Flavescence dorée

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La flavescence dorée est une maladie de la vigne à l'origine de pertes de récolte importantes, aux conséquences parfois irrémédiables pour la pérennité du vignoble.

L'agent responsable est un phytoplasme : il s'agit d'un micro-organisme proche d'une petite bactérie dépourvue de paroi cellulaire et localisé dans le liber de la plante. Il se multiplie dans la vigne et dans la cicadelle (Scaphoïdeus titanus) [1] qui le transporte. Il circule dans la souche et s'y conserve à vie.

Sommaire

[modifier] Localisation

La maladie se limite à la moitié sud de la France (Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Midi-Pyrénées) et au Nord de l'Italie[2]. Si depuis le début des années 1990 son développement semblait s'être ralenti, l'apparition de nouveaux foyers en 1997, 1998 et 1999, notamment en Gironde, fait craindre une nouvelle recrudescence.

[modifier] Symptômes

La flavescence dorée est identifiable par observation simultanée de plusieurs symptômes sur un même rameau : une coloration du feuillage (rougissement sur cépage noir, jaunissement sur cépages blancs), un bois mal ou non aoûté, une mortalité des inflorescences ou un flétrissement des baies.

Ces symptômes sont localisés sur une partie de la souche ou concernent la totalité du cep. Il existe aussi des variabilités selon :

  • l'importance de la maladie,
  • la vigueur du pied (état de stress hydrique ou de carence,...),
  • le cépage (Cabernet sauvignon et Sauvignon sont très expressifs alors que Merlot et Sémillon sont peu expressifs).

L'observation simultanée de ces symptômes fait présumer de la présence de la flavescence dorée. Malgré tout ce diagnostic visuel doit être confirmé par un test de laboratoire (Test ELISA, PCR) réalisé par le SRPV (Service Régional de la Protection des Végétaux).

Les symptômes ne sont pas visibles l'année de l'infection (N), ils le seront au plus tôt l'année suivante (N+1) et parfois beaucoup plus tard (N+5). En conséquence des pieds apparemment sains peuvent héberger le phytoplasme et extérioriser des symptômes plus tard. De plus les vignes mères porte-greffe n'expriment pas de symptômes, les contrôles par sondage sont donc susceptibles de laisser échapper dans la nature des plants infectés.

[modifier] Conséquences

Les pertes sont très graves puisque la totalité de la récolte peut être détruite si les grappes ou les inflorescences ont présenté des symptômes. Enfin, à terme le phytoplasme provoque la mort du cep.

[modifier] Confusions possibles

Les symptômes dus à la flavescence dorée peuvent être confondus avec ceux de :

  • l'excoriose : coloration des nervures et du pétiole, aoûtement partiel,
  • de la maladie du Bois noir : autre maladie à phytoplasme qui présente les mêmes symptômes que la flavescence dorée. La différenciation n'est possible qu'aprés analyse (Test ELISA, PCR).

[modifier] Propagation

La maladie se développe par foyers et peut se propager rapidement. Les causes d'introduction du phytoplasme dans une parcelle sont :

  • la plantation de plants contaminés,
  • la dissémination par le vecteur , la cicadelle de la Flavecence dorée (Scaphoïdeus titanus).

La maladie est limitée géographiquement dans son extension par les exigences de la cicadelle qui a besoin à la fois d'un été assez long pour laisser apparaître les adultes et d'un hiver assez froid pour permettre la diapause.

[modifier] Méthodes de protection

La maladie de la flavescence dorée est une maladie de quarantaine qui fait l'objet d'une lutte obligatoire depuis 1987. Il n'existe pas de méthodes de lutte directe contre l'agent responsable à savoir le phytoplasme.

En conséquence les méthodes culturales de prévention sont indispensables pour limiter l'extension de la maladie.

Des vignes abandonnées et donc dépourvues de lutte contre la Flavescence dorée et son vecteur, peuvent constituer un réservoir de pouvoir infectieux pour les vignobles voisins. Il est indispensable de les arracher et de les brûler.

De même, pour éviter l'apparition et l'extension de foyers isolés, il est indispensable de repérer rapidement les pieds atteints pour ensuite les arracher et les brûler.

Enfin, une dernière pratique consiste à brûler les bois de taille de plus de deux ans porteurs d'oeufs de cicadelles.

[modifier] Lutte obligatoire

La lutte contre la flavescence dorée, en raison des graves conséquences sur le vignoble et de la présence dans de nombreux départements français de la cicadelle vectrice, est réglementée par deux arrêtés ministériels [3] :

  • 17 avril 1987 : traitement des vignes mères porte-greffes et de greffons contre la cicadelle de la Flavescence dorée Scaphoïdeus titanus,
  • 1er avril 1994 : lutte contre la Flavescence dorée sur l'ensemble du territoire national.

Chaque année, les modalités de lutte ainsi que le périmètre de lutte obligatoire sont fixés par département après arrêté préfectoral. Le périmètre de lutte obligatoire concerne les communes qui ont été reconnues contaminées par le SRPV, après confirmation de la présence du phytoplasme, ainsi que les communes limitrophes. Il est donc obligatoire de déclarer le plus tôt possible, les parcelles susceptibles d'être contaminées aux SRPV, qui, après prélèvement et analyse confirment la présence ou non du phytoplasme.

Les modalités de la lutte obligatoire sont :

  • l'arrachage et la destruction par le feu des ceps contaminés,
  • l'arrachage et la destruction par le feu de la parcelle entière lorsque plus de 20 % des ceps sont atteints et des vignes abandonnées,
  • une lutte insecticide contre la cicadelle vectrice.
  • Utiliser des plants sains, ayant subi un traitement à l'eau chaude ou provenant de zones indemnes de maladies.

Les moyens de lutte contre la cicadelle vectrice sont particulièrement limités en agriculture biologique. Seules deux spécialités à base de roténone sont homologuées. L'emploi de tout autre insecticide fait perdre la certification "agriculture biologique", même dans le cas où la parcelle concernée se trouve dans un périmètre défini de lutte obligatoire.

[modifier] Notes et références

  1. Scaphoideus titanus Ball
  2. Mycoplasme de la Flavescence dorée
  3. http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/dgaln20048095z.pdf
  • La vigne, n° 99, mai 1999,p 47-48.
  • La vigne, n° 98, avril 1999,p 52-53.
  • La vigne, n° 97, mars 1999,p 38-39.
  • Les cahiers techniques du CIVB, n°21, Février 1999.
  • Phytoma, n°496, juillet-août 1997, p 3-4 & p 17-19.