Bamako

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Bamako

Panorama de Bamako depuis Koulouba, la "colline du pouvoir"

Population 1 690 471 (2006)
Pays Mali
Fondation fin du XVIe siècle
Province District de Bamako
Situation géographique
Zone horaire
Localisation de Bamako au Mali
Bamako
Bamako
Pont de Bamako, enjambant le Niger
Pont de Bamako, enjambant le Niger

Bamako est la capitale du Mali, sur le fleuve Niger, dans le sud-ouest du pays. En 2006, la ville comptait 1 690 471 habitants (Bamakois). Son rythme de croissance urbaine est actuellement le plus élevé d'Afrique (et le sixième au monde)[1]. Bamako est le centre administratif du pays, un important port fluvial et un centre commercial pour toute la région alentour. La capitale Bamako est érigée en district et subdivisée en six communes dirigées par des maires élus. Adama Sangaré est le maire du district de Bamako.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le marché rose
Le marché rose

Le site de Bamako a été occupé dès la préhistoire comme l’ont confirmé les fouilles archéologiques de Magnambougou.
Bamako, originellement bàmakɔ̌ (« marigot du caïman » en langue bambara), a été fondée à la fin du XVIe siècle par les Niaré, anciennement appelés Niakate, qui étaient des Sarakolés. Niaréla, le quartier des Niaré, est un des plus anciens quartiers de Bamako.

À la fin du XIXe siècle, Bamako est un gros village fortifié de 600 habitants, lorsque le 1er février 1883, les Français, avec Borgnis-Desbordes, y pénètrent.

En 1895, elle devient chef-lieu de cercle avant de devenir capitale du Haut Sénégal-Niger le 17 octobre 1899 puis du Soudan français en 1920. Entre 1903 et 1907 est construit le palais de Koulouba, palais du gouverneur puis siège de la présidence de la République à partir de l’indépendance en 1960.
En 1904, la ligne de chemin de fer du Dakar-Niger est inaugurée. En 1905 débute la construction de l’Hôpital du point G.

Le 20 décembre 1918, Bamako devient une commune mixte dirigée par un administrateur-maire.

En 1927 est construite la cathédrale. La Maison des artisans est créée en 1931. En 1947 un premier pont sur le Niger est érigé. La grande mosquée de Bamako est construite en 1948.

Le 18 novembre 1955, Bamako devient une commune de plein exercice, son maire, Modibo Keïta, est élu pour la première fois un an plus tard, le 16 novembre 1956. Le 22 septembre 1960, l’indépendance du Mali est proclamée et Bamako devient la capitale de la nouvelle république.

[modifier] Démographie et géographie

Située sur les rives du fleuve Niger, appelé Djoliba (« le fleuve du sang »), la ville de Bamako est construite dans une cuvette entourée de collines. Elle s’étend d'ouest en est sur 22 km et du nord au sud sur 12 km, pour une superficie de 267 km².

Son accroissement démographique est impressionnant : 2 500 habitants en 1884, 8 000 habitants en 1908[2], 37 000 habitants en 1945, près de 100 000 en 1960 lors de l’indépendance du Mali, l’agglomération compte aujourd’hui plus d’un million six cent mille habitants et continue d'attirer une population rurale en quête de travail (certains experts parlent de trois millions d'habitants en 2007 à Bamako). Cet accroissement incontrôlé entraîne des difficultés importantes en termes de circulation, d’hygiène (accès à l’eau potable, assainissement), pollution…

Bamako sur le  fleuve Niger
Bamako sur le fleuve Niger

Située à 1 000 kilomètres de Dakar et d’Abidjan et à 120 kilomètres de la frontière guinéenne, Bamako est devenu le carrefour de l’Afrique de l'Ouest et accueille une population variée, composée des différentes ethnies présentes au Mali mais aussi issues des pays limitrophes.

[modifier] Administration

La ville de Bamako est divisée en six communes ayant chacune un conseil communal et un maire[3] :

  • commune 1 : Fatoumata Doumbia Konté
  • commune 2 : Gaoussou Ly
  • commune 3 : Abdel Kader Sidibé
  • commune 4 : Issa A. Guindo
  • commune 5 : Demba Fané
  • commune 6 : Souleymane Dagnon.

Bamako est également érigé en district avec un maire élu par l’ensemble des conseillers. Adama Sangaré (ADEMA/PASJ) a été élu maire du district de Bamako le 9 juillet 2007. Il remplace Moussa Badoulaye Traoré, décédé le 6 juin 2007[4].

[modifier] Transport et économie

Transports collectifs à Bamako
Transports collectifs à Bamako

Une ligne de chemin de fer relie Bamako à Dakar en passant par Kati, Négala, Kita et Kayes.

Le réseau routier permet de se rendre vers Koulikoro, Kati, Kolokani, Ségou, Sikasso. L’aéroport international de Bamako-Sénou est situé à 15 km du centre-ville et dessert les principales capitales des pays de la sous-région mais également du reste de l’Afrique et Paris. La navigation sur le fleuve Niger est possible à partir de Koulikoro vers Mopti et Gao.

Une bonne partie du transport se fait soit par le fleuve Niger soit par les routes asphaltées qui relient Bamako aux principales grandes villes de région. Le taxi-brousse est l'un des principaux éléments du transport routier malien.

La ville de Bamako est située de part à d’autre du fleuve Niger. Deux ponts relient les deux rives : le pont des Martyrs (ancien pont de Badalabougou achevé en 1960 et rebaptisé en mémoire des manifestants tués en mars 1991 par le régime de Moussa Traoré) et le pont du roi Fahd d'Arabie séoudite, du nom du bailleur de fond. Une chaussée submersible est praticable en dehors de la saison des pluies. Un troisième pont est actuellement en projet, financé par la République populaire de Chine. Localisé à hauteur de Sotuba, il a comme objectif de désengorger la circulation dans la ville[5].

L’agriculture est limitée essentiellement au maraîchage, la pêche (malgré la présence de pêcheurs bozos) et l’élevage sont peu développés.

Artisanat au centre de Bamako
Artisanat au centre de Bamako

Le district de Bamako concentre 70 % des entreprises industrielles[6].

Le secteur tertiaire est le plus développé, notamment l’artisanat (avec notamment la Maison des artisans) et le commerce. Mais Bamako est aussi le siège des grandes entreprises et des administrations du pays.

L'électricité, dont la distribution est assurée par Énergie du Mali, provient du barrage hydroélectrique de Sélingué.

La distribution d’eau potable à Bamako et à Kati est assurée par une station de pompage sur le fleuve Niger. Cependant, la capacité de 135 000 m³ d’eau potable par jour est insuffisante pour assurer les besoins estimés à 152 000 m³ durant la saison chaude entre avril et juin. Durant cette période, les quartiers situés en hauteur connaissent de fréquentes coupures d'eau dans la journée. Une nouvelle station de pompage doit ouvrir à Kabala en 2009.

L’hôpital du point G, construit entre 1906 et 1913, couvre une superficie de 25 hectares. Ancien hôpital militaire, devenu hôpital civil peu avant l’indépendance du Mali, il se situe sur une colline surplombant Bamako, nommée par le colonisateur français Point G[7]

[modifier] Relations internationales

Bamako est l'hôte de nombreuses manifestations internationales, comme le sommet Afrique-France en 2005 ou le Forum social mondial qui s'est tenu à Bamako du 19 au 23 janvier 2006.

[modifier] Jumelage

Bamako est jumelée avec plusieurs villes[8] :

Des accords de coopération sont également signés avec les villes françaises de Lyon, Marseille et Bordeaux ainsi qu’avec la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou.

[modifier] Culture

[modifier] Monuments et sites

Icône de détail Article détaillé : Monuments de Bamako.

Bamako étant la capitale politique et administrative, les principaux ministères se situent dans le quartier du Fleuve. La présidence de la République est installée dans le Palais de Koulouba, situé sur une colline baptisée par les Bamakois « colline du pouvoir ». Ce palais a été construit en 1908 pour abriter la résidence du gouverneur du Soudan français pendant la colonisation. Le Musée national du Mali a été construit en 1979 par les architectes Jean-Loup Pivin et Pascal Martin Saint-Léon, en banco stabilisé en s’inspirant du style soudanais. Il propose plusieurs expositions à partir de nombreux témoignages matériels de la vie culturelle des sociétés maliennes : sur l'artisanat traditionnel et moderne, la vie quotidienne, la statuaire, les objets de culte ou de pouvoir… Il met en valeur les arts contemporains : les arts plastiques ou la photographie, ainsi qu’une collection sur la préhistoire au Mali. À proximité se trouve un jardin botanique présentant les principales espèces caractéristiques ainsi qu’un parc zoologique de 17 hectares.

La Maison des artisans de Bamako réunit différents artisans.

Le Marché rose est situé au cœur de Bamako. Construit pendant la colonisation, il fut dévasté par un incendie en 1993 puis reconstruit. Il est le poumon économique de la ville, avec l’autre grand marché, celui de Médine.

La Maison des artisans, construite en 1933, est située à proximité de la grande mosquée. Elle regroupe les différents types de productions artisanales du pays (bois, or, fer, cuir…).

La ville de Bamako est située de part à d’autre du Fleuve Niger. Deux ponts relient les deux rives : le pont des martyrs (ancien pont de Badalabougou achevé en 1960 et rebaptisé en mémoire des manifestants tués en mars 1991 par le régime de Moussa Traoré) et le pont du roi Fahd d'Arabie séoudite, du nom du bailleur de fond. Une chaussée submersible est praticable en dehors de la saison des pluies.

[modifier] Manifestations culturelles

Bamako abrite différentes manifestations d'ampleur nationale et internationale, comme les Rencontres africaines de la photographie et le Festival international de percussion de Bamako.

Le Festival des réalités est un festival de théâtre se déroulant à Bamako au mois de décembre.

Ce festival a été créé en 1996 par Adama Traoré, comédien, metteur en scène et professeur d’art dramatique à l’Institut national des Arts de Bamako. Il est organisé par l’association malienne Acte Sept. Le Festival du Théâtre des Réalités se développe, depuis la 2e édition du festival en 1997, dans le cadre d’un partenariat avec la ville d’Angers. Il est devenu biennal depuis 2000. La 7e édition a eu lieu du 10 au 17 décembre 2004.

Ce festival théâtral propose une ouverture pluridisciplinaire avec de la danse, de la musique, des arts visuels. Outre une programmation de qualité avec des créations théâtrales provenant d‘Afrique de l’Ouest, il propose des lectures publiques, des conférences et des stages pour les professionnels.

Le festival est ancré dans les réalités de l’Afrique d’aujourd’hui (le thème de la 7e édition était « Femmes et stéréotypes »). Son ambition est de favoriser la rencontre des différents acteurs culturels : artistes, diffuseurs, public, médias…

La première édition du festival Les voix de Bamako, organisé par l’association Kolomba, se déroulera du 2 au 9 février 2008 au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ. Il a comme objectif la promotion de la tradition, de l’art et de la culture du Mali et de l’Afrique[9].

[modifier] Espaces Culturels et musées

  • [1] Centre Culturel Français.
  • Bibliothèque nationale du Mali abritant la Maison africaine de la photographie.
  • Le musée de la Femme.
  • Le Musée national du Mali (les coutumes et le textile).
  • Le site archéologique et les peintures rupestres.
  • Le Conservatoire des Arts et Métiers multimédias Balla Fasseke Kouyaté est un établissement d’enseignement supérieur dans les domaines artistiques : danse, musique, art plastique et multimédia. Il est dirigé par Abdoulaye Konaté[10].

[modifier] Sports

Plusieurs stades sont construits à Bamako : stade Mamadou Konaté, stade omnisports Modibo Keïta, stade Ouenzzin Coulibaly, stade du 26 mars.

La plupart de ces stades ont été agrandis et modernisés pour la Coupe d'Afrique des nations de football 2002 qui a eu lieu au Mali.

Le Stade Malien, le Djoliba AC et le Centre Salif Keita sont des clubs de football basés à Bamako.

Le Panafrican meeting est un meeting d'athlétisme qui se déroule chaque année à Bamako.

[modifier] Religion

La population est à 90 % musulmane. On rencontre à Bamako beaucoup d'écoles coraniques et plus de cent mosquées.

[modifier] Quartiers

Vue de Bamako
Vue de Bamako

Bamako compte soixante quartiers, parmi lesquels :

  • ACI 2000,
  • Baco Djicoroni (« derrière le fleuve »), Badalabougou, Badiabougou, Badialan, Bagadadji, Bamako Coura, Banankabougou, Bankoni, Bolibana (« la course est finie »), Bougoudani, Boulkassombougou, Bozola (« chez les Bozos »),
  • Daoudabougou, Dar Salam, Dianequela, Djélibougou (« le quartier des griots »), Djicoroni, Dravéla
  • Faladié,
  • Garatiguibougou,
  • Hamdallaye, Hippodrome,
  • Kalaban, Kalaban Coura, Konatebougou, Kondianbougou, Korofina, Koulouba (« la grande coline », site de la Présidence),
  • Lafiabougou, Lassa,
  • Magnambougou, Médina Coura, Minkorobougou, Missira (« quartier de la mosquée »), Moussabougou,
  • Niamankoro, Niaréla,
  • Ouolofobougou (« le quartier des Wolofs[11] »),
  • Point G (site de l'hôpital),
  • Quartier du fleuve, Quartier Mali, Quartier Niger, Quinzambougou (« quartier des « 15-Ans »[12] »),
  • Sabalibougou, Sanfile(« sans fil[13] »), Sébénikoro, Senou, Sogoniko, Sokorodji, Sotuba,
  • Titibougou, Tomikorobougou, Torokorobougou,
  • Yamakoro, Yirimadio.

[modifier] Homonymie

[modifier] Personnages célèbres

[modifier] Notes et références

  1. World's fastest growing cities and urban areas from 2006 to 2020, CityMayors.com.
  2. S. Konaté, Bamako, enracinée dans l’histoire, ouverte au Monde, L’Essor , 1er décembre 2005.
  3. Élus en 2004.
  4. « District de Bamako : les grandes ambitions du nouveau maire », L'Essor du 9 juillet 2007
  5. « Troisième pont de Bamako : le compte à rebours a commencé » , L'Essor, 19 novembre 2007.
  6. Recensement industriel réalisé en 2006, communiqué du Conseil des ministres du 20 décembre 2006.
  7. B. Doumbia, « Centenaire du Point G : Un siècle à la pointe des soins et une belle histoire », L'Essor, 11 décembre 2006.
  8. * Site officiel de la ville.
  9. « Le festival "Les voix de Bamako" en février  », Pana, 17 octobre 2007.
  10. Joëlle Busca, « Un établissement de formation artistique de haut niveau à Bamako : Le Conservatoire des Arts et Métiers multimédias Balla Fasseke Kouyaté », Africultures, 9 juillet 2007.
  11. Les Wolofs en question étaient à l'origine les ouvriers ayant construit le chemin de fer arrivant de Dakar.
  12. Quartier dont les concessions étaient attribuées aux tirailleurs ayant 15 ans de service dans l'armée.
  13. Lieu où fut installé le premier poste de Téléphonie Sans Fil.

[modifier] Liens externes