Eugène Terreblanche

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Eugène Terreblanche en 1990 à Pretoria
Eugène Terreblanche en 1990 à Pretoria

Eugène Terre'Blanche (né en 1941), surnommé E.T. par ses détracteurs, fut un extrémiste blanc d'Afrique du Sud, farouche partisan de l'apartheid.

Descendant d'Estienne Terreblanche, huguenot français de la région de Toulon immigré en Afrique du Sud en 1704, son grand-père, Etienne Terre'Blanche, a combattu les Britanniques durant la guerre des Boers et son père fut lieutenant-colonel dans l'armée sud-africaine (South African Defence Force - SADF).

Né le 31 janvier 1941 à Ventersdorp (Transvaal), il a fait sa scolarité à Potchefstroom, une des villes les plus conservatrices et calvinistes du Transvaal. Sa stature massive lui permet d'entrer dans l'équipe de rugby du lycée et d'en devenir le capitaine.

Il commence une carrière de policier en 1964, sert dans le Sud-Ouest Africain (future Namibie) et participe aux unités spéciales chargées de la protection des résidences du premier ministre et du président de la république.

En 1968, il quitte la police pour se consacrer à l'agriculture.

Opposé au « libéralisme » du premier ministre John Vorster, il milite à partir de 1969 au HNP, une dissidence d'extrême-droite du Parti national. Il échoue aux élections générales dans la circonscription d'Heidelberg.

Le 3 juillet 1973, c'est là à Heidelberg qu'il fonde avec 6 amis le Mouvement de Résistance Afrikaner (Afrikaner Weerstandsbeweging -AWB).

C'est en 1979 qu'E.T. accède à la notoriété en enduisant de goudron et de plumes un professeur libéral à l'Université de Pretoria.

En 1983, des caches d'armes, d'explosifs et de munitions sont trouvées au Transvaal dans la ferme de son frère. E.T. est alors condamné à 2 ans de prison avec sursis.

Il est également à l'origine du Brandwag, la milice de l'AWB, dont les commandos doivent défendre les intérêts blancs du pays.

En 1988, ET parvint à faire défiler ses troupes dans Pretoria.

Symbole de l'extrémisme blanc et de l'apartheid encore plus que les dirigeants du Parti Conservateur, l'image de Terreblanche et de l'AWB vont servir de repoussoir aux modérés blancs et parasiter l'action des autres mouvements conservateurs.

En 1992, lors du référendum sur les négociations constitutionnelles, Frederik de Klerk jouera adroitement de l'image de Terreblanche et de l'AWB pour l'assimiler au Parti Conservateur et aux opposants au démantellement de l'apartheid.

Tribun talentueux, Terre'Blanche assimilait la fin de l'apartheid à une capitulation devant le communisme. Il tenta de jouer la carte de la violence en mars-avril 1994 mais cette tentative se termina piteusement par la mort de plusieurs militants de l'AWB.

Le 17 juin 1997, Eugène Terre'Blanche était condamné à 6 ans de prison pour agression contre le pompiste noir d'une station essence et tentative de meurtre contre un garçon de ferme. Il est alors interné à la prison de Rooigrond près de Mafikeng dans la province du Nord-Ouest.

Devenu un chrétien repentant, ruiné, il est mis en liberté en juin 2004 et affirme avoir abandonné ses convictions racistes .

Le 16 décembre 2005, il célèbre néanmoins le jour de la réconciliation (ancien jour du vœu sous l'apartheid) par un rassemblement sur Church Square au centre de Pretoria. Devant seulement une petite centaines de partisans, il fustigea la "nation artificielle" créée au moyen de la langue anglaise "comme une potion magique".

Eugène Terre'Blanche réussit à figurer en 25ème position de la liste des 100 plus grands sud-africains, effectués en 2004.

[modifier] Notes

En 1991, Eugène Terreblanche a fait l'objet d'un film documentaire sarcastique et controversé The Leader, His Driver and the Driver's Wife réalisé par Nic Broomfield et diffusé sur Channel 4. En 2006, Broomfield a réalisé un nouveau documentaire ayant toujours Terreblanche pour sujet, intitulé His big white Self.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes