et de sécurité conformément au Traité de l'Élysée [7].

Alors que depuis 1966, jamais plus d’un régiment n’avait pris part à des manoeuvres interallié, on mit publiquement en avant le rapprochement progressif entre l'armée française et l’organisation militaire atlantique, comme en septembre 1986 avec la participation de 3 500 militaires à l’exercice « Fränkischer Schild » et celle, plus ample encore, de 20 000 hommes dont des unités de la force d'action rapide à l’exercice « Moineau hardi » de septembre 1987 [8],[9].

C'est en 1990, après la chute du mur de Berlin, que les premières rumeurs sur la dissolution des FFA font surface.

Ces rumeurs seront confirmées par une première réorganisation qui se fera de 1991 à 1994 puis par une seconde de 1996 à 1999.

Les forces françaises en Allemagne sont renommées Forces françaises stationnées en Allemagne (FFSA) et ne comptent plus que vingt-cinq mille hommes puis Forces Françaises et Eléments Civils Stationnés en Allemagne (FFECSA) à partir de 1999.

En 2006, suite à la réorganisation de l'Armée de terre et la suppression du service militaire obligatoire, les FFSA ne comptent plus que cinq mille soldats.

[modifier] Forces françaises en Allemagne de 1990 à 1996

Quatre-vingt mille militaires répartis dans vingt-quatre garnisons  :

[modifier] Forces françaises stationnées en Allemagne de 1996 à 1999

Vingt-cinq mille hommes :

[modifier] Forces françaises stationnées en Allemagne depuis 2000

Cinq mille hommes :

[modifier] Article connexe

[modifier] Notes et références

  1. (fr) De Gaulle, l'Amérique et lalliance atlantique, une relecture de la crise de 1966, Frédéric Bozo, Revue d'histoiren N° 43, Juillet-septembre 1994
  2. (fr)[pdf] Le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN , Alessandra Giglioli, Lauréate des Bourses OTAN - CPEA 1998
  3. Michael M. Harrison, The Reluctant Ally : France and Atl antic Security, John Hopkins University Press Baltimore, 1988. Général Valentin, L’Aventure de la Bombe, de Gaulle et la dissuasion nucléaire, Plon, Paris, 1985.
  4. Lothar Rüehl, La coopération franco-allemande à l’appui de l’Alliance et de l’Europe, Revue de l’OTAN, Bruxelles, décembre 1987
  5. Frédéric Bozo, La France et l’OTAN, Masson, Paris, 1991
  6. Diego A. Ruiz Palmer, Nato-Warsaw Pact Force Mobilization, National Defense University Press, Washington, 1988
  7. (fr) Chronologie des relations franco-allemandes
  8. (en) The New Security Concept and German-French Approaches to European Pillar of Defense, 1990-2000
  9. (fr) Communiqué commun franco-allemand, en date du 13 novembre 1987, sur la sécurité et la défense.

[modifier] Bibliographie

  • Suzie Guth, Les Forces françaises en Allemagne. La citadelle utopique, L'Harmattan, Paris, 1991 (ISBN 2-7384-1127-4)
  • Forces françaises stationnées à Berlin, Berlin, des Français au service de la liberté, SIRPA-TERRE, 1994

[modifier] Liens externes