Escurial

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40° 35′ 21″ N 4° 08′ 54″ W / 40.58917, -4.14833 Le Site royal de saint Laurent de l'Escurial ou Escorial (en castillan : El Real Sitio de San Lorenzo de El Escorial) est un grand complexe (palais, monastère, musée et bibliothèque) qui se trouve à L'Escurial (en castillan : El Escorial), commune située à 45 kilomètres au nord-ouest de Madrid, dans la Communauté autonome de Madrid (Espagne).

l'Escurial
l'Escurial

Le nom de l'Escurial vient d'un ancien village situé près du lieu où a été construit ce monastère-palais, aujourd'hui la commune de L'Escurial, (12 669 habitants en 2003). On ne doit pas le confondre avec Saint Laurent de l'Escurial, (14 358 habitants en 2003), apparu postérieurement au bâtiment.

Ce complexe monumental est situé à côté de la montagne Abantos dans la Sierra de Guadarrama. Il a été ordonné par le roi Philippe II pour commémorer la victoire de Saint-Quentin le 10 août 1557 sur les troupes Henri II, roi de France et pour servir de lieu de sépulture de ses parents, l'empereur Charles Quint et Isabelle de Portugal, ainsi qu'à lui-même et à ses successeurs.

C'est aussi un sanctuaire érigé à la gloire de la Contre-Réforme, qui contient l'une des plus grande collection de reliques du monde catholique: on y trouve quelque 7500 reliques abritées dans 570 reliquaires répartis dans tout le monastère mais spécialement dans la basilique Saint-Laurent.

Le plan du bâtiment, avec ses tours, rappelle la forme d'un gril. On affirme traditionnellement que le bâtiment a été construit à la mémoire de saint Laurent, martyrisé à Rome sur un gril. La Saint-Laurent est fêtée le 10 août, aussi date anniversaire de la bataille de Saint-Quentin, d'où le nom de l'ensemble et de la localité qui l'environne.

En réalité, l'origine architecturale de ce plan est très controversée. En écartant l'idée de la grille, qui n'est apparue que lorsqu'Herrera a supprimé les six tours intérieures de l'époque, le plan paraît être bien plus basé sur les descriptions du Temple de Salomon par l'historien judéo-romain Flavius Josèphe. Il aurait ensuite été aménagé afin d'adapter cette idée aux nécessités du programme monastique et aux multiples fonctions que Philippe II a voulu loger dans le bâtiment : panthéon, basilique, couvent, collège, bibliothèque, palais, etc. Tout cela a doublé les dimensions initiales du bâtiment.

Les statues de Salomon et David flanquent l'entrée de l'église en montrant un parallélisme entre le guerrier Charles Quint et le prudent Philippe II. De la même manière, la fresque de Salomon qui se trouve au centre de la bibliothèque, montrant son image d'une plus grande sagesse : l'épisode célèbre avec la Reine de Saba. La construction a commencé, avec la pose de la première pierre le 23 avril 1563. Sous la responsabilité de l'architecte Juan Bautista de Tolède, qui n'a pas pu la finir, mourant en 1567, passant la direction à son disciple, Juan de Herrera, qui l'a mené à terme en 1584, avec une telle réussite que son œuvre a donné naissance, en architecture, à l'école herreriana. Le 2 novembre 1984, l'UNESCO a classé le Site royal de saint Laurent de l'Escurial au Patrimoine de l'Humanité, qu'il désigne en outre comme la huitième merveille du monde. Les principaux éléments du palais sont :

  • La Bibliothèque, dotée d'une collection de plus de 40 000 volumes de grande valeur, placée dans une grande nef de 54 mètres de long, 9 mètres de large et 10 mètres de haut avec un sol de marbre et des bibliothèques de bois nobles, riches et sculptés. La voûte du plafond est décorée avec des fresques représentant les sept arts libéraux : rhétorique, dialectique, musique, grammaire, arithmétique, géométrie et astrologie.
  • Le Palais Philippe II, formé d'une série de pièces décorées avec austérité, a été le lieu de résidence du roi Philippe II. Situé à côté de l'autel principal de la Basilique, il dispose d'une fenêtre qui permettait au roi de suivre la messe depuis son lit lorsqu'il était malade ou souffrant. On dit notamment qu'il souffrait de la goutte.
  • La Basilique, sa nef remarquable, par la distance entre ses points d'appui semble être plate, l'autel plus grand avec un retable de 26 mètres de hauteur et 14 de large.
  • La Salle des Batailles, où des fresques représentent les principales batailles gagnées par les armées espagnoles.
  • Le Panthéon des Infantes, terminé en 1888, est destiné aux princes, aux infantes et aux reines qui n'ont pas été des mères de rois. Avec des murs et des sols de marbre blanc celui de Don Juan d'Autriche se démarque. Sur les 60 caveaux présents, 36 sont actuellement occupés.
  • Les Salles Capitulaires, destinées actuellement à des peintures, étaient les salles où les moines tenaient leurs chapitres, sorte de confessions mutuelles destinées à maintenir la pureté de la congrégation.
  • La Pinacothèque, regroupe les œuvres des écoles allemande, flamande, vénitienne, italienne et espagnole, des XV, XVI et XVII siècles.
  • Le Musée d'Architecture est constitué de 11 salles et présente les outils, grues et autres matériels employés dans la construction du monument, ainsi que des reproductions de plans et documents relatifs aux œuvres. Des maquettes très intéressantes sont aussi présentes et permettent d'apprécier l'architecture générale du bâtiment.
  • Les Jardins des Moines, construits à la demande de Philippe II, qui était un amoureux de la nature, constituent un lieu idéal pour le repos et la méditation. Manuel Azaña, qui étudia dans le collège des Augustins de ce monastère, les cite dans ses Mémoires et dans son œuvre le jardin des frères.

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