DEMOS

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DEMOS (Démocratie étudiante pour une majorité d'orientation syndicale, puis Démocratie et égalité dans une majorité d'orientation syndicale) : est une sensibilité de la Majorité nationale de l'UNEF, avec la majorité de la majorité, dont elle est la plus proche, et la sensibilité Syndicalisme pour l'Égalité.

Sommaire

[modifier] Caractéristiques

Elle rassemble des proches de certains courants altermondialistes, des militants de plusieurs partis politiques, et des « non-encartés ». Elle se distingue de la majorité par le choix d'une plus grande souplesse dans l'organisation de l'UNEF, et de la sensibilité Syndicalisme pour l'Égalité par un ancrage dans la tradition républicaine et laïque. Elle se distingue de façon générale par une culture profondément ancrée dans les nouveaux types de militantismes issus de l'alter-mondialisme. Enfin, elle prône la mise en place d'un allocation universelle (c’est-à-dire l'instauration d'un revenu de base permettant de subvenir complètement à l'ensemble des besoins vitaux pour tous, annulant ainsi l'impératif du travail), dont l'allocation d'autonomie n'est que le premier pas.

Elle édite le bulletin de sensibilité Des Mosaïques.

Elle est présente sur les AGE de Rouen et du Havre notamment.

[modifier] Historique

[modifier] Origine fabiusienne

Les premiers militants fabiusiens intègrent l'UNEF-ID de Rouen dès le milieu des années 1980. Emmenés par Christophe Bouillon, ils disputent la direction d'AGE aux rocardiens.

Mais, il faut attendre l'automne 1990 et une réunion de la structure jeune du courant fabiusien (Égalité Jeunes Socialistes) pour que ceux-ci décident que le courant doit s'investir nationalement dans l'UNEF-ID. Cette décision fait suites aux réflexion menées conjointement par Jean-Marcel Bichat, conseiller de Laurent Fabius et de Nicolas Ravailhe, responsable national des jeunes fabiusiens. Stéphane Nissant est alors chargé de réunir les militants dispersés, d'en faire venir d'autres du MJS et de les structurer dans une sensibilité qui prend alors le nom de DEMOS pour Democratie Étudiante pour une Majorité d'Orientation Syndicale. À cette époque, l’UNEF-ID est très marquée par les luttes de courant du Parti socialiste, aussi l’entrée des fabiusiens semble naturelle. Il s'agit de poursuivre sur un autre terrain l'affrontement Fabius Jospin (la majorité de l'UNEF-ID au PS soutient alors Jospin). Toutefois, les militants de DEMOS pensent avoir leur place dans la majorité. Des négociations s'ouvrent donc, grâce à l'entremise des quelques fabiusiens de la MNEF, avec l'équipe de Christophe Borgel. Mais cette dernière les fait échouer craignant de bouverser ses équilibre interne et en refusant à DEMOS un poste au Bureau national (BN). DEMOS se tourne alors vers le CERES étudiant bien implanté dans l'appareil. Ce rapprochement semble naturel car les deux courants partagent une vision assez proche du syndicalisme étudiant basée sur la volonté de défendre une université laïque et républicaine, favorisant l'égalité des chances réelle. Il s'agit aussi de refuser une évolution consumériste de l'université et une perte d'autonomie de l'enseignement supérieur face aux intérêts des entreprises privées.

[modifier] De la TUPI à la crise de 1993

Mais, à ce moment là, le CERES cherche aussi à dénoncer la trop grande proximité entre la direction de l'UNEF-ID, cambadéliste donc rallié à Jospin, et la direction jospiniste du Parti socialiste. Cette volonté, se traduit par un rapporchement avec les autres opposants et donne naissace à la Tendance unité par l'indépendance dite TUPI. DEMOS participe donc à la TUPI et c'est avec elle que les fabiusiens font leur entrée officielle dans le débat national de l'UNEF-ID, à l'occasion du congrès de 1991. Mais ils peinent à trouver leur place dans cette alliance dominée par l’extrême gauche. Toute fois, cette stratégie leur permet d'obtenir, pour Stéphane Nissant, le poste au BN que Christophe Borgel leurs avait refusé. A cette époque, DEMOS en s'appuyant plus ou moins sur le MJS selon les ciconstances préside les AGE de Rouen, Le Havre, Limoges et Brest, la sensibilité est aussi implanté à Toulouse ou elle dirige le Comité d'action syndicale (CAS) de Science Po et à la MNEF. Mais, durant ses trois ans (1990-1993), DEMOS évolue. La sensibilité commence à s'éloigner des réseaux fabiusiens pour se concentrer sur un travail plus syndicale que politique. DEMOS attire alors un petit groupe de poperénistes venus notamment de Nantes et Paris conduit par Etienne Mercier et Arnaud Lemoine.

En 1993 une scission dans la majorité (Tendance indépendance et action) conduit à une forte bipolarisation de l’UNEF-ID. De son coté, DEMOS dont l'évolution militante a permis la mise en évidence de convergences d'orientation et de militantisme avec le groupe de Philippe Campinchi fait alors le choix de soutenir la majorité. Mais le congrès de Clermont-Ferrand n’ayant pas réussi à départager clairement majorité et opposition, une année de crise s’ouvre dans le syndicat étudiant. Les fabiusiens comme les autres entament alors une réflexion sur eux-mêmes, les menant à se renouveler. Cette nécessité est renforcée par la déception que représente le congrès de Clermont-Ferrand. En effet, loin d'être intégrés dans l'appareil, les fabiusiens sont marginalisés et Stéphane Nissant se retrouve seul au Bureau national (BN).

[modifier] 1994, rupture dans la stratégie

Sous la direction d’Arnauld Champremier-Trigano, les fabiusiens de l’UNEF-ID décident de s’émanciper définitivement de leur tutelle politique et de choisir une orientation syndicale plus offensive. Cette remise en question ne se fait pas simplement. Il faut pour cela s'opposer d'une part aux fabiusiens du MJS et d'autre part aux militants DEMOS de la MNEF (à une période où la mutuelle soutient encore la majorité de Philippe Campinchi). Cet affrontement leur fait perdre l'AGE de Brest, mais le groupe d'Arnauld Champremier-Trigano ne se décourage pas. En dehors de l'UNEF-ID, ils se retrouvent alors dans les clubs Res Publica qu'ils viennent de créer et dont le but affiché est de sortir du microcosme étudiant et d'étendre la réflexion à l'ensemble de la société. Dans le courant de l’année 1994, DEMOS rejoint l’opposition incarnée par la Tendance avenir syndical et prend part, lors du congrès de Paris, au renversement de la majorité. A ce moment là, DEMOS devait peser environ 6 à 7 % des voix en congrès. DEMOS participe alors à la nouvelle équipe emmenée par Pouria Amirshahi et Arnauld Champremier-Trigano devient vice-président de l’UNEF-ID. En outre, elle obtient la présidence de la Commission de contrôle qui revient à Arnauld Lemoine et trois autres postes au BN. La volonté d'indépendance se traduit concrètement à Rouen par le remplacement de Philippe Robert, jugé trop proche du MJS, par Jean-Baptiste Dulos non encarté.

C'est à cette époque que les piliers idéologiques de DEMOS qui sont l'allocation universelle, la laïcité et l'attachement à la construction européenne sont théorisés. DEMOS parvient à imposer à la majorité l'idée que l'allocation d'étude doit être financée par l'abandon de la demi-part fiscale accordée aux parents d'étudiants. En terme d'implantation, outre Rouen et le CAS Science Po de Toulouse, DEMOS se construit au Havre et à Niort, AGE qu'elle dirige. Elle dispose aussi d'une bonne implantation à Nantes, Grenoble et sur Paris.

Entre 1997 et 1999, le départ d'Arnauld Champremier-Trigano, de Pierre Cattan, l'autre animateur de DEMOS, et de Jean-Baptiste Dulos (président de l'AGE de Rouen), et le manque de relève dans les cadres entraînent DEMOS dans une période de déclin. La sensibilité cesse d'être représentée au Bureau national. Elle se replie alors sur ses AGE de Rouen et du Havre dans lesquelles l'activité militante est parfois bien faible, surtout au Havre.

[modifier] La réunification

À partir de 2001, DEMOS est a nouveau représenté au Bureau national (BN). Un poste de délégué, puis de membre à part entière est attribué à Frédéric Vigouroux, militant de Rouen monté à Paris. La sensibilité évolue et s’ouvre à certains courants alter-mondialistes et non "encartés". Les AGE de Rouen et du Havre retrouvent une activité normale. En 2003, la création du magazine TOC par Arnauld Champremier-Trigano et Pierre Cattan, permet de faciliter le recrutement de nouveaux cadres parisiens. DEMOS se définit alors comme un espace militant de gauche situé en dehors des courants politiques. Pour s'assurer de ne plus être assimilés aux fabiusiens certains membres de DEMOS surnomment leur sensibilité "SCALF" pour "Sensibilité carrément anti-Laurent Fabius". À cette période DEMOS est représenté au BN par Benoît Houssin (membre délégué du congrès de 2003 à juin 2004) puis Nathalie Beauval et Guillaume Legal (la première comme membre du BN, le second comme membre délégué du congrès de 2005 à celui de 2007). A noter le cas de Jean-Baptiste Prévost qui, vers 2003, prend ses distances avec DEMOS avant d'occuper diverses responsabilités nationales, notamment le poste de trésorier. Fin 2007, Jean-Baptiste Prévost devient le nouveau président de l'Unef.

[modifier] Crise de 2007

En 2007, DEMOS traverse une crise. Un conflit oppose les principaux animateurs, Nathalie Beauval et Guillaume Legal, à la nouvelle direction de l'AGE de Rouen présidée par Boris Chaumette et soutenue par Frédéric Vigouroux, vice-président de la Commission de contrôle. Ne parvenant pas à s'entendre avant le congrès les membres de DEMOS se révèlent dans l'incapacité de désigner des candidats pour occuper les postes réservés à cette sensibilité au Bureau national (BN) de l'UNEF. Toutefois, peu après les instances nationales de l'UNEF sont définitivement constituées et élues officiellement lors du Collectif national des 30 juin et 1er juillet 2007. Elles comprennent pour DEMOS, Jonathan Halimi au Bureau national, Boris Chaumette comme délégué au BN, Frédéric Vigouroux vice-président de la Commission de contrôle.

Lors du Collectif national des 9 et 10 février 2008, Boris Chaumette a remplacé Frédéric Vigouroux à la Commission de Contrôle, et Jonas Didisse, président de l'AGE de Rouen, est devenu délégué au Bureau National.

[modifier] Liens externes