Fédération des étudiants nationalistes

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La Fédération des étudiants nationalistes (FEN) fut constituée le 1er mai 1960 par des étudiants – généralement issus de Jeune Nation – favorables à l'Algérie française et hostiles au texte voté à la fin du mois d'avril par l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), lors de son congrès annuel tenu à Lyon, qui appelait le gouvernement français à engager des pourparlers avec le FLN sur le sort futur des départements français d'Algérie. À sa direction figuraient Pierre Poichet, Georges Schmelz, Jacques Vernin, François d'Orcival (Amaury de Chaunac-Lanzac) et Fabrice Laroche (Alain de Benoist). Parmi les objectifs fixés par la direction de la FEN, outre la lutte contre la « marxisation de l'Union nationale des étudiants de France » :

  • « faire entendre la voix des étudiants qui refusent à l'U.N.E.F., devenue un fief marxiste, le droit de parler en leur nom » ;
  • « chasser le marxisme des universités et des lycées de France » ;
  • « opposer au syndicalisme marxiste de l'U.N.E.F. un syndicalisme corporatif » ;
  • « préparer l'avenir français par l'étude des grands problèmes nationaux et la diffusion du nationalisme français » ;
  • « soutenir l'action des défenseurs de l'intégration territoriale de l'Algérie française à la Mère Patrie[1] ».

Les dirigeants de la FEN rédigent un document intitulé Le Manifeste de la classe 60 – en écho à la Lettre au soldat de la classe 60 de Robert Brasillach –, publié pour la première fois en 1960, des extraits en étant reproduits dans les Cahiers universitaires, mensuel de la FEN[2], puis republié à l'automne 1962. Ce manifeste devint une charte idéologique et un point de repère important du « néofascisme » français d'après-guerre[3].

Implantée dans de nombreuses facultés, elle fut à l'origine de la revue et du mouvement Europe-Action dirigé par Dominique Venner.

En 1963, une partie des cadres et des militants de la FEN fit scission pour rejoindre le mouvement Occident.

En 1965, elle apporta son soutien à la candidature de Jean-Louis Tixier-Vignancour lors de l'élection présidentielle.

La FEN s'autodissout en 1967. En 1968, une partie de ses responsables se retrouvera pour créer le Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE).

[modifier] Notes et références

  1. Henry Coston, Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, numéro spécial des Lectures françaises, La Librairie française, 1960, p. 229.
  2. À côté des Cahiers universitaires, la FEN publie F.E.N.-Presse, bulletin d'informations confidentielles et Militant.
  3. Joseph Algazy, La tentation néo-fasciste en France de 1944 à 1965, Fayard, 1984, p. 192.