Roc de Chère

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

En bas du lac d'Annecy, Menthon-Saint-Bernard et Roc de Chère (tout à gauche)
En bas du lac d'Annecy, Menthon-Saint-Bernard et Roc de Chère (tout à gauche)

Le roc de Chère est un site écologique majeur, d'une grande importance, c'est un espace protégé, depuis 1977 d'une superficie de 69 ha (0,69 km²). Il est situé sur le territoire de la commune de Talloires, sur la rive est du lac d'Annecy (448 m). Le roc de Chère est une avancée rocheuse, culminant modestement à 651 m, que le glacier quaternaire venant du sud a rongé mais pas supprimé lors de son avancée.

[modifier] Étymologie

Chère provient de l'élément pré-indo-européen *car-, désignant un élément pierreux, un rocher. Cette signification n'étant plus comprise, on l'a prise pour un nom propre et on y a ajouté "Roc" qui n'est qu'un renforcement pléonastique.

[modifier] Géographie, morphologie et histoire

Il est situé, entre les communes de Talloires et de Menthon-Saint-Bernard, juste à la limite du grand et du petit lac et permet de découvrir de superbes panoramas tout au long des sentiers de randonnées le parcourant. Il plonge dans la lac d'Annecy, par des impressionnantes falaises de 50 à 70 m de hauteur. On peut y voir aussi des lapiaz qui sont des roches érodées par l'eau, un relief typiquement savoyard.

Jadis exploité par les moines de l'abbaye de Talloires, il est aujourd'hui colonisé, en majorité, par les chênes sessiliflores et les charmes ; la rhodoraie s'y épanouit. Une réserve naturelle y été créé en 1978 pour protéger l'exceptionnelle richesse générale de ce site. 35% de sa superficie appartient aujourd'hui (en 2004) au Conservatoire du littoral et des rivages lacustres. Sur ses pentes nord s'étend un golf.

Grâce à l'alternance de sols calcaires et de sols silicieux (grès), et à la présence de microclimats différents d'un vallon à l'autre, plus de 560 espèces de fleurs et de plantes y poussent. Parmi elles, on dénombre :

Le glacier y a laissé une tourbière où l'on peut trouver des rossolis, une laîche des tourbières (Carex sp.) et la libellule cordulie arctique. Dans un canyon dissimulé sous la forêt, on trouve des plantes qui poussent habituellement à 2 000 m (rhododendron ferrugineux, lycopode sélagine). En revanche, côté lac, sur les falaises dans un milieu chaud et sec se sont acclimatées et développées des espèces méridionales (comme l'érable de Montpellier, etc.).

Une abondante faune s'est aussi approprié les lieux et y trouve refuge. Parmi les oiseaux on y trouve l'hirondelle des rochers et le faucon pèlerin qui nichent dans les falaises, mais aussi le milan noir et des goélands leucophées.