Estang

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Estang
Carte de localisation de Estang
Pays France France
Région Midi-Pyrénées
Département Gers
Arrondissement Condom
Canton Cazaubon
Code Insee 32127
Code postal 32240
Maire
Mandat en cours
Jacques Cohen
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes du Grand-Armagnac
Latitude
Longitude
43° 52′ 03″ Nord
         0° 06′ 27″ Ouest
/ 43.8675, -0.1075
Altitude 82 m (mini) – 157 m (maxi)
Superficie 22,51 km²
Population sans
doubles comptes
643 hab.
(1999)
Densité 28 hab./km²

Estang est une commune française, située dans le département du Gers et la région Midi-Pyrénées.

Sommaire

[modifier] Géographie

Estang, cité gasconne : Estang est une commune située au nord-ouest du département du Gers, à peu de distance du méridien de Greenwich, au centre de l'ancienne province de la Gaule romaine, la Novempopulanie, qui avait pour capitale l'ancienne Elusa (Éauze). Elle se trouve dans le Bas Armagnac, zone réputée pour produire les meilleures eaux-de-vie de cette appellation. Les forêts environnantes donnent au paysage une coloration sombre qui lui a valu le nom d'Armagnac noir.

Le bourg est traversé par un ruisseau qui scinde le village en deux agglomérations. Il prend sa source au lieu-dit « La Houn Sante » (la Fontaine Sainte). Cette abondante source est aujourd’hui captée et sert à l’alimentation en eau potable d’une dizaine de villages alentour.

À sa périphérie se rejoignent les deux routes reliant Auch à Mont-de-Marsan (via Eauze) et Cazaubon à Aire-sur-l'Adour. La cité aturine est distante de 25 km et le chef-lieu de canton, Cazaubon, n’est qu’à 9 km. La capitale landaise Mont-de-Marsan est le principal pôle d’attraction. La position géographique d’Estang lui confère la particularité d’être équidistant des deux métropoles régionales (Bordeaux et Toulouse). En effet, ces deux villes en sont respectivement éloignées de 150 km.

Malgré l'intervention du conseiller général de Cazaubon, la Compagnie du Midi refusa de faire passer le tracé de la voie ferrée (Agen/Mont-de-Marsan via Port-Sainte-Marie, Nérac) par Estang plutôt que Labastide-d'Armagnac. Estang est donc un village sans gare. L'autocar palliera (la carte du réseau des autobus départementaux subventionnés en 1929 par le Conseil général du Gers indique Estang au nombre des dessertes). Le Gers est un important département « jacquaire », ainsi la via Podiensis (la voie du Puy) passe à quatre lieues d'Estang, le contournant par le sud.

L’Estang, petit ruisseau aux rives ombragées grâce à une ripisylve limitée en pied de berge, longe le bourg. Il prend sa source à Lias d’Armagnac et est tributaire du Midour. Sa limpidité convient aux salmonidés, ressources halieutiques ayant permis le classement d'une partie de son cours en première catégorie. Dans la commune, ses eaux vives propulsaient les aubes de deux moulins dont un, très original, est en cours de réhabilitation. Un troisième, aujourd'hui ruiné, était alimenté par le ruisseau surgissant de la Houn Sante. Au nord coule la Douze qui du Moyen Âge à la Révolution séparait les diocèses d’Auch et d’Aire. C'est ainsi que la paroisse d'Estang dépendit de l'archiprêtré de Mauléon, lui-même relevant du diocése d'Aire. Au sud, coule le Midour. Dans les temps reculés, pour se rendre d’Estang au Houga il fallait franchir ce ruisseau à Monguilhem et poursuivre son chemin via Toujouse. La carte de Cassini indique cet unique tracé (la route directe, via Monlezun d’Armagnac, est postérieure).

Dans un département réputé pour sa qualité de vie et ses produits du terroir, Estang est installé dans des paysages alternant entre coteaux verdoyants, collines boisées, vignobles d'Armagnac. La situation privilégiée de cette région armagnacaise valut les éloges du Vert Galant (Henri IV) qui la décrivit ainsi à une de ses favorites, Gabrielle d’Estrées : « Vive Dieu, mignonne, rien n’est comparable au seul Armagnac. » Les vents d'ouest lui apportent les senteurs de la forêt de pins, venues des Landes toutes proches. Les coteaux qui l'environnent permettent d'avoir, par temps clair, une vue étendue sur les cimes des Pyrénées.

Au XIXe siècle, Estang dépassait le millier d’habitants. L’hémorragie de la Grande Guerre, la politique paysanne du fils unique que le père marie avec une fille unique (évitant ainsi la dispersion du patrimoine foncier) et l’exode rural plus tardif contribuèrent à réduire de plus de moitié la population de ce village. En période estivale, le complexe des Lacs de Courtes avec son parc résidentiel de loisirs et son camping gonfle temporairement les effectifs... Il s'agit donc d'un petit bourg dont la zone d'influence de son bassin de services intermédiaires demeure limitée à quelques village d'alentour.

[modifier] Économie

En 1999 le revenu par ménage était de 14 322 €/an - Toulouse : 16 155 €/an

En 1999 le taux de chômage était de 7,7% - Toulouse 18,7% - France 12,9%

[modifier] Histoire

C’est le mot latin stagnum (eau stagnante) qui pourrait fonder étymologiquement le nom du village. En effet, les eaux de la Houn Sante rendaient marécageuse la zone située de part et d’autre du bourg (actuellement en partie occupée par le terrain de football). Au XIXe siècle d'importants travaux de terrassement permirent de franchir ce marécage. C'est ainsi que se dessina une avenue haussmanienne reliant de manière rectiligne la « ville haute » et l'église Notre-Dame. Son coût exorbitant ne permit pas au premier magistrat de la commune de reconduire son mandat représentatif… Toutefois une autre filiation est plausible par l’altération du mot « estanquet » et ce en référence à la halte que l’abbaye du Haget mettait à la disposition des pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Vers 1075 il est fait mention d’un « castrum » pour désigner le village. Toutefois la polysémie de ce terme signifiant à la fois l’enceinte d’un village et une forteresse seigneuriale ne facilite pas les recherches. Qui plus est, la position excentrée de l’église Notre-Dame pourrait laisser supposer un premier peuplement à sa proximité. S’agissait-il d’un village ecclésial ? Par la suite il y aurait eu translation de l’habitat vers le promontoire surplombant le ruisseau l’Estang et appelé aujourd’hui, de manière solennelle, la « ville haute » ? Quelle que soit l’hypothèse retenue il paraît évident qu’Estang s’origine dans le phénomène d’« enchâtellement » de l’habitat rural en Gascogne gersoise comme dans la France du Midi. C’est pour cette raison qu’Estang est répertorié dans la catégorie des castelnaus, c’est-à-dire des agglomérations implantées au pied d’un château, le plus souvent elle-mêmes enserrées dans une enceinte. À l'est du castelnau, certainement aux environs immédiats de l'église Notre-Dame, se dressait un château. Il était mentionné dès le XIe siècle et a totalement disparu. Les terres d'Estang furent détachées, en 1368, par Charles V, en faveur de Jean Ier, comte d'Armagnac.

Extra-muros, au pied de ce qui a dû être l'enceinte primitive, s'est constitué un quartier dénommé les Embarrats desservi par une seule venelle déclive. En langue gasconne "embarrat" signifie : enclos. Au Moyen Âge il devait s'apparenter, mutatis mutandis, à nos actuelles ZUS (zone urbaine sensible) où se réfugiaient les déshérités). Était-ce l'endroit où étaient relégués les cagots ? Simple hypothèse de travail : parias parmi les parias, les cagots peuvent être comparés aux intouchables indiens. Aujourd'hui c'est un endroit paisible offrant à ses résidents une vue imprenable sur la vallée de l'Estang. Pour sa part,la bourgeoisie terrienne résidait surtout dans la rue principale, aujourd'hui dite la "grande rue" que bordaient quelques demeures cossues. D'autres maisons de caractère sont disséminées dans le village, ces « hôtels particuliers » appartenaient souvent à des propriétaires possédant des métairies dans la campagne avoisinante. D'aucuns menant une existence de rentiers grâce à ces baux à colonage, la dîme de l'Ancien Régime revue et corrigée par la Révolution... Avant le XVIIe siècle, l'usage de la pierre ne s'est pas généralisé dans la construction des maisons. Ce matériau noble n'est utilisé que pour les châteaux et églises, mais aussi pour certaines maisons appartenant à des bourgeois ou à des communautés religieuses. Les demeures urbaines sont pour le plupart à colombages, c'est-à-dire en torchis ou en briques sur une armature en bois. Ainsi, de nombreuses habitations du village et la quasi totalité des fermes avaient des murs en torchis, épaulés de poutres, badigeonnés de chaux. La grande rue était pourvue, côté nord et sur une courte longueur, d'embans (arcades). Ils furent démolis dans les années 1960 afin de redonner à cette rue une largeur acceptable. Au demeurant, le bourg n'a quasiment rien conservé de son passé médiéval.

Le cliquetis des armes n’épargna pas le village. On sait qu'Arnauld Guillem d'Armagnac gouverne pour le roi de France les villes de Marquestau, de Monclar, de Labatisde et le roi d'Angleterre, déjà maître de Lias vient de fonder des villes nouvelles destinées, avec Estang, à soutenir ses droits sur la Gascogne. C'est ainsi qu'Arnauld Guillem s'empara d'Estang sans doute après la fondation de Monguilhem. L'affrontement paraît avoir été terrible : il y eut des morts, des ruines, des désastres de tout genre. Le comte d'Armagnac, Jean, intervint, et la paix entre les belligérants fut signée en 1322. La guerre de Cent Ans vit le passage destructeur du Prince Noir et nous en avons une trace historique grâce aux Mémoires de John Le Baker : « Le 13 octobre 1355 on logea dans la ville de Monclar dont le château se rendit. Ce même jour trois villes furent prises et incendiées. Sir John Lisle fut blessé d'un carreau à la prise du fort d'Estang. »

La réforme a été accueillie très favorablement dans le Royaume de Navarre et Jeanne d'Albret, après Marguerite de Navarre, accorde un soutien sans réserve aux Huguenots. Le culte réformé s'était organisé dans toutes les résidences de la reine Jeanne : Nérac, Mont-de-Marsan, Hagetmau, Pau. Les nobles de sa cour avaient pour la plupart adopté la Réforme. Cependant, sur les territoires voisins soumis au roi de France, la majeure partie de la noblesse gasconne était demeurée catholique encore que, dans certaines grandes familles, la division se fût installée, une partie suivant fidèlement la foi du roi de France, l'autre celle de la cour de Navarre. Ainsi, peu à peu s'étaient mis en place tous les éléments d'une situation conflictuelle qui n'allait pas tarder à mettre le pays à feu et à sang. Jeanne d'Albret a mis les troupes protestantes sous le commandement d'un jeune chef militaire de talent : Gabriel Ier de Montgomery. Il va lancer ses armées dans une guerre de mouvement qui va lui valoir des succès importants. Après avoir reconquis le Béarn sur l’armée catholique, il s’attaqua à Aire en septembre 1569, et, en compagnie d’un autre capitaine huguenot, il entreprit de ravager et de piller le Tursan et la Chalosse jusqu’à Tartas, brûlant les églises et leur mobilier et massacrant de nombreux prêtres ou religieux. D’autres raids atteignirent un peu plus tard des régions plus limitées, jusque vers 1592. Ils étaient souvent le fait de bandes incontrôlées. Au terme de la période, beaucoup d’édifices avaient été gravement atteints, les populations étaient exsangues. Ainsi, le 15 juillet 1572, l'église Notre-Dame fut ravagée. Dans le chœur les sculptures mutilées témoignent de la fureur iconoclaste des belligérants. L'église Saint-Martial, annexe de l'église paroissiale Notre-Dame, fut pillée et saccagée. Située à proximité de l'actuelle mairie (quasi contigüe), elle fut rasée au début du XXe siècle.

L'annonce du coup d'état de Napoléon III éveilla des réactions dans la commune (contrairement à Cazaubon réputée conservatrice et Estang républicaine). Les manifestations des opposants sont cependant de peu d'effet, s'il faut en croire ce commentaire : Quatre meneurs rouges se risquèrent à parcourir les rues en chantant des refrains républicains : le menuisier-coiffeur Cheyres ; l'ex-percepteur Baylin ; Dussans Paul-Emile, avocat sans le sou et le maréchal-ferrant Dambés. Ce dernier ne parlait que d'égorger les riches, les Messieurs, et de les jeter dans le puits de la ville.

Les deux Guerres mondiales provoquèrent un lourd coût humain pour le village. La première fit disparaître vingt pour cent des hommes en âge d’être mobilisés. Au monument aux morts, sur la stèle commémorative est gravé le nom des 58 victimes. Quant à la seconde guerre mondiale, Estang fut le théatre d'un violent combat. C'est le 3 juillet 1944 qu'eut lieu cet engagement : le P.C. Parisot est informé dans la matinée qu'un détachement occupe Cazaubon et se livre à des arrestations au centre d'accueil du Bégué (Israélites). Le Capitaine Moreau avec l'effectif d'une section est envoyé tendre une embuscade, à la sortie de Cazaubon sur la R.N. 626 vers Labastide. Le commandant du bataillon, Maurice Parisot en personne, avec une autre troupe cherche à aborder Cazaubon par le sud. Il est retardé par des incidents mécaniques mais a dépassé néanmoins Estang quand il est au contact de la colonne allemande. Bien que sa position soit défavorable, il engage le combat qui dure trois heures. L'ennemi finit par pénétrer dans le village où il prend huit otages qui sont fusillés sur la route de Cazaubon. Trois gendarmes de la brigade locale vont être déportés. Plusieurs maisons sont incendiées. Pertes amies : 2 tués, un prisonnier fusillé avec les otages; 2 victimes civiles pendant le combat et l'occupation du village ; Pertes ennemies : 9 tués, 21 blessés dont 2 mortellement. A l’endroit où furent fusillés les otages un monument a été érigé, inauguré le 3 juillet 1948. La déportation atteignit aussi le village puisqu’une de ses résidentes fut internée à Buchenwald en 1944-1945.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Jacques Cohen -
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Liste des maires depuis 1950

  • Léon Hugo
  • Marcel Carrère
  • Pierre Rouquette


[modifier] Liste des curés depuis 1950

  • Abbé Mouton
  • Abbé Lacassin
  • Abbé Dalla-Barba
  • Abbé Van-Bars (retiré)

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
842 892 847 818 724 643
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

En 1880 Estang comptait 1 410 âmes

[modifier] Évolution démographique

  • Pour la période de 62-69 on comptait 76 naissances pour 84 décès
  • Pour la période de 90-99 on comptait 39 naissances pour 108 décès.

[modifier] Culture

Estang peut se flatter d’avoir eu, et ce dès le XIXe siècle, une harmonie : la « Renaissance d’Estang ». Cette société musicale fut fondée en 1891. Sa bannière nous rappelle que dès 1893 elle manifesta sa vitalité. Elle fut invitée en 1901 au concours d’Alger et s’y tailla un beau succès. Depuis, contre vents et marées, avec plus ou moins d’exécutants, elle n‘a jamais cessé d’exister. Ainsi a-t-elle assuré à Estang et aux commune voisines sa présence à toutes les cérémonies et chaque fois que son concours lui fut demandé.

S'étant pérennisée tout au long du XXe siècle elle perdure en ce XXIe siècle, preuve que les estangois sont d'authentiques mélomanes. Qui plus est, elle a essaimé avec la création il y a déjà trente ans de la Pitchouri band. La rencontre entre le festival de bandas à Condom et cette formation date des années 1974-75.

[modifier] Monuments

Estang s'honore de posséder deux monuments inscrits à ISMH, à savoir :

[modifier] Notre-Dame

Des trois églises de 1860 (au XVIe siècle on en comptait quatre !) il ne reste plus que Notre-Dame dont le chœur et ses deux absidioles sont une merveille de l'art roman (voûte en cul-de-four). Sa construction a duré une cinquantaine d’année, de 1150 à 1200 environ. Elle fut bâtie au lieu-dit Castelbielh. Le chœur comprend des arcades portées par des colonnes reposant sur une ample banquette de pierre. Cela rappelle le siège antique que l'on retrouve dans les constructions claustrales. Une origine monastique n'est donc pas à exclure. Les chapiteaux au dessus des colonnes du chœur sont très intéressants car le plus ancien représente un groupe de lions dans le plus pur style roman, tandis que les quatre derniers, à feuilles d’acanthe, annoncent déjà le style gothique. La rénovation liturgique impulsée par Vatican II a permis d'ôter l'imposant autel de marbre blanc qui occultait les colonnes et les chapiteaux du fond. Le nouvel autel, plus sobre et de style roman, a été offert par un généreux donateur estangois . Au chœur, les anciens vitraux à l'imagerie sulpicienne ont été remplacés par de nouveaux de facture moderne (œuvre d'un verrier folgarien.) Lors de la dernière restauration (les années 1960) furent découverts sur les murs de deux chapelles latérales sud les restes d'un décor peint avec une litre funéraire et des personnages nimbés portant une croix de procession. Cette église a été ruinée en grande partie par les guerres de religion. En 1572, les huguenots, sous les ordres de Montgomery, endommagent le transept et la nef. Ils seront reconstruits à la fin du XVIe siècle, mais l’église se détériorera rapidement. Il faudra attendre le XIXe pour que sa restauration soit achevée. Les travaux de réfection commencent au XIXe siècle et c'est l'architecte départemental Léopold Gentil qui proposa un avant-projet en 1862 avec agrandissement de l'édifice. On ajoute donc une travée à la nef et l’on reconstruit le clocher et la sacristie. À ce clocher-porche (avec croisée d'ogives) est plaqué au Sud-Ouest une tourelle d'escalier hexagonale. Pour avoir une idée du clocher originel il faut se munir d’une paire de jumelles et les pointer vers l’œil-de-bœuf du transept sud (le vitrail le représente). Le projet fut mené à terme par l'architecte Hippolyte Durand (1801-1882) et ce à partir de 1868. Ledit architecte fit les plans de la crypte de Lourdes inaugurée en 1866 (en présence de Bernadette Soubirous) et de la basilique de l'Immaculée Conception (construite de 1866 à 1871).

[modifier] Les Arènes

La partie ouest a été construite en dur en 1901. Au moment de la guerre 1914-1918, la partie est était en construction. La mobilisation et l’élan patriotique des ouvriers contraignirent à abandonner le chantier. C'est donc plus tard, en 1919, que d’autres procédèrent à la finition de cette tranche de travaux. Des gradins de fortune clôturaient le reste mais ils avaient terriblement souffert durant la guerre et au lieu de les renouveler il fut décidé de tout construire et de tout recouvrir. Les propriétaires fournirent le bois, la commune aida à payer le reste. Des grandes vedettes du music-hall s’y sont pendant longtemps produites à l’occasion des fêtes locales. Uniques dans leur genre elles sont devenues une curiosité régionale. En 1984 elles furent inscrites au répertoire des monuments historiques et en 1994 à l'ISMH. Elles portent le nom d’un célèbre aficionado local qui fut au nombre des fusillés du 3 juillet 1944, Jean Bartherotte. En août 1984 elles eurent la visite inopinée du président de la république en la personne de François Mitterrand qui présida ainsi une course landaise. Une plaque commémore l’événement.

[modifier] Autres édifices du petit patrimoine

[modifier] Chapelle du Couvent

C'était la chapelle de l’ancien couvent des Filles de Marie. Cette communauté religieuse suscita la création d’une école primaire privée (une enquête de 1854 mentionne 75 filles et une institutrice). Cette fondation eut lieu en 1853 et l'école existait encore en 1903, mais lesdites marianistes durent se retirer ensuite en raison du décret du gouvernement contre l'enseignement religieux. Le bâtiment est aujourd’hui démoli et la chapelle attenante relève d’une ruine annoncée ! L’entrée en est barrée par les broussailles et le lierre attache ses griffes dans les lézardes…

[modifier] Croix en fer forgé

À l'entrée de la chapelle susvisée, siège sur un socle en pierre une belle croix en fer forgé. Depuis plus d'un siècle et demi elle résiste fièrement aux injures des ans. Seul l'hydroxyde de fer a réussi à changer sa couleur d'origine. Elle fut implantée là en souvenir d'une mission qui eut lieu dans la paroisse en 1854.

[modifier] Bâtiment de l'école communale

Il s'agit d’un bel ensemble achevé en 1895. La symétrie des volumes confère aux bâtiments originels une fière allure.

[modifier] Ancien lavoir

Jadis, là où surgissaient les eaux limpides de la Hount Sante trônait un magnifique lavoir. Sa très belle charpente protégeait les lavandières des caprices du temps. À cette époque les lavoirs étaient des lieux de convivialité pour les femmes jusqu'à l'arrivée de l'adduction d'eau et surtout de la machine à laver le linge. Les mauvaises langues ironisaient en assimilant le lavoir à un hôtel de bavardes ! L'agrandissement du complexe de l'adduction d'eau l'annihila et par voie de conséquence le patrimoine vernaculaire d'Estang s'en trouva amputé !

Dans un ses ses poèmes intitulé : A MA FONTAINE SAINTE - 1926 - l'abbé Paul Tallez évoque ainsi ledit lieu :

D'où tires-tu ton nom ?...Du cristal de tes eaux.

Fontaine, où vont la nuit se mirer les étoiles ?

...Des laveuses s'édifiant de saints propos

Au rythme des battoirs s'abattant sur les toiles ?

Pourquoi porte-t-elle cette dénomination de "sainte" ? Peut-être une parmi les fontaines miraculeuses que l'on rencontre un peu partout et qui correspondent à un très ancien culte des "eaux jaillissantes" omniprésent dans l'héritage spirituel de la France rurale. L'étymologie du terme gascon "hount" signifie oeil, fenêtre transparente entre l'existence humaine et le monde souterrain : lorsqu'une source tarissait on disait que la fée avait fermé l'oeil. Croyances chrétiennes, magiques et animistes s'entremêlant...

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Arnaud-Seguin : Seigneur d'Estang, vers 1273 il fut député à l'assemblée de la cour générale de Gascogne tenue à Saint-Sever par Edouard, roi d'Angleterre.
  • Robert Tarride du Haget (Estang vers 1702 - Brest 1757) : Ecuyer, il fut un immigrant (Acadie). Major des troupes de l’Isle Royale, chevalier de St Louis. Il épousa le 25 sept. 1737 Marguerite Rousseau de Chamoy et ce à Louisbourg (ancienne place forte et ancien grand port de pêche pour la morue). Il possédait une des plus grandes résidences privées de cette ville.
  • Abbé Paul Tallez (Estang 1846 - Auch 1938) : écrivain de langue gasconne. Il fut professeur au séminaire d'Auch. Il est l'auteur de quelques courts poèmes. Quant à ses chansons (texte et mélodie), leur pureté et leur simplicité donneront l'impression de retrouver en elles les vieilles chansons du folklore gascon.
  • Francis Jammes (Tournay 1868 - Hasparren 1938) : auteur de « L’église habillée de feuilles » et que lui inspira l’église de Maupas toute proche. Il séjourna plusieurs fois à Estang, rendant visite à sa sœur mariée audit lieu.
  • Le général Poeymirau (Pau 1869 - Paris 1924) : bien que n'étant point natif d'Estang il est néanmoins inhumé dans le cimetière dudit village. Il fut au Maroc un des plus proches collaborateurs de Lyautey, futur maréchal. La ville de Pau l’honore d’une statue et du nom d’une avenue.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Estang sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes