Chéran

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Chéran

Le Chéran juste en amont du pont d'École-en-Bauges
Longueur 54 km
Débit moyen 7,8 m3.s-1
mesurés à Allèves
Surface du bassin 350 km2
Régime pluvio-nival
Se jette dans le Fier
Bassin collecteur le Rhône
Pays France France
Haute-Savoie
Savoie
Cours d’eau - Hydrologie

Le Chéran est une rivière française des Préalpes du Nord, qui coule dans les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie. C'est un affluent du Fier en rive gauche, donc un sous-affluent du Rhône.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le Chéran prend sa source dans le Massif des Bauges, dans la commune d' École, en Savoie. Il se jette dans le Fier, après un parcours de 54 km. Il arrose notamment Le Châtelard, Alby-sur-Chéran et Rumilly.

Le bassin versant du Chéran est en grande partie inclus dans le parc naturel régional du Massif des Bauges.

[modifier] Étymologie

On retrouve très probablement dans le nom Chéran l'étymon pré-indo-européen *car- pour roche, *carannus > Chéran étant un parallèle de *caronna > Garonne dans les Pyrénées, avec le suffixe *-anna, -onna, cours d'eau.

[modifier] Hydrologie

Le débit du Chéran a été observé durant une période de 58 ans (1950-2007), à Allèves, localité du département de la Haute-Savoie située malheureusement à une vingtaine de kilomètres de son confluent avec le Fier [1]. Le surface ainsi étudiée est de 249 km², soit un peu plus de 70 % du bassin versant total de la rivière qui fait 350 km².

Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Allèves est de 7,77 m³ par seconde.

Le Chéran présente des fluctuations saisonnières de débit bien marquées, comme généralement en milieu alpestre. Son régime est principalement nival, avec une composante pluviale assez importante. Les hautes eaux se caractérisent par un double sommet, le premier en novembre-décembre correspondant aux pluies d'automne avec un débit mensuel moyen de 8,2 m³ par seconde pour chacun des deux mois. En janvier on assiste à une légère baisse du débit (7,89 m³), une part plus importante des précipitations étant retenue dans la montagne, sous forme de neige. Le second sommet se déroule au printemps, de mars à mai inclus (avec un maximum très net en avril) et correspond surtout à la fonte des neiges. Il se caractérise par des débits mensuels moyens allant de 10,6 à 12,6 m³ par seconde. A partir du mois de mai, le débit baisse rapidement, jusqu'aux basses eaux (étiage) d'été qui ont lieu de juillet à septembre inclus, entraînant une baisse du débit mensuel moyen jusqu'au plancher de 3,58 m³ au mois d'août, ce qui reste fort confortable il est vrai. Mais ces moyennes mensuelles ne sont que des moyennes et occultent des fluctuations plus prononcées sur de courtes périodes ou selon les années.

Aux étiages, le VCN3 peut chuter jusque 0,560 m³ par seconde (560 litres par seconde), ce qui devient relativement sévère (voir note [2] ).

Les crues, quant à elles, peuvent être importantes, comme il est de règle en territoire montagneux. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 110 et 140 m³ par seconde. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 160 m³ par seconde, le QIX 20 de 180 m³, tandis que le QIX 50 se monte à 210 m³ par seconde (voir note [3] ).

Le débit instantané maximal enregistré à Allèves a été de 250 m³ par seconde le 1er octobre 1960, tandis que la valeur journalière maximale était de 148 m³ par seconde le 15 février 1990. Si l'on compare la première de ces valeurs à l'échelle des QIX de la rivière, l'on constate que cette crue était largement supérieure au volume de la crue cinquantennale définie par le QIX 50, et donc très exceptionnelle.

Le Chéran est une rivière très abondante. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 987 millimètres annuellement, ce qui est trois fois supérieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, mais tout à fait normal comparé aux divers cours d'eau de la région des préalpes de Savoie, généralement très abondants. C'est de plus nettement supérieur à la moyenne du bassin du Rhône (557 millimètres à Beaucaire et 670 à Valence). Le débit spécifique (ou Qsp) atteint de ce fait le chiffre très robuste de 31,2 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

[modifier] Orpaillage

Le Chéran est renommé pour contenir des paillettes d'or. Il en charrie pour un demi-gramme par tonne d'alluvions d'un or arraché par le torrent aux glaciers, aux rochers et aux filons de quartz. C'est un or très pur à 22-23 carats se présentant sous forme de grains ou de paillettes dont les plus belles ont la forme de petits carrés de deux millimètres de côté. Les zones les plus propices sont celles en amont d'Alby-sur-Chéran, celles du côté de Cusy ou du Moulin Janin. En 1867, un gardien de chèvres trouva une pépite de 43,50 grammes près du vieux pont d'Alby-sur-Chéran, un endroit dangereux.

[modifier] Notes et références

  1. Banque Hydro - Station V1255010 - Le Chéran à Allèves (option Synthèse)
  2. Le VCN3 est une mesure de l'étiage et correspond à la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
  3. Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QIX 50, c'est-à-dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes