Corentin de Leissegues

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Corentin Urbain de Leissegues (29 août 1758 à Hanvec près de Quimper (Finistère) - 26 mars 1832 à Paris), marin français.

C'est en 1778 qu'il entra comme volontaire dans la marine, et que commença pour lui cette longue carrière d'activité qui devait l'amener de grade en grade au poste le plus élevé de la marine française à travers de nombreux périls, de beaux succès et une grande et glorieuse défaite.

Lorsqu'il s'enrôla à l'âge de 20 ans, la France était en guerre avec l'Angleterre. Il s'embarqua sur la frégate l'Oiseau, qui croisait dans la Manche. Il passa ensuite sur la Nymphe : cette frégate faisait partie de la division qui s'empara du Sénégal, de Gambie et de Sierra Leone. Sa naissance avait facilité son avancement. En 1780, il était lieutenant de frégate abord de la Magicienne, avec laquelle il reprit la croisière de la Manche.

L'année suivante, placé sous les ordres du bailli de Suffren, il prit sa part dans les six combats livrés à l'amiral Hughes ; dans celui qui eut lieu devant Provédien, il reçut une large blessure à la tête. Cette campagne dura quarante mois.

En 1785, Leissègues croisait dans les mers du Nord, à bord de la frégate la Vigilante. De 1787 à 1791, devenu sous-lieutenant de vaisseau, il fit une campagne d'observation dans la mer des Indes à bord de la Méduse, et commanda ensuite, en qualité de lieutenant, le brick le Furet sur les côtes de Terre-Neuve.

Dès les premiers mois de 1793, il était capitaine de vaisseau : il prit alors, à bord de la frégate la Pique, le commandement d'une division chargée de transporter aux îles du Vent trois commissaires de la Convention et un bataillon de troupes de ligne. Il trouva la Guadeloupe au pouvoir des Anglais, la reprit tout entière dans l'espace de quatre mois, et sut s'y maintenir quoique bombardée pendant trois mois consécutifs par l'escadre de l'amiral Jervis, qui était arrivé trop tard pour empêcher la conquête française. Le commandant de la division navale avait été élevé au grade de contre-amiral. À son retour en France, en l'an VIII, le Directoire le chargea de l'inspection des côtes de Saint-Malo à Flessingue, et le nomma ensuite commandant d'armes dans les ports d'Ostende, de Flessingue et d'Anvers, ainsi que des forces navales françaises et bataves, réunies dans les porte et dans les rades de l'île de Walcheren. Les mesures furent si bien concertées que les Anglais n'osèrent rien entreprendre contre lui.

Lorsqu'en l'an X, le premier Consul voulut rappeler les puissances barbaresques au respect du pavillon français, il fit choix de l'amiral Leissègues pour commander la division navale chargée de cette mission. Leissègues obtint à Alger et à Tunis toutes les satisfactions exigées par le premier Consul, et ramena avec lui les présents du Dey d'Alger et l'ambassadeur extraordinaire de celui de Tunis.

La même année, il conduisit à Constantinople le général Brune, accrédité auprès de Selim III en qualité d'ambassadeur extraordinaire, et puis il alla installer dans les Échelles du Levant les Consuls de Chypre, de Rhodes, de Chio et de Salonique : c'était le temps de la paix d'Amiens. Il se dirigea ensuite sur Alexandrie pour s'assurer si les Anglais l'avaient évacuée, et de là sur Malte, où il lui fut aisé de reconnaître que l'Angleterre ne se disposait nullement à rendre cette île à l'ordre de Malte, selon les prescriptions du traité. La reprise des hostilités était imminente : elles ne tardèrent pas à recommencer, et Leissègues fut appelé au commandement d'une des escadres de l'armée navale de Brest, aux ordres de l'amiral Gantheaume.

Nommé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, il reçut la croix de commandeur de l'Ordre le 25 prairial suivant.

En 1806 son escadre de cinq navires apportent des troupes et leurs supports à Saint Domingue mais l'attaque par l'escadre du vice-amiral John Thomas Duckworth la détruit.

Icône de détail Article détaillé : Bataille de San Domingo.

Le 7 avril 1809, Leissègues fut chargé de la défense de Venise, attaquée par terre et par mer.

Commandant des forces navales françaises, italiennes et napolitaines dans la mer Ionienne en 1811 il fit ravitailler Corfou, où il restera jusqu'à la remise de l'île aux Alliés sur l'ordre du gouvernement royal, en 1814. Au mois d'août 1811, l'Empereur l'envoya à Corfou. Il plaça sous ses ordres toutes les forces navales françaises, italiennes et napolitaires dans les îles Ioniennes. Le but de cette mission était d'assurer l'approvisionnement et les communications de l'île de Corfou ; elle eut un plein succès. L'ile était encore approvisionnée pour deux ans, lorsqu'il en fit la remise aux troupes alliées en 1814.

Au mois d'août de la même année, il rentrait à Toulon sur l'escadre du contre-amiral Gorneas. Sous la Restauration, Leissègues devint successivement chevalier et commandeur de Saint-Louis et vice-amiral en 1816. Dix-huit mois après, une retraite prématurée le condamna au repos.

Il est mort à Paris le 26 mars 1832.

[modifier] Source partielle

« Corentin de Leissegues », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)

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