Djenné

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Commune de Djenné
Pays
drapeau du Mali
     Mali
Région Mopti
Cercle Djenné
Longitude 4° 33’ 17.80" W
Latitude 13° 54' 21.72" N
Altitude 307
Population 14 196 hab.
Maire élu en 2004 {{{maire (parti)}}}

13°54′21.72″N 4°33′17.80″W / 13.9060333, -4.5549444 Djenné est une ville du Mali, chef-lieu de cercle, située dans la cinquième région administrative (Mopti) à 574 kilomètres de Bamako.

Djenné est à la charnière entre le monde nomade et le monde sédentaire. Elle est située à 130 km de Mopti, et à 500 km par voie fluviale de la ville caravanière de Tombouctou à laquelle elle est liée commercialement.

Son nom signifie « génie des eaux » en bozo.

Localisation de Djenné au Mali
Localisation de Djenné au Mali

Sommaire

[modifier] Géographie

Digue à l'entrée de la ville de Djenné
Digue à l'entrée de la ville de Djenné

Djenné est construite sur une île de 88 hectares, entre deux bras du Bani, affluent du Niger. Elle est située au bout d'une digue de 23 km qui s'achève sur les bords du Bani. Pour rejoindre la route principale qui relie Bamako à Mopti, il est nécessaire d’emprunter un bac.

Djenné connaît un climat de type sahélien. Les précipitations annuelles sont en moyennes de 400 et 600 mm.

La ville de Djenné compte 14 196 habitants en 2005 contre 10 275 en 1976[1]. Différentes ethnies sont présentes à Djenné : Sonrhaï, Peuls, Bambaras, Sarakolés, Bozos, Dogons et Mossi.

[modifier] Histoire

Porte d'entrée de la ville de djenné
Porte d'entrée de la ville de djenné

La région a été occupée à partir du ⅠⅠⅠe siècle avant J.-C., comme en témoignent les nombreux sites archéologiques (65 recensés) dans un rayon de 5 km autour de la ville actuelle. Les plus importants sont Kaniana, Tonomba et Djenné-Djenno, considérée comme la ville ancienne de Djenné.

La ville de Djenné a été construite à proximité de Djenné-Djenno à la fin du ⅠⅩe siècle par des Bozos. Une légende raconte qu’une jeune fille nommée Tapama Dienepo fut enfermée vivante dans le mur d’enceinte de la ville afin de protéger la cité et en assurer la prospérité.

En 1280, le roi Koi Koumboro se convertit à l’Islam et fait construire à Djenné sa prestigieuse mosquée. Au ⅩⅠⅠⅠe siècle, la ville est intégrée à l’empire du Mali.

En 1443, elle est conquise par les Touaregs puis par l'Empire songhaï en 1470. En 1591, le Maroc s’empare de Djenné. En 1670, Djenné appartient au Royaume bambara de Ségou.

Djenné est conquise par Sékou Amadou (Empire peul du Macina) en 1819, puis par l’Empire toucouleur d’El Hadj Oumar Tall en 1862 avant d’être prise par les troupes de Louis Archinard en 1893 lors de la pénétration coloniale française et intégrée au Soudan français.

La ville a été au cours de son histoire au cœur de l’expansion de l’Islam en Afrique noire.

Djenné a toujours été un carrefour pour le commerce transsaharien. Les marchandises en provenance du nord, notamment les bijoux et le sel gemme, s’échangeaient contre les produits du sud, les noix de cola, l’or et l’ivoire. De nos jours encore, le marché qui se tient chaque lundi est le plus important de la région.

[modifier] La grande mosquée

Icône de détail Article détaillé : Grande mosquée de Djenné.
La grande Mosquée de Djenné
La grande Mosquée de Djenné

Vers 1280, Koi Komboro, roi de Djenné, se convertit à l’Islam. Il détruit son palais et y fait construire à la place une grande mosquée.

En 1819, Djenné est annexée à l’Empire peul du Macina de Sékou Amadou qui fait détruire la mosquée pour en construire une nouvelle. En 1906, le gouverneur colonial français William Ponty accepte, à la demande du marabout Almamy Sonfo, de reconstruire à l’identique l’ancienne mosquée du roi Koi Komboro. Les travaux, commencés en octobre 1906, seront terminés le 1er octobre 1907.

La grande mosquée peut accueillir environ 1 000 fidèles. Elle mesure 75 mètres de côté et 20 mètres de hauteur. Son toit est soutenu par 100 piliers. Entièrement réalisée en banco, la mosquée bénéficie chaque année d’un crépissage auquel participent tous les habitants de la ville.

La mosquée est typique de l'architecture soudannaise qui inspire les maçons bozos, ceux-ci puisent dans les lignes de ce monument l'esprit des nouvelles mosquées.

[modifier] Architecture

Façade traditionnelle d'une maison toucouleur à Djenné
Façade traditionnelle d'une maison toucouleur à Djenné
Architecture traditionnelle en banco
Architecture traditionnelle en banco

L’architecture spécifique de la ville de Djenné a permis l’inscription en 1988 de cette ville sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Les bâtiments sont construits en banco. Des morceaux de bois, les « terrons », traversent les murs. Les maçons de la famille des Barri sont les maîtres incontestés de l’architecture de Djenné.

Le chercheur et architecte Abdoulaye Touré explique que des éléments en façades représentent les différents éléments de la famille : père, mère et enfants. Ainsi le nombre de pointes correspond au nombre d'enfants.

Les maisons, qui comprennent généralement un étage, peuvent avoir une façade toucouleur (avec un auvent) ou marocaine. Aujourd’hui, malgré la protection imposée par l’inscription sur la liste du patrimoine mondial, des constructions modernes en ciment dénaturent la vieille ville.

[modifier] Administration

La commune de Djenné, comprend la ville de Djenné et les villages de Ballé, Diabolo, Gomnikouboye, Kamaraga, Kéra, Niala, Velingara, Souala, Syn et Yenleda. Djenné est jumelée avec la ville française de Vitré (Ille-et-Vilaine) depuis 1987. Le cercle de Djenné comprend les communes de Dandougoufakala, Déraby, Djenné, Fakala, Femayé, Kewa, Madiama, Nema Badenyakafo, Niansanarié, Ouro Ali, Pondory et Togué Mourari.

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Communiqué du Conseil des ministres du 3 mai 2006 cité par L’Essor du 4 mai 2006.