Despotat d'Épire

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Δεσποτάτο της Ηπείρου (el)
Despoti i Epirit (sq)

(Despotat d'Épire)
1204 — 1337
Monarchie, successeur local de l'Empire byzantin
Carte de l'Asie mineure et des Balkans en 1204 (frontières très approximatives) ; le Despotat d'Épire est indiqué en vert.
Carte de l'Asie mineure et des Balkans en 1204 (frontières très approximatives) ; le Despotat d'Épire est indiqué en vert.

Quatrième croisade et création 1204
Conquête byzantine 1337
Capitale
Langue(s) Grec
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Entité précédente
Empire byzantin
Entité suivante
Empire byzantin

Le despotat d’Épire est un des États successeurs de l’empire byzantin né après la quatrième croisade en Épire, une région qui s'étend sur la côte adriatique entre le sud de l’Albanie actuelle et le golfe de Corinthe.

Le terme de despotat est formé sur celui de despote (Δεσπότης), qui désigne alors à la cour de Constantinople un membre de la famille impériale. Son équivalent le plus proche est prince ; un despotat serait donc une principauté.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Fondation

Le despotat d’Épire fut fondé par Michel Doukas, cousin du dernier empereur byzantin avant la conquête franque, Isaac II Ange. Michel s’allia d’abord à Boniface de Montferrat, l’un des chefs de l’armée croisée, mais se révolta contre lui une fois qu’il eut conquis l’Épire, qui devint donc le centre d’une principauté grecque se prétendant le successeur de l’empire byzantin. Michel dut se soumettre, au moins nominalement, à l’empereur latin de Constantinople, Henri de Hainaut en 1209, mais il ne tarda pas à rejeter cette allégeance pour attaquer le royaume de Thessalonique, possession de son ancien allié, Boniface de Montferrat. Repoussé devant Thessalonique par les armées de Henri, Michel concentra ses ambitions sur la côte adriatique ; il conquit plusieurs ports sur la côte et sur le golfe de Corinthe, notamment l’île de Corfou. Il fut assassiné en 1214 et le despotat passa à son demi-frère Théodore Doukas.

[modifier] Lutte contre les États latins et l'Empire de Nicée

Théodore relança l’attaque de Thessalonique. L’empire latin, préoccupé par le conflit avec l’empire de Nicée, ne put l’empêcher de prendre la ville en 1224. Avec l’aide des Bulgares, Théodore expulsa les Francs de la Thrace. En 1227, il se proclama empereur. Il rompit ensuite l’alliance et tenta de chasser les Bulgares. En 1230, son armée fut battue et lui-même fait prisonnier et aveuglé.

C’est son fils Michel II qui prit la destinée du despotat en main. En 1246, l’empereur de Nicée Jean III Vatatzès conquit Thessalonique ; en 1248, Michel II fut obligé de le reconnaître comme empereur. En 1257, il se révolta contre le nouvel empereur, Théodore II Lascaris, et tenta de reconquérir Thessalonique, mais il fut attaqué dans ses possessions adriatiques par le roi de Sicile Manfred. En 1258, Michel II, allié avec le prince d’Achaïe Guillaume de Villehardouin, attaqua les forces nicéennes. Ils furent défaits par l’empereur Michel VIII Paléologue à la bataille de Pélagonie. L’essentiel du despotat fut annexé par l’empire byzantin, puis reconquis par Michel II.

[modifier] Vassalité angevine

En 1261, Michel VIII reconquit Constantinople et continua de considérer le despotat comme un état vassal de l’empire. Pour sauvegarder son indépendance, Michel II entra dans la vassalité de Charles Ier d’Anjou, roi de Sicile, et de ses descendants les rois de Naples. Le despotat, dirigé à la mort de Michel II en 1271 par son fils Nicéphore Ier, oscilla entre royaume de Naples et empire byzantin au gré de jeux d’alliance très fluctuants. En 1291, une grande part du despotat passa à un prince angevin, Philippe Ier, prince de Tarente, mais la cousine de Nicéphore, Anna, se révolta contre Philippe en 1306. En 1312, Philippe de Tarente abandonna le despotat à Thomas, le fils d’Anna.

En 1318, Thomas fut assassiné par un aventurier romain, Niccolò Orsini, qui épousa sa veuve et prit le contrôle du despotat. Il fut assassiné à son tour par son frère Giovanni en 1323, lui-même tué par sa femme Anna, qui devint la régente pour leur fils Nicéphore II. En 1337, le despotat fut conquis par l’empereur Andronic III Paléologue puis le roi de Serbie Stefan Uroš IV Dušan. Grâce à l’aide de la cour de Naples, Nicéphore le reconquit en 1356. Il mourut en 1359 et le despotat fut repris par l’empire serbe. L'Épire fut ensuite disputée. Elle repassa brièvement sous le contrôle des despotes de la famille Tocco de Céphalonie avant d'être finalement conquise par les Ottomans au 15ème siècle.

[modifier] Despotes d’Épire

  • 1448 - 1479  : Leonardo III Tocco
l'empire latin en 1230.
l'empire latin en 1230.