Rate

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Position de la rate (spleen) - vue postérieure
Position de la rate (spleen) - vue postérieure

La rate (ou lien en nouvelle nomenclature) est un organe fragile, profond, situé dans l'hypochondre gauche en regard de la 10e côte (côte splénique). Elle est donc en position thoraco-abdominale.

Elle a deux rôles essentiels :

De couleur rouge ou pourpre foncé, elle mesure en moyenne 12 cm x 8 cm x 4 cm pour un poids moyen de 200 g. Lorsque celui-ci augmente et qu'il devient possible de la palper, ce qui est impossible physiologiquement, on parle de splénomégalie. Dans ce cas-là elle peut peser jusqu'à 1,5 kg et descendre jusque dans le bassin.

Sommaire

[modifier] Morphologie

La rate comprend classiquement trois faces et une base :

  • la face antérieure se trouvant en regard de l'estomac, on la nomme donc face gastrique. C'est sur celle-ci qu'est creusé le hile de la rate, région d'où entrent et sortent les vaisseaux ;
  • la face latérale, en regard du diaphragme, c'est donc la face diaphragmatique ;
  • la base, en rapport avec l'angle colique gauche.

Le bord antérieur est crénelé, c'est celui-ci que l'on perçoit à la palpation lors d'une splénomégalie.

[modifier] Constitution

La rate est entourée d'une capsule très fragile envoyant des cloisons conjonctives à l'intérieur du parenchyme splénique. Celui-ci est constitué de deux sortes de tissus :

  • la pulpe rouge,
  • la pulpe blanche correspondant à des follicules lymphoïdes, intervenant dans l'immunité. La rate est en effet le plus volumineux des organes lymphoïdes périphériques.

[modifier] Vascularisation et innervation

La vascularisation artérielle de la rate se fait principalement par l'artère splénique (artère liénale). Celle-ci étant l'une des 3 branches du tronc cœliaque qui naît de l'aorte au niveau de la 12e vertèbre thoracique. Après un trajet très sinueux sur le bord supérieur du pancréas, elle pénètre dans le parenchyme par le hile en se divisant en deux branches supérieure et inférieure ; ceci explique l'existence de la splénectomie partielle. Ensuite ces branches se divisent en artères trabéculaires qui cheminent dans les travées conjonctives. Elles-mêmes donnent les artères centrales en sortant de la travée, qui s'entourent d'un manchon de pulpe blanche(surtout lymphocytes T). Cette artère donne des collatérales: pour la pulpe blanche, et d'autres qui sortent de la pulpe blanche pour se terminer dans la pulpe rouge de deux façons, on parle de circulation ouverte et fermée.

La vascularisation veineuse se fait quant à elle par la veine splénique (veine liénale), qui rentre dans la constitution du tronc porte avec les veines mésentériques supérieure et inférieure.

Les vaisseaux lymphatiques sont situés près des vaisseaux sanguins. Seuls des vaisseaux lymphatiques efférents existent à la rate. Des canaux lymphatiques extérieurs relient la rate à l'estomac (Epiploon gastro-splénique), au pancréas (épiploon pancréas-splénique). Ces canaux jouent peut-être un rôle dans l'équilibre Sodium / Potassium du corps...

Les nerfs suivent les vaisseaux et principalement les artères. Ils expliquent les points de côté (douleur à l'effort par ischémie de la rate) et les coupures de souffle lors de chocs dans l'hypochondre gauche. Lors d'un traumatisme de la rate, on peut observer parfois une douleur projetée dans l'épaule gauche dûe à l'afférence sensitive commune au niveau de la moelle épinière.

[modifier] Pathologie

Du fait de sa grande fragilité, les traumatismes de la rate sont très fréquents, notamment lors de traumatismes basithoraciques gauches.
Étant très vascularisée, une hémorragie pourra se produire consécutive à un hématome sous-capsulaire : en effet, la rupture de cette capsule est très fréquente. Ceci peut aboutir à la formation d'un hémopéritoine. La rupture de la rate sous effort violent est une complication rare mais caractéristique de la mononucléose infectieuse.

[modifier] Expression

"Courir comme un dératé".
Les Anciens attribuaient à la rate de nombreuses propriétés dont celle de provoquer les points de côté et de nuire par conséquent à la course. On croyait ainsi que les Anciens desséchaient la rate des coureurs et de leurs chevaux pour en améliorer les performances. En réalité, l'ablation de la rate ne fût pratiquée que sur des chiens à la fin du XVIe siècle ; mais ceux-ci mouraient peu de temps après. On continua à imaginer malgré tout qu'un homme sans rate courait plus vite d'où l'expression, attestée dès 1750.

[modifier] La rate dans la théorie archaïque des humeurs

Les Anciens disaient qu'en automne il fallait « faire rire la rate », en mangeant des racines (panais, radis noir, pissenlit...). Ce qui permettait de mieux supporter le froid et d'être de meilleure humeur. La rate, selon eux, servait surtout à réguler les humeurs. Si on mangeait assez de racines, on évitait les dépressions liées à l'hiver.[réf. nécessaire]

[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « rate » sur le Wiktionnaire.