Discuter:Droit de cuissage

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Vaudrait pas mieux de tout effacer et de recopier l'article (1 ligne et demi !) que de faire une redirection depuis un intitulé fautif ??? Siren 24 nov 2004 à 18:13 (CET)

J'avais entendu dire que le "droit de cuissage" aurait pu être instaurée par des peuples conquérants désireux de métisser la population. Ceci dit, vu la probabilité de fécondation au terme d'un seul rapport, je ne sais pas si l'explication est plausible. La Menaz 16 février 2007 à 07:50 (CET)

[modifier] Voltaire et le droit de cuissage

Voltaire étant, au dire de Faguet, « un chaos d'idées claires » il est commun de se servir de lui pour prêcher le pour et le contre. Il parle bien en passant de ce droit de cuissage au chapitre LII de l'Histoire des Mœurs pour dénoncer la barbarie d'Europe au temps des Croisades. On lit dans l'Histoire du Parlement de Paris : « Chaque possesseur d'un fief dominant établit chez lui des lois selon son caprice; de là viennent tant de coutumes différentes et également ridicules. L'un […]. L'autre […]. Un autre se donnait le droit de marquette, de cuissage, de prélibation, c'est-à-dire de coucher avec toutes ses vassales, la première nuit de leurs noces. » À l'article « Cul » du Dictionnaire philosophique il écrit : « Ce terme infâme de culage signifiait le droit que s'étaient donné plusieurs seigneurs, dans les temps de la tyrannie féodale, d'avoir à leur choix les prémices de tous les mariages dans l'étendue de leurs terres. » Il y a encore la Défense de mon oncle : « S'il avait voulu justifier la paillardise par de grands exemples, il aurait pu choisir ce fameux droit de prélibation, de marquette, de jambage, de cuissage, que quelques seigneurs de châteaux s'étaient arrogé dans la chrétienté, dans le commencement du beau gouvernement féodal. Des barons, des évêques, des abbés, devinrent législateurs, et ordonnèrent que, dans tous les mariages autour de leurs châteaux, la première nuit des noces serait pour eux », mais Voltaire ajoute : « Il est bien difficile de savoir jusqu'où ils poussaient leur législation ».

Dans l'adresse Au Roi en son Conseil on remarquera une opposition intéressante :

« Il y a enfin quelques droits qui sont contraires au bon sens, comme celui d'hériter des meubles d'un étranger qui a vécu un an et un jour sur la terre mainmortable, même sans y posséder de terrain soumis à la mainmorte; comme celui qui accorde un droit au seigneur sur les biens que son serf peut avoir acquis dans un autre pays: ceux-là peuvent être abolis sans aucun dédommagement puisqu'il est clair que le seigneur ne peut avoir de droit dans aucun cas que sur ce qu'un propriétaire de son terrain possède dans l'étendue de sa seigneurie.

Tels seraient encore des impôts qui se percevraient en argent pour la permission de se marier, pour celle de coucher avec sa femme la première nuit de ses noces, le rachat des droits de cuissage, jambage, etc.; de tels tributs ne peuvent ni représenter un impôt, ni être les conditions légitimes d'une cession de propriété: ils sont évidemment un abus de la force: et le souverain serait même plus que juste envers ceux qui en jouissent, en se bornant à les abolir sans exiger d'eux ni restitution ni dédommagements. »

Le contraste est net entre l'indicatif pour les droits de main-morte, qui existent réellement, et le conditionnel pour le droit de cuissage (s'il existait).

Tout cela n'empêchait pas Voltaire d'écrire une comédie en cinq actes, Le Droit du Seigneur (1760), mais précisément ce n'est qu'une comédie. Gustave G. 21 juillet 2007 à 08:37 (CEST)