Défenestration

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Scène de défenestration, lors du massacre de la Saint Barthélémy
Scène de défenestration, lors du massacre de la Saint Barthélémy

La défenestration est le fait de jeter ou de pousser une personne par une fenêtre. Le mot vient de l'ancien français fenestre, du latin fenestra, en italien finestra, en allemand Fenster.

La défenestration est souvent fatale.

La défenestration trouve ses origines dans la précipitation (chute d'un lieu élevé ou suicide par précipitation). Pierre Bonette différencie la précipitation (projection violente d'une hauteur élevée), de la chute qui concerne un corps tombant sous l'effet de la pesanteur. En médecine légale, la chute concerne la fait qu'une personne tombe de sa hauteur.

Sommaire

[modifier] Chute d'un lieu élevé ou suicide par précipitation

[modifier] Historique

Il s'agit d'un moyen facile et efficace de mettre fin à la vie. La pratique de la précipitation a notamment été observée par Hippocrate.

Pour les Spartiates, il s'agissait d'un moyen de tuer des enfants venus au monde, atteints de rachitisme ou de malformations congénitales. Les Romains effectuaient cet acte du haut de la roche tarpéienne (115 pieds) contre les crimes politiques. Marcus Manlius Capitolinus y fut condamné à mort et exécuté.

Au Moyen Âge, cette pratique tomba en désuétude en faveur de châtiments plus cruels.

En 1618, des conseillers de l'empereur Matthias en furent victime au château de Prague, et en réchappèrent. Ce fut le début de la guerre de Trente Ans.

Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), Maximilien de Robespierre survécut à une défenestration, la veille de sa mise à mort.

Dans les années 1850 en France, les précipitations causaient un nombre proche de 2000 décès par an. À cette époque, le suicide par précipitation cause trois fois plus de mort en Italie qu'en France.

La précipitation est assez souvent l'aboutissement d'un meurtre. Elle est souvent pratiquée en ville, où les bâtiments sont plus hauts, et en pays de montagne, où se trouvent précipices et gouffres.

[modifier] Effets

Sacchias, dans le livre V des questions médico-chirurgicales, publiées entre 1621 et 1658, discute des lésions viscérales. Les ruptures du foie et de la rate ont été étudiées par Morgagni (1682-1771). En 1813, Fodéré estime, dans son traité de médecine légale et d'hygiène publique, qu'il est difficile d'établir si la chute est la cause d'un suicide ou d'un assassinat.

Lors de l'impact l'énergie exercée sur le corps est E = masse x gravité x hauteur.

L'impact peut produire des fractures, des luxations, des arrachements ligamenteux, des ruptures tendineuses, des contusions, des enteroptoses, et surtout des ruptures viscérales.

[modifier] Personnages célèbres défenestrés

Voir également les suicides par précipitation.

[modifier] Possible défenestration

  • Aléxandros Schinás, anarchiste ayant assassiné Georges Ier de Grèce en 1913, et ayant sauté par la fenêtre du poste de police où il était retenu après avoir été torturé.
  • Abe Reles, criminel américain membre de Murder Incorporated et mort en 1941 avant de témoigner au procès de Lepke Buchalter.
  • Jan Masaryk, homme politique tchèque, retrouvé mort au pied du ministères des affaires étrangères en 1948, après que les communistes aient pris le pouvoir en Tchécoslovaquie.
  • Frank Olson, scientifique américain travaillant pour l'US Army sur l'utilisation de drogues, et retrouvé mort en 1953.
  • Giuseppe Pinelli, impliqué dans l'attentat de la piazza Fontana en 1969, se serait suicidé en sautant par la fenêtre de la Préfecture, devant les policiers et après avoir avoué l'attentat. Des témoignages contradictoires indiquent que les policiers l'auraient défenestré.
  • Ivan Safronov journaliste russe enquêtant sur les ventes d'armes de l'armée russe, et trouvé mort en 2007.

[modifier] Notes et références de l'article

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes