El Hamel

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El Hamel est une petite ville du nord du Grand Sahara algérien. Elle se situe à quelques 10 km au sud-ouest du chef-lieu de la Daïra de Bou Saàda, sur la route Nationale 89 reliant celle-ci à Aïn El Melh.

conception : Taieb MOSTEFAOUI
article : Aboulanouar DAHIA
traduction : Aboulanouar BOUNIF + Salim 

Sommaire

[modifier] Situation géographique

Bâtie au pied de Omrane, entourée de montagnes de tous les cotés, El Hamel ressemble à une citadelle moyenâgeuse en bas de laquelle coule le Grand Oued.

Grâce aux eaux de cet oued nourri de plusieurs sources, et malgré l’étroitesse des surfaces disponibles, centaines de jardins de grenadiers, de figuiers, d’abricotiers et de mûriers, qui se sont développés, constituant ainsi une source de revenus importante pour une grande partie de la population.

[modifier] Les habitants d’El-Hamel

Ils descendent des Hedjadjs d’El-Hamel (les pèlerins d’El-Hamel) qui, revenant des lieux saints de l’islam après avoir accompli le devoir du pèlerinage imposé à tout musulman, ont choisi cette terre pour y vivre à jamais.

Ces premiers habitants d’El-Hamel sont les enfants du noble Sidi Bouzid Ben Ali Ach’Charif Al-Hassani, duquel descendent tous les Charifs (descendants du Prophète Mahomet) du Maghreb du centre (Algérie actuelle).


[modifier] Généalogie des habitants d’El-Hamel

  1. Mohammed.
  2. Fatima Az’Zahraâ la fille du Prophète et l’épouse de son cousin Ali ibn Abi Talib
  3. Al-Hassane As’Sibt
  4. Al-Hassane Al-Mouthanna
  5. Abdallah Al-Kamel
  6. Idriss Ier le fondateur de la Dynastie Idrissides
  7. Idriss II
  8. Aissa
  9. Moussa
  10. Solimane
  11. Moussa
  12. Afouane ou Yassar
  13. Mahdi
  14. Ali
  15. Moussa
  16. Ali
  17. Abi-Zeid ou Bouzid
  18. Abdallah
  19. Abderrahim
  20. Sidi Ahmed, l’un des Hedjadjs d’El-Hamel.
  21. benafou
  22. tahari

[modifier] Architecture et urbanisme

Le vieux village d’El-Hamel, bâti autour de Ain-Et’Touta ( la Fontaine du Mûrier ) est un Ksar dont les bâtisses rappellent celles de la Kasbah d’Alger et des Ksours de Ghardaïa et de la vieille Bou-Saâda.

Les maisons y sont juxtaposées. Elles communiquent entre elles par le biais de belles Sakifates ; sorte de ruelles étroites traversées ça et là par des Ghorfates ou vérandas suspendues qui reposent sur de vieux troncs d’arbres, formant ainsi de petits tunnels qui rapportent abri, charme et fraîcheur… Tout témoigne l’attachement de l’homme à la terre ; les formes, les couleurs et les senteurs…malheureusement, toute cette harmonie et toute cette splendeur commencent à céder, sous la pression du fer et du ciment sur le lieu.

[modifier] La Zaouia d’El-Hamel

C’est un établissement traditionnel où l’on enseigne toutes les sciences religieuses. Il est constitué d’une mosquée, d’une école coranique et d’un mausolée où repose le fondateur de la Zaouia SIDI MOHAMMED BEN BELKACEM et ses valeureux successeurs.

[modifier] Biographie de Sidi Mohammed

Sidi Mohammed Ben Belkacem Ben Rebih Ben Mohammed Ben Abderrehim Ach’Charif Al-Hassani est né en 1823 dans une campagne aux environs de HAssi-Bahbah près de la ville de Djelfa.

Issu d’une noble famille très attachée à la religion et aux vertus islamiques et doté d’un pouvoir inné de leadership, il acquit des aptitudes et des qualités qui firent de lui un grand chef spirituel, malgré la main-mise de la France sur l’Algérie…

Sidi Mohammed apprit le Saint Coran par cœur dans un bas âge auprès de ses oncles paternels au lieu dit Al-Hamidia. Il quitta, ensuite, les siens pour rejoindre la Zaouia de Sidi Ahmed At’Tayar dans la région de Bibane. En 1837, après deux années d’étude, il alla à la célèbre Zaouia de Sidi Said Ben Abi-Daoud à Zouaoua non loin d’Akbou pour approfondir ses études de théologie et de Chari’a. il y resta longtemps aux côtés du petit-fils du fondateur de cette Zaouia Sidi Ahmed…

Au début de 1261 de l’Hégire, le Cheikh retourna à El-Hamel. Un groupe de notables du village lui proposèrent d’enseigner dans la Mosquée Al-Atiq. Il accepta à la condition qu’ils lui demandent la permission d’enseigner auprès de son maître Sidi Ahmed Ben Bou-Daoud…celui-ci lui envoya une sorte de brevet pour enseigner. Le Cheikh en parle d’ailleurs dans son autobiographie :<< …après cinq années, je suis revenu à mon pays ; le village d’El-Hamel, en 1261 de l’Hégire. J’y suis resté huit années à enseigner aux gens le Fiqh et autres (sciences), dans son école coranique connu sous le nom De Djama’a Al-Fouqani. Je n’ai point quitté la mosquée ni le jour ni la nuit jusqu’à la fin de 1272 H.>>.

En 1965 le grand Philosophe et orientaliste Jacques Berque ! envoya une lettre au Cheikh de la Zaouia de l’époque dans laquelle il dit :<<….pour moi, l’histoire de la Zaouia d’El-Hamel est de l’histoire de tout le Grand Maghreb…car au même moment qu’au Machreq (l’Orient) lointain, des prémices de la renaissance apparurent surtout à Beyrouth, y’a-t-il alors des liens littéraires et culturels entre votre Institut et les autres écoles à l’Est et à l’Ouest autres que les voyages dues aux déplacements et au Hadj ?>>

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