Déclaration des droits et des devoirs de l'homme et du citoyen de 1795

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Déclaration des droits et devoirs de l’homme et du citoyen de 1795 correspond au préambule de la Constitution du 5 fructidor an III (22 août 1795) d'où son autre nom, Déclaration de l'an III.

Les droits proclamés sont en partie repris de la Déclaration de 1793 mais ils s'en distinguent à de nombreux égards, notamment s'agissant des droits politiques et sociaux. La déclaration supprime ainsi la mention déclarant tous les hommes "égaux par nature et devant la loi" (article 3 de 1793), suppression logique puisqu'elle vient en préambule à une Constitution qui reconnaît le suffrage censitaire. Néanmoins, même si le texte de 1795 ne mentionne plus que les hommes "naissent et demeurent libres et égaux en droit", l'esclavage reste aboli suite à la décision de la Convention du 5 janvier 1794 (16 nivôse an II). Le texte de 1795 renonce aussi à défendre les libertés religieuses et d'opinion des précédentes déclarations (articles X à XII de 1789, article 7 de 1793).

Soucieux de maintenir l'ordre, les constituants instaurent pour la première fois des devoirs à la déclaration des droits qui sont pour l'essentiel des généralités sans grande portée juridique ni philosophique mais réaffirmant les devoirs du législateur. De nombreux articles énoncent des préceptes de bonne conduite. Ainsi l'article 4 lit "Nul n'est bon citoyen, s'il n'est bon fils, bon père, bon frère, bon ami, bon époux".

La déclaration de 1795 marque donc une rupture par rapport à la version de 1789, mais surtout avec celle de 1793. Elle est en effet issus des débats houleux au sein de la Convention thermidorienne, marqués par la destitution du gouvernement révolutionnaire de Robespierre, le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) et porte l'empreinte d'une assemblée bourgeoise.

Malgré ces caractéristiques controversées parfois taxée de réactionnaires par rapport à l'esprit des Lumières qui anima la Révolution, la Déclaration de 1795 et les débats engendrés autour de la Constitution de l'an III joueront un grand rôle dans la constitution du droit constitutionnel français. Parmi les grands principes introduits par la Déclaration de 1795, on peut évoquer la séparation des pouvoirs (article 22) ou encore la notion de réserve militaire pour la défense de la patrie.

[modifier] Voir aussi