Papus

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Gérard Encausse, dit Papus
Gérard Encausse, dit Papus

Gérard Encausse, dit Papus (13 juillet 1865 à La Coruña - 25 octobre 1916 à Paris) est un occultiste français, cofondateur de l'Ordre Martiniste avec Augustin Chaboseau.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né d’un père français et d’une mère espagnole, Gérard Anaclet Vincent Encausse passa toute sa jeunesse à Paris, où il fut reçu docteur en médecine. Avant même de terminer ses études, il s’était donné pour tâche de lutter contre le scientisme de l’époque en répandant une doctrine nourrie aux sources de l’ésotérisme occidental. Encausse, qui se fit appeler Papus d’après le nom d’un esprit du Nyctameron d’Apollonius de Tyane, fut un chef de file incontesté. Il se défendait d’être un thaumaturge ou un inspiré et se présentait comme un savant, un expérimentateur. Il doit ses idées à Saint-Yves d'Alveydre, à Wronski et surtout à Eliphas Lévi et à Fabre d'Olivet. Par ailleurs, la pensée de Louis-Claude de Saint-Martin a laissé sur lui une trace profonde à partir de 1889 environ, peu après sa rupture (en 1888) avec la Société Théosophique de Mme Blavatsky. C’est en 1889 aussi qu’il s’affilie à l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix fondé par Péladan et Guaita cette année-là.

L’Ordre Martiniste, créé par Papus et par Augustin Chaboseau en 1891, doit son nom au souvenir de Saint-Martin et peut-être à celui de Martines de Pasqually. Dans sa revue officielle, L’Initiation, fondée par Papus en 1888, on relevait les noms de Stanislas de Guaita, Péladan, Charles Barlet, Matgioi, Marc Haven, Paul Sédir, Albert de Rochas, Lucien Chamuel. Mais, du moins pendant longtemps, les noms de Martines de Pasqually, Saint-Martin, ou Willermoz y sont beaucoup moins cités que ceux de Fabre d’Olivet et d’Eliphas Lévi. Les premiers martinistes de renom furent Paul Adam, Maurice Barrès, Stanislas de Guaita, Victor-Émile Michelet et Péladan.

D'autre part il se constitua un groupe organisant des cours et des conférences visant à faire découvrir aux chercheurs les valeurs de l'ésotérisme occidental. Il devint bientôt le cercle extérieur de l'Ordre Martiniste, et, après s'être appelé Ecole supérieure Libre des Sciences Hermétiques, prit finalement le nom de Faculté des Sciences Hermétiques. Les cours étaient nombreux (une douzaine par mois environ), et les sujets étudiés allaient de la Kabbale à l'Alchimie et au Tarot, en passant par l'histoire de la philosophie hermétique. Papus, Sédir, V-E Michelet, et A. Chaboseau, entre autres, jouaient les professeurs. La section Alchimie, dirigée par François Jollivet-Castellot, est à l'origine de la Société Alchimique de France.

Ce vaste mouvement hermétique, dont Papus était l’une des âmes agissantes, est sans nul doute inséparable de la littérature symboliste de cette époque, bien qu’il fût lui-même naturellement beaucoup plus orienté vers les mystères de l’occultisme que vers les recherches esthétiques de Mallarmé ou de Villiers de l’Isle-Adam. De leur côté, les symbolistes ne trouvaient guère dans le renouveau ésotérique que des thèmes d’inspiration. Le martinisme, d’ailleurs, n’apparaît à cette époque que comme l’une des nombreuses manifestations de ce renouveau.

Papus eut une production littéraire impressionnante, qui lui valut le surnom de « Balzac » de l’occultisme. D'aucuns lui reprochent cependant d'avoir manqué de rigueur dans ses travaux sur la Qabbale. Par ses talents de vulgarisateur, il contribua à ouvrir les esprits de son temps aux sources vives de la pensée analogique et de l’imagination créatrice, poursuivant en cela le travail qu'Eliphas Lévi avait entrepris (Les Disciples de la science occulte, Paris, 1888; Traité élémentaire d'occultisme, Paris, 1898; Traité méthodique des sciences occultes, Paris, 1891; L’Occultisme contemporain, Paris, 1887, etc.)

Papus dans une loge martiniste de la Belle époque.
Papus dans une loge martiniste de la Belle époque.

En automne de 1905, Nicolas II, aux prises avec les troubles sociaux, l’appela à Tsarskoïe Selo pour lui demander conseil. Papus évoqua alors, au cours d’une opération magique, l’esprit d’Alexandre III, qui préconisa la répression et annonça une révolution de grande envergure. Papus affirma au tsar que cette révolution n’éclaterait pas tant que lui-même serait vivant. Le Maître Philippe de Lyon, véritable guide de Papus, jouit, lui aussi d’une grande autorité morale auprès du tsar, à qui il avait prédit la naissance du successeur au trône, mais la venue de Raspoutine l’évinça. La visite de Papus à Nicolas II, séjour auréolé de mystère, n’est qu’un épisode parmi d’autres dans cette vie étrange mais féconde.

L’Ordre Martiniste, qui recruta vite des membres dans de nombreux pays, connaîtra des périodes de sommeil causées par les guerres, mais il est de nouveau en activité depuis 1952, grâce à l'action de Philippe Encausse, le fils de Papus.

Pierre-Augustin Chaboseau, avec l'aide de Victor-Emile Michelet, crée l'Ordre Martiniste Traditionnel en 1931. Ses membres sont répartis en trois degrés et travaillent dans des heptades (en maçonnerie, on dirait des grades et des loges). Le degré le plus élevé est celui de S.I. (Supérieur ou Serviteur Inconnu). Les femmes y sont admises aussi bien que les hommes.

Cette biographie s'inspire largement de celle (sous copyleft) que l'on peut trouver sur le site http://www.la-rose-bleue.org. D'autres photos de Papus et de son entourage sont visibles à l'adresse : http://www.la-rose-bleue.org/Biographies/Papus.html

[modifier] Papus vu par ses contemporains

« Chez les anciens mystagogues, Papus est le nom du Génie de la Science et de la Guérison. Le bon Gérard Encausse, officier de santé, s'était affublé de ce nom sans le trouver ridicule. Carré d'épaules, trapu, presque bedonnant avant la trentaine, avec des traits à la fois poupins et sévères, les cheveux noirs, la barbe taillée en carré, il faisait craquer aux entournures sa redingote, qu'il portait toujours, et qu'on sentait trop étroite pour ses membres épais. » (Michel de Lézinier, Avec Huysmans - Promenades et souvenirs, Paris, Delpeuch, 1928, p.167)

« Celui-là était le bœuf parmi ces évangélistes improvisés. Très travailleur, organisateur excellent, il creusa son sillon avec la charrue d'un encyclopédisme malheureusement trop hâtif. Il fabriqua des livres énormes de bric et de broc, avec des citations et des gravures cueillies un peu partout, amalgamant les textes, sans y apporter cete saveur perverse et personnelle qui du moins émane des pages de Guaita. (Jules Bois, Le Monde Invisible, Paris, Flammarion, s.d., p.30)

[modifier] Ouvrages de Papus

  • Traité élémentaire de science occulte, Paris, Carré, 1888.
  • Clef absolue des sciences occultes: le Tarot des Bohémiens, Paris, Carré, 1889.
  • La Pierre philosophale, preuves irréfutables de son existence, Paris, Carré, 1889.
  • La Kabbale, résumé méthodique, Paris, Carré, 1892.
  • Traité élémentaire d'occultisme (1893) diffusion scientifique, Paris XVII.
  • Du traitement de l'obésité locale, Paris, Chamuel, 1898.
  • Appareils enregistreurs destinés à l'étude des sujets et médiums, Paris, 1909.
  • Le Conflit russo-japonais et les nombres magnétiques, Paris, 1912.
  • Traité méthodique de science occulte, en 2 tomes, Editions Dangles, Paris
  • Traité méthodique de magie pratique, Editions Dangles, Paris

[modifier] Bibliographie

  • Philippe Encausse : Papus, sa vie, son œuvre, Ed. Pythagore, Paris (1932).
  • PAPUS, Arnaud De l'Estoile, Editions Pardès, Collection : QUI SUIS-JE ?, parution 13/03/2006
  • Papus : Occultiste, ésotériste ou mage ?, Jean-Pierre Bayard, Philippe Encausse (Commentaires), Pierre Mariel (Commentaires), 384 pages, Editions Ediru SARL (1 février 2005), ISBN-10: 2867340500
  • Papus ,biographie, la Belle époque de l'occultisme de Marie-Sophie André et Christophe Beaufils, Berg international, 1995

[modifier] Liens externes