Fier (rivière)

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Le Fier
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Longueur 66 km
Débit moyen 44,6 m3.s-1
mesurés à Vallières
Surface du bassin 1 380 km2
Régime nivo-pluvial
Se jette dans le Rhône
Pays France
Cours d’eau - Hydrologie
La vallée de Dingy-Saint-Clair vue depuis le Parmelan. La vallée est barrée par le torrent du Fier qu'on voit partir dans le défilé de Dingy pour pénétrer sur la commune d'Annecy-le-Vieux. Tout au fond, dans un même alignement, on aperçoit le col de Bluffy, le roc de Chère, le Lac d'Annecy et l'élégante courbe de la montagne d'Entrevernes. Les montagnes du fond font partie du massif des Bauges. Sur la droite après le défilé, la crête du Mont Baret
La vallée de Dingy-Saint-Clair vue depuis le Parmelan. La vallée est barrée par le torrent du Fier qu'on voit partir dans le défilé de Dingy pour pénétrer sur la commune d'Annecy-le-Vieux. Tout au fond, dans un même alignement, on aperçoit le col de Bluffy, le roc de Chère, le Lac d'Annecy et l'élégante courbe de la montagne d'Entrevernes. Les montagnes du fond font partie du massif des Bauges. Sur la droite après le défilé, la crête du Mont Baret

Le Fier est une rivière-torrent des pré-Alpes de Haute-Savoie, affluent de la rive gauche du Rhône, d'une longueur de 66 km. Il présente une intéressante diversité naturelle, tant au niveau de sa flore (forêts fossiles et forêts alluviales) que de sa faune.

Le Fier prend sa source dans la Chaîne des Aravis, au Mont Charvin, descend la vallée de Manigod, puis celle de Thônes. Il se transforme en puissant torrent pour forcer le défilé de Dingy-Saint-Clair (voir photo ci-dessous), puis pour contourner Annecy-le-Vieux et Annecy par le nord et l'ouest. Là, il traverse les impressionnantes gorges du Fier, avant de se frayer le passage entre quelques hautes collines pour retrouver le reposant Val-de-Fier. Mais rapidement il va, à nouveau, se transformer en puissant torrent pour forcer le passage entre la montagne du Gros Foug (1057 m) et la montagne des Princes (937 m), avant-dernier exploit, avant son union avec le Rhône, au sud de Seyssel (Haute-Savoie), où sa puissance est telle qu'il se permet de pénétrer le fleuve dans le sens inverse du courant.

Sommaire

[modifier] Affluents et caractéristiques

Ses principaux affluents sont :

La rivière est alimentée essentiellement par des eaux de pluie et par des eaux de fonte des neiges au printemps. Après des épisodes pluvieux son débit augmente fortement pendant 2 à 4 jours.

[modifier] Hydrologie

Le débit moyen interannuel du Fier a été observé et calculé pendant une période de 92 ans à Vallières localité située à 4 kilomètres en aval de Rumilly[3]. Il se monte à 44,6 m³ par seconde pour une surface de bassin de 1 350 km², soit la presque totalité de son bassin versant (qui fait 1 380 km²). La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit typiques du régime à la fois nival et pluvial, avec une longue période de hautes eaux (novembre à début juin) dédoublée, suite aux pluies d'automne d'une part, et à la fonte des neiges au printemps d'autre part. Les hautes eaux présentent donc un double sommet, portant le débit mensuel moyen à un premier sommet de 50 m³ en novembre, puis après une baisse à 43 m³ en janvier, un nouveau sommet allant de 58 à 69 m³ en mars-avril-mai (avec un maximum en avril). Survient alors une chute rapide des débits, se terminant en une période d'étiage en juillet-septembre, avec baisse du débit moyen mensuel jusqu'au niveau de 23,6 m³ au mois de juillet, ce qui reste assez costaud, il est vrai, comparé aux étiages de la très grande majorité des cours d'eau français.

Aux étiages, le VCN3 peut chuter jusque 4,44 m³, en cas de période décennale sèche. Le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.

Quant aux crues, elles peuvent être assez importantes, quoique largement inférieures à ce qui prévaut dans d'autres régions du pays (bassin de la Loire, de la Moselle ou Cévennes par exemple). En effet, le QIX 2 ou débit calculé de crue biennal, et le QIX 5 ou débit calculé pour une crue quinquennale, valent respectivement 398 et 494 m³ par seconde. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 577 m³ par seconde, tandis que les valeurs des QIX 20 et QIX 50 ne sont pas disponibles mais se situent dans la même logique (voir note [4] ).

Le débit maximal publié à Vallières est de 900 m³ par seconde.

Au total, le Fier est une rivière fort abondante, bien alimentée par des précipitations elles aussi abondantes, dans les régions montagneuses de son bassin. La lame d'eau écoulée dans le bassin versant de la rivière est de 1 046 millimètres annuellement, ce qui est très élevé, mais tout à fait normal dans les départements savoyards. Le débit spécifique (ou Qsp) se monte ainsi à 33,0 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

[modifier] Les territoires du Fier

[modifier] La Vallée de Manigod

C'est dans cette vallée que le Fier prend sa source au cœur de la Chaîne des Aravis, au Mont Charvin. Il descend la vallée, orientée est-ouest, en passant par les hameaux de "La Charmette", "Tournance", "Joux" (878 m), "Les Choseaux", "Villard-Dessus" (r.d), Manigod (r.d), "Villard-Dessous" (r.d, 748 m), Les Clefs (r.d).

Aux Clefs, il est rejoint par son premier affluent d'importance, le "Chamfroid" (r.g), avant de bifurquer vers le nord et d'arriver à Thônes.

[modifier] La Vallée de Thônes

Avant d'arriver, il longe le hameau de "Chamossières" (r.g), la chapelle de Galafin (r.d, 644 m) et le hameau de "La Curiaz". À Thônes, le Fier est rejoint par le "torrent du Nom" (rive droite) en provenance de Saint-Jean-de-Sixt et de La Clusaz. Puis il continue dans une vallée plus large, reprenant une orientation vers l'ouest, logeant les hameaux de "Tronchine" (r.g), de "Bellossier" (r.g) où il est rejoint par un nouvel affluent "Le Malnant" (r.g), le hameau de "Thuy" (r.d) où il est rejoint (r.d) par un petit torrent, avant de passer exactement entre les sites de la Nécropole nationale de Morette (r.g) et le site préhistorique de la grotte de la Balme-de-Thuy (r.d), après la grotte, il est rejoint par un autre torrent (r.d) appelé l'"Arpette de Thuy".

Il longe le village de La Balme-de-Thuy (r.d), passe entre le hameau de "Charvex" (r.d) et le village d'Alex (r.g) où il est rejoint par un nouvel affluent "Le Nant d'Alex" (r.g), puis passe le hameau de "Chessenay" (r.d), de "Le Pont" (r.g), le château de Folliet (r.g) et le hameau de "Glandon" (r.d), où il est rejoint par un petit affluent (r.d) qui irrigue la vallée de Dingy-Saint-Clair.

[modifier] Le Défilé de Dingy-Saint-Clair

Juste avant le défilé, il passe sous le nouveau pont, puis sous l'ancien pont Saint-Clair, avant de se précipiter dans la traversée du défilé de Dingy-Saint-Clair jusqu'aux hameaux de "Nanoir" (r.d) et de "Rochebard" (r.d), deux et trois kilomètres plus loin. Désormais il traverse le territoire de l'agglomération d'Annecy.

Eugène Sue, auteur des fameux Mystères de Paris, vécu ses dernières années à Annecy-le-Vieux, de 1851, après le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, jusqu'à sa mort le 3 août 1857. Voici comme il décrit le torrent du Fier dans sa traversée du défilé :

... À nos pieds, et à une extrême profondeur, le torrent limoneux tonnait au milieu des roches qui obstruent son lit ; c'étaient des bouillonnements, des tourbillons, des ruissèlements d'une rapidité à donner le vertige... un fracas à assourdir ! Les vagues gonflées, pressées, refoulées par les obstacles, tournoyaient, bondissaient, se croisaient, se dressaient, revenant et se tordant sur elles-mêmes dans des courants les plus violemment contraires, au milieu de flots d'écume jaunâtre qui se brisaient sur des blocs à demi submergés. Une créature humaine, précipitée dans ce gouffre, au milieu d'ondes furieuses, fouettant, ébranlant des pierres énormes, n'eut pas été noyée, mais broyée et mise en lambeaux de chair et d'os...

[modifier] Le Vallon du Fier

Le Thiou à Cran-Gevrier
Le Thiou à Cran-Gevrier

Le vallon du Fier est la partie de territoire traversée par la rivière dans le bassin annécien. En arrivant du défilé, le vallon du Fier sépare la commune d'Annecy-le-Vieux, quartier des Glaisins (r.g) de la commune de Villaz (r.d). À la limite avec la commune d'Argonay (r.d), il est rejoint par la rivière La Filière (r.d) qui irrigue la vallée depuis Thorens-Glières et prend sa source au plateau des Glières, haut-lieu de la Résistance intérieure française. Après Argonnay, il bifurque vers le sud-ouest et longe la commune de Pringy (r.d) et passe sous le Pont de Brogny, longe le nouveau centre hospitalier d'Annecy (r.d) et le quartier des Illettes (r.g) toujours à Annecy-le-Vieux. Puis il passe entre les communes d'Annecy (r.g) et de Meythet (r.d).

En arrivant sur le territoire de la commune de Cran-Gevrier et de bifurquer à nouveau vers l'ouest, il est rejoint par un nouvel affluent d'importance, le Thiou (r.g) qui est le déversoir naturel des eaux du lac d'Annecy. Après le Thiou, la rivière passe sous le pont de Tasset. C'est juste après cet endroit là qu'avait été retrouvé, il y a quelques années, le corps d'un jeune enfant noyé par sa mère.

Le vallon du Fier était jusqu'à présent, un poumon vert et sauvage, mais d'accès diificile et peu fréquenté. La Communauté de l'agglomération d'Annecy a décidé de valoriser ce milieu naturel et de le rendre aux habitants, sur une grande distance, entre le pont de Brogny et le Pont de Tasset.

Les travaux devraient débuter en 2007, il concerne 118 hectares de berges répartis sur les territoires des communes de Pringy, d'Annecy-le-Vieux, de Metz-Tessy, d'Annecy, de Meythet et de Cran-Gevrier. Le montant de l'opération (travaux et acquisitions foncières) est estimé à 3,45 millions d'euros.

Sur le plan hydraulique, des ouvrages seront créés pour protéger les berges les plus menacées, remobiliser par le flux de la rivière des bans de matérieux en cours de fossilisation et stopper le surcreusement par l'érosion. Un nouveau bras secondaire sera aménagé pour soulager le lit principal en cas de crue, augmenter l'espace de liberté de la rivière et favoriser l'humidification de la plaine centrale.

Des aménagements accessibles aux piétons et aux cyclistes vont être créés, avec aménagement de clairières pour favoriser la biodiversité. Un arboreteum et un parcours nature seront aménagés. Pour assurer le confort des promeneurs et la sécurité des groupes scolaires, des abris seront construits en cas de mauvais temps et quatre nouvelles passerelles permettront de franchir le torrent.

[modifier] Les Gorges du Fier

Après la commune de Cran-Gevrier, le Fier pénètre dans une zone de hautes collines. Il passe, le hameau de Brassilly (r.d), avant d'arriver à l'usine hydro-électrique et à son barrage, au niveau du hameau de Monod (r.d). Puis il passe au large des hameaux de Ronzy (r.d) et de Carrillon (r.g), avant d'arriver sur le site même des Gorges du Fier, dominées par le château de Montrottier (r.d, 455 m), commune de Lovagny.

Les Gorges du Fier sont une curiosité naturelle remarquable : une gorge très étroite et profonde que l'on peut visiter grâce à une passerelle suspendue aménagée en 1869 (ce qui en fait l'un des plus vieux sites touristiques des Alpes). Au sud, le village de Chavanod (r.g) et le hameau de Belleville (r.g) où il est rejoint par le ruisseau du Marais, puis les hameaux de La Clave (372 m) et de Biollet sur la commune d'Étercy (r.g). Au nord, le hameau de Fond (r.d).

[modifier] Le Val-de-Fier

Après la commune de Hauteville-sur-Fier (r.d), il pénètre dans le calme Val-de-Fier, au cœur du Pays de l'Albanais. Il passe les hameaux de "La Champagne" (r.g), de "La Croix" (r.d), de l'"Annonciade" (r.g) de "Verlioz" (r.d, commune de Vallières, 340 m), de "Le Pesey" (r.g, commune de Sales) et les deux hameaux "Le Mollard-bas" et "Le Mollard-haut" (r.g).

Laissant la ville de Rumilly au sud, il est rejoint au niveau du hameau de "Broise" (r.g) par un nouvel important affluent Le Chéran (r.g) qui vient du massif des Bauges et a irrigué Rumilly et Alby-sur-Chéran. Après cette confluence, il bifurque vers le nord-ouest, et longe le hameau de "Liennet" (r.g) puis de "Verlay" (r.g) où il alimente une nouvelle centrale hydro-électrique et son barrage, où il est rejoint par le "ruisseau de Morge" (r.d) puis par le "ruisseau de Parmand" (r.g).

Il continue en longeant le hameau de "Le Chenay" (r.d) et passe entre le hameau de "Sion" (r.d) et le village de Lornay (r.g), puis le hameau de "Le Couer" (r.g) et de "Saint-André" (r.d, commune de Val-de-Fier).

[modifier] Les Gorges du Val-de-Fier

Après le hameau de "Saint-André", il reprend une orientation vers l'ouest et il pénètre tout à coup dans les gorges du Val-de-Fier, au lieu-dit "Les bottes à Mandrin" (302 m). Sur un peu plus de 4 kilomètres, le Fier va se transformer à nouveau en torrent impétueux pour atteindre l'altitude de 254 m au sortir des gorges, où il est accueilli par un barrage et une nouvelle usine hydro-électrique.

Après la centrale, il passe entre les hameaux de "Vens" (r.d, commune de Seyssel) et de "Châteaufort" (r.g, commune de Motz), séparés par le Pont du Fier. Après le pont, Il traverse avant son union avec le Rhône, sur à peu près un kilomètre, une vaste zone de confluence transformée en base de loisirs. Sa force est alors assez importante pour permettre au Fier de pénétrer le fleuve dans le sens inverse du courant sur deux cents à trois cents mètres.

[modifier] Divers

Le Fier : affluent du Rhône[5] :

  • longueur : 69 km
  • bassin versant : 1 450 km2
  • débit moyen : 14,5 m3/s
  • débit d'étiage : 3,4 m3/s

[modifier] Références

  1. rive droite
  2. rive gauche
  3. Fiche de débit caractéristique - Le Fier à Vallières [pdf]
  4. Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans. On calcule aussi le QIX 50, c'est à dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans. Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est à dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.
  5. Académie de l'eau - Water Academy - Annecy

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes


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