Don Carlos (opéra)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Don Carlos.
Don Carlos
Portrait de Giuseppe Verdi par Giovanni Boldini, 1886   Galerie nationale d’Art moderne, Rome
Portrait de Giuseppe Verdi par Giovanni Boldini, 1886
Galerie nationale d’Art moderne, Rome
L'œuvre
Genre opéra
Nb d'actes 5
Musique Giuseppe Verdi
Livret Joseph Méry
Langue originale français
Sources littéraires d'après la pièce de Friedrich Schiller
Durée
Dates de composition
Partition autographe
Création mondiale Opéra de Paris, Paris France France
(1er mars 1867)
Création française ,
()
Représentations notables
Versions successives
  • Version originale (1866) : Composée en français, elle comprend cinq actes sans ballet.
  • Version de Paris (1er mars 1867) : Ajout d'un ballet.
  • Version de Milan (10 juin 1884) : En italien, sans acte I et ballet
  • Version de Modène (29 décembre 1886) : En italien avec un acte I
Grands airs

Don Carlos, ou dans sa version italienne Don Carlo, est un opéra en cinq actes de Giuseppe Verdi, sur un livret de Joseph Méry et Camille du Locle, d'après la pièce de Friedrich Schiller, écrite en 1805. Don Carlos fut créé le 1er mars 1867 à l'Opéra de Paris.

Sommaire

[modifier] Fiche technique

[modifier] Personnages

[modifier] Différentes versions

  • Version originale (1866) : Composée en français, elle comprend cinq actes sans ballet.
  • Version de Paris (1867) : Verdi ajoute un ballet à la version originale et effectue diverses coupures afin de maintenir la durée de l’œuvre.
  • Version de Milan (1884) : Verdi supprime l’acte I et le ballet ; en outre, il remanie une grande partie de l’œuvre conformément au livret révisé par Du Locle et traduit en italien.
  • Version de Modène (1886) : Dans cette version, l’œuvre retrouve l’acte I ; il s’agit d’une version hybride entre les versions de 1867 et de 1884. Il semble que Verdi n’ait pas participé à ce remaniement.

[modifier] Argument

[modifier] Acte I

L'action se passe en 1559 dans la forêt de Fontainebleau, durant la négociation de la paix entre la France et l'Espagne : aux termes du traité, l'Infant d'Espagne, Carlos, épousera Élisabeth de Valois, la fille du roi de France, Henri II.

Afin de rencontrer sa fiancée, Carlos est venu incognito en France : au cours d'une chasse organisée par le roi, il croise Elisabeth, accompagnée de son seul page Thibault, alors qu'elle s'est égarée. Sous prétexte de l'aider à retrouver le château, Carlos l'aborde et la conversation s'engage entre eux. Élisabeth lui parle de son prochain mariage et de ses craintes quant au fait d'épouser un homme qu'elle n'a jamais vu. Afin d'apaiser ses inquiétudes, Carlos lui montre alors une miniature représentant l'Infant d'Espagne; à la vue du portrait, Elisabeth reconnait son interlocuteur et un duo passionné réunit les deux futurs époux, duo vite interrompu par l'arrivée de l'ambassadeur d'Espagne en France : ce dernier vient en effet annoncer la décision du roi d'Espagne, Philippe II, qui est veuf, d'épouser lui-même Élisabeth.

Cette nouvelle fait la joie des membres de la suite de l'ambassadeur, mais attriste les deux jeunes gens.

[modifier] Acte II

Premier tableau : Dans le cloître du monastère de Yuste en Estrémadure.

Un moine est en train de prier près du tombeau de l'Empereur Charles Quint, tandis que d'autres frêres psalmodient dans la chapelle.

Carlos, venu rechercher en ces lieux un apaisement à son chagrin, croit reconnaître la voix de Charles Quint, son grand-père, dans celle du moine en train de prier.

Sa méditation est interrompue par l'arrivée de son ami Rodrigue, marquis de Posa : celui-ci rentre des Pays-Bas où il a été témoin des excès de l'occupation espagnole; il adjure l'Infant d'user de son influence auprès du Roi en faveur des Flamands. Carlos, de son côté, lui confesse son amour pour la Reine, sa belle-mère. Rodrigue lui conseille de s'éloigner de la cour et de partir aider les Flamands. Au moment de se séparer, les deux hommes se jurent une amitié éternelle.

Deuxième tableau : Dans les jardins du monastère.

Les dames de la Cour devisent gaiement. La princesse Eboli, aussi belle qu'intrigante, commence à chanter une chanson. Rodrigue profite de cette réunion pour remettre à la Reine une lettre de sa mère (Catherine de Médicis), lettre à laquelle est joint un billet de Carlos. Il supplie ensuite la Reine d'accorder une entrevue à ce dernier. Celui-ci paraît et s'enflamme mais Elisabeth lui rappelle que, désormais, elle est sa mère. Désespéré, Carlos s'en va.

Le Roi arrive, entouré de courtisans; il s'étonne de voir la reine seule, ce qui est tout à fait contraire à l'étiquette : il décide alors de chasser de la cour d'Espagne la dame d'honneur d'Elisabeth, la comtesse d'Aremberg, qui aurait dû tenir compagnie à la Reine. Cette dernière s'efforce alors de consoler l'exilée.

Rodrigue profite de cette entrevue avec le Roi pour plaider la cause des Flamands.

Sensible à la franchise du marquis, le roi se laisse aller à des confidences : soupçonnant une intrigue entre son fils et sa femme, il demande au marquis ne pas les perdre de vue, et lui conseille de se méfier du Grand Inquisiteur.

[modifier] Acte III

Premier tableau : De nuit, dans les jardins de la Reine.

Carlos lit une lettre qui lui donne rendez-vous à minuit. Apercevant une femme masquée qu'il croit être la Reine, il se précipite vers elle et déverse des paroles enflammées. Mais il s'aperçoit que c'est la princesse Eboli; se rendant compte de sa méprise, Carlos ne peut cacher sa déception à la princesse qui jure alors de se venger. Rodrigue tente de la calmer mais en vain. Elle s'en va d'un air menaçant. Le marquis conseille alors à Carlos de lui remettre les papiers compromettants qu'il pourrait avoir en sa possession.

Deuxième tableau : Devant la cathédrale.

Le Roi, la Reine, la cour, le clergé et le peuple sont assemblés : des hérétiques condamnés par l'Inquisition vont être brûlés.

Une délégation de députés flamands, avec Carlos à sa tête, interrompt cette exécution : les députés demandent au Roi de bien vouloir écouter leur supplique. Mais Philippe les fait arrêter; Carlos, indigné, tire l'épée contre son père, ce qui lui vaut de se faire arrêter par son ami Rodrigue. Le cortège royal repart, tandis que monte la flamme du bûcher.

[modifier] Acte IV

Premier tableau : à l'aube, dans le cabinet du roi.

Philippe II est plongé dans la tristesse de ne pas être aimé de sa femme, lorsqu'on annonce l'arrivée du Grand Inquisiteur : le roi l'a fait venir afin de lui demander s'il peut condamner son fils à mort pour s'être rebellé contre lui; le Grand Inquisiteur lui répond par l'affirmative, et, en contrepartie, réclame au roi la vie de Rodrigue, pour ses idées subversives. Mais Philippe refuse.

Arrive la Reine qui demande justice pour le vol d'un écrin. Philippe le lui tend, l'ouvre et oblige la Reine à reconnaitre le portrait de Carlos sur un médaillon et, devant l'accusation d'adultère, Elisabeth perd connaissance.

A l'appel du Roi accourent Rodrigue et la Princesse Eboli.

Tandis que Philippe regrette ses soupçons, la princesse avoue à la Reine avoir volé elle-même l'écrin pour la faire accuser d'adultère. Elisabeth lui laisse choisir entre le couvent et l'exil.

Second tableau : en prison.

Rodrigue rend visite à Carlos en prison : il lui avoue qu'il est un homme menacé après que l'on a découvert chez lui les documents compromettants que lui avait remis Carlos. Deux hommes pénètrent alors dans la cellule; l'un a une tenue d'inquisiteur; l'autre tue Rodrigue d'un coup d'arquebuse; en expirant, Rodrigue confie à Carlos qu'Elisabeth l'attend le lendemain au couvent de Yuste.

Le Roi, escorté du Grand Inquisiteur et des princes, arrive pour délivrer son fils, mais celui-ci le repousse; on entend sonner le tocsin et le peuple envahit la prison pour délivrer l'Infant. Mais l'intervention du Grand Inquisiteur décourage le peuple, qui finalement se rallie au Roi.

[modifier] Acte V

Dans le couvent de Yuste, Elisabeth est en train de prier devant le tombeau de Charles Quint, lorsque Carlos vient lui annoncer son départ pour les Flandres. Ils se disent adieu, au moment où arrive le Roi, accompagné du Grand Inquisiteur : celui-ci veut faire arrêter l'Infant qu'il soupçonne de vouloir soutenir les Flamands. Don Carlo se défend.

À ce moment, un moine arrive : il porte la couronne royale et entraine Carlos dans les profondeurs du cloître; le Roi et tous ceux présents sont frappés de stupeur en ayant cru reconnaître l'empereur défunt.