Déodat Roché

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Déodat Roché (Arques, le 13-12-1877 - Arques, le 12 janvier 1978) est sutout connu pour ses travaux sur le catharisme. Il fut à la fois magistrat, philosophe, anthroposophe, franc-maçon, et historien du catharisme.

Il fut très jeune préoccupé par les questions spirituelles et ésotériques. Depuis 1890, il étudiait avec son père les auteurs occultistes de son époque, entre autres, Fabre d'Olivet, Papus, Édouard Schuré, Sédir, Allan Kardec, Fabre des Essarts, etc. A l'âge de quatorze ans il prit conscience de la tragédie qui s'était déroulée dans sa région au XIIIe résultant de la Croisade catholique contre les Albigeois. De là son intérêt pour l'histoire et les doctrines des Cathares.

En 1896 il s'affilia au « Groupe indépendant d'études ésotériques » de Papus et entretint une correspondance avec Sédir. Puis en 1899 il s'affilia à l'Église gnostique universelle, sous le nom de Theodotos, et en 1901 en sera ordonné diacre, finalement en 1903, le diacre Theodotos est ordonné évêque gnostique de Carcassonne, « Sa Grandeur Tau Theodotos », mais peu de temps après, il prit ses distances de l'Église gnostique dont il trouvait les enseignements figés. Après une licence de Droit, il obtint une licence en philosophie avec un travail de fin d'études intitulé Plotin a-t-il simplifié le système des Valentiniens? qu'il présenta en 1903. Alors qu'il était encore étudiant à Toulouse, en 1900 , avec le Dr. Louis Sophrone Fugairon, également membre de l'Église gnostique, il fonda la revue « Le Réveil des Albigeois », qui devint en 1901, « La Gnose moderne », dont la publication fut stoppée avant 1904, après avoir réalisé quelques échanges avec la revue viennoise « Die Gnosis » de M. Rappaport. Devenu avocat en 1901, puis magistrat en 1906, d'abord à Limoux, puis à Carcassonne, il resta pourtant branché sur la philosophie en participant à des revues et des associations ayant trait à la spiritualité, comme la « Société de culture morale et de recherches psychiques ». A Carcassonne, il entra aussi dans la franc-maçonnerie, au Grand Orient de France. Il deviendra « Vénérable » de Loge et occupera ensuite des fonctions supérieures.

En 1923, il devint Président du Tribunal de Castelnaudary, puis fut nommé Vice-Président en 1935, puis Président en 1939. Sa carrière de magistrat fut interrompue par le régime de Vichy, à cause de de son appartenance maçonnique (mais comme il n'était plus actif, on prit comme prétexte fallacieux qu'il s'occupait d'histoire des religions et de spiritisme). Il fut ainsi radié du barreau par le gouvernement de Vichy en 1941, il demeurera cependant à Béziers jusqu'en 1943, où il fut mis à la retraite d'office. Il fut élu Maire d'Arques en 1925, mais démissionna en 1935 et aussi élu conseiller général du canton de Couiza, après la libération, en 1945, mais en 1946, il quitta définitivement la scène politique. A partir de ce moment, il put se consacrer pleinement à ses recherches et activités liées au catharisme.

En 1921, il découvrit l'œuvre de Rudolf Steiner. Il écrivit à Steiner en novembre 1921, il le rencontra en septembre 1922 à Dornach. Il devint membre de la Société anthroposophique et, en 1924 membre de l'Université Libre de la Science de l'Esprit.

En automne 1948, Déodat Roché fit paraître le premier numéro des « Cahiers d'Études Cathares » et en avril 1950, il fonda la « Société du Souvenir et des Études cathares » dont Lucienne Julien devint la secrétaire, et ensuite la présidente après la mort de Déodat Roché. Mais Simone Hannedouche fut la principale collaboratrice de Déodat Roché aux Études Cathares dès 1949 jusqu'en 1971. Déodat Roché obtint la collaboration de nombreux auteurs et chercheurs de toutes tendances, dont René Nelli dont il fut l'ami.

Chaque année à partir de 1956, Déodat Roché et Simone Hannedouche organisaient et animaient les camps d'été de l'Estagnol dans la vallée du Rialsès dans les Hautes-Corbières. Le séjour d'été de la Société du Souvenir et d'Études Cathares était un lieu de rencontres, d'échanges, de vie communautaire et de conférences. Les journées commençaient par une méditation avant le lever du soleil. On y faisait aussi de la musique, du chant, de la paneurythmie, des cours de peinture, etc. Ces camps d'été ont rassemblé quantité de personnes motivées par une recherche spirituelle. Déodat Roché ou Simonne Hannedouche faisaient des exposés. Déodat roché se référait souvent à Rudolf Steiner et à Peter Deunov.

Déodat Roché et la Société du Souvenir et des Études cathares firent placer la stèle commémorative qui se trouve au pied du pog de Montségur. Elle fut inaugurée le 21 mai 1961.

Depuis 1996, la maison de Déodat Roché au cœur du village d'Arques a été transformée en une exposition dédiée au catharisme.

[modifier] Œuvres principales

  • Contes et légendes du catharisme
  • Le Catharisme, tome I, Editions Cahiers d'Études Cathares, Narbonne 1957
  • Le Catharisme, tome II, Cahiers d'Études Cathares, numéro Hors Série, 1976
  • L'Église Romaine et les Cathares Albigeois, Editions Cahiers d'Études Cathares, Narbonne 1957
  • Résurgence du Manichéisme - Ismaëliens, Cathares, Rose-Croix, Société du Souvenir et des Études Cathares, Narbonne 1981
  • St-Augustin et les Manichéens de son temps, in Cahiers d'Études Cathares, Printemps 1989, XLe année.
  • Gnose antique et pensée moderneCahiers d'Études Cathares, in Numéro spécial, 1982
  • Survivance et Immortalité de l'Âme
  • Mission future de la Russie. Mission actuelle de l'Occitanie (brochure)
  • Catharisme et Science spirituelle, (brochure)
  • Evolution individuelle et Harmonie sociale, (brochure)

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Pierre Bonnerot, Déodat Roché et l'Église Gnostique, in Cahiers d'Études Cathares, Numéro spécial, 1982
  • José Dupré, Un Cathare au XXe siècle - Déodat Roché (1877-1978), La Clavellerie, Chancelade 2001
  • Jean-Philippe Audouy, Déodat Roché « Le Tisserand des Catharismes »

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