Concile d'Orléans

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De multiples conciles se sont tenus à Orléans.

Sommaire

[modifier] Ier concile d’Orléans (511)

Le premier concile d’Orléans est ouvert le 10 juillet 511, convoqué et en la présence de Clovis. Il réunit 32 évêques, venus de toutes les régions du royaume franc, y compris l’Aquitaine, conquise depuis 507 seulement (bataille de Vouillé) sur les Wisigoths ariens, et de Bretagne. Il condamne l’arianisme, et définit des règles régissant les relations entre le pouvoir royal et l’Église, établissant une coopération entre les rois de France et l’Église catholique. Enfin, autre innovation majeure, il établit le droit d'asile, qui perdure pendant mille ans.

Décisions prises :

  • il entérine l’alliance entre le roi des Francs et l’Église :
    • la nomination des évêques et des abbés revient au roi ; leur ordination est entérinée par trois évêques locaux, et seulement après que tous les évêques aient été avertis par courrier (ce qui reprend une des dispositions du concile de Riez de 439). Un laïc ne peut être nommé évêque, sauf exception ;
    • les biens d’Église sont déclarés exempts d’impôts ;
    • les clercs ne relèvent plus de la justice civile, mais des tribunaux ecclésiastiques ;
  • il établit le droit d'asile :
    • dans le premier canon, il est déclaré que toute personne poursuivie, quelle que soit la raison de la poursuite (meurtre, vol ou autre), qui se réfugie dans une église ou ses dépendances, ou dans la maison de l’évêque, bénéficie du droit d'asile. On ne peut l’obliger à en sortir, il peut négocier un dédommagement pour l’acte dont il s’est rendu coupable avec sa victime ou la famille de la victime. L’esclave en fuite ne sera rendu à son maître que si celui-ci jure de ne pas le punir ;
    • de même, l’esclave ordonné diacre ou prêtre à l’insu de son maître est libéré d’office ; l’évêque doit cependant dédommager le maître ;
  • il prend quelques mesures de discipline interne à l’Église :
    • à la suite de l’évêque de Vienne, saint Mamert, le rite des Rogations est étendu à toute la Gaule, puis à la Chrétienté par le pape Léon II ;
    • un tiers du revenu des évêques est affecté au secours des pauvres, des orphelins, des veuves et des malades ;
    • reprenant le 4e canon du concile de Chalcédoine, il affirme la soumission des abbés aux évêques (21e canon) ;
    • il ordonne aux fidèles d'observer avant Pâques Quadragésime et non Quinquagésime, afin de maintenir l'unité des usages ;
  • le concile d’Orléans reprend certaines décisions du concile d'Agde (506) :
    • dans la condamnation de l’arianisme :
    • les ariens repentants sont admis dans l’Église, après deux ans de catéchuménat et une profession de foi publique ;
    • il poursuit la lutte contre le paganisme en condamnant la consultation et la pratique des devineresses et pythonisses.

[modifier] IIe concile d’Orléans (533)

Le IIe concile d’Orléans est convoqué par le roi Childebert. Sous l’impulsion en partie de saint Aubin d'Angers, une réforme des mœurs de l’Église est adoptée.

Les décisions prises reprennent certaines du concile d'Epaone (517) :

  • les femmes ne peuvent plus être sacrées diaconesses : la mesure est renforcée par la décision d’exclure de la communion des chrétiens les femmes consacrées malgré l’interdiction des canons et qui se seraient remariées” (canon 18) ;
  • il condamne ceux qui retournent au culte des idoles et mangent de la chair sacrifiée aux dieux ;
  • le mariage entre très proches parents est interdit ;

[modifier] IIIe concile d’Orléans (538)

Le IIIe concile d’Orléans établit principalement le dimanche comme jour du Seigneur : il interdit le travail des champs le dimanche (jour qui ne devient chômé que sous les Carolingiens) ; il défend aux clercs de pratiquer l’usure et prononce une interdiction des conjurations de prêtres, comme critique de leur évêque (canon 24, rappel du canon 18 du concile de Chalcédoine)[1]

[modifier] IVe concile d’Orléans (541)

Le IVe concile d’Orléans réunit trente-huit évêques et de douze députés des différents sièges. Il prend quelques mesures concernant la liturgie :

  • le premier canon stipule que le cycle pascal établi par Victorius d'Aquitaine sera utilisé pour déterminer la date de Pâques dans toute la Gaule ;
  • et poursuit la lutte contre le paganisme, avec une répétition peine de mort de tout culte aux dieux païens de même que les serments faits aux dieux ou sur la tête d'un animal (canon 16) ;
  • il se distingue surtout par toute une série de mesures tournées contre les juifs :
    • les dispositions des précédents conciles stigmatisant les juifs sont reprises ;
    • les juifs ne peuvent employer un chrétien ni un païen ;
    • un esclave païen ou chrétien appartenant à un juif qui s’enfuit et se réfugie dans une église ou une maison chrétienne ne peut être ramené à son propriétaire, et les esclaves chrétiens appartenant à des juifs doivent être libérés, moyennant un rachat ;
    • les juifs ne peuvent paraître en public durant la période de Pâques ;

[modifier] Ve concile d’Orléans (549)

Le Ve concile d’Orléans, réuni à l'initiative du roi de Paris Childebert Ier, est ouvert le 28 octobre 549, .

  • il exige du pape la condamnation d'un recueil favorable au nestorianisme, insistant sur la nature humaine de Jésus ;
  • l’élection des évêques est soumise à l’accord du roi (après élection par le peuple ou le roi) ;
  • les évêques doivent prendre soin des lépreux,

Participants :

[modifier] VIe concile d’Orléans (621)

[modifier] VIIe concile d’Orléans (années 1020)

Il renouvelle la Trêve de Dieu.

[modifier] Concile d’Orléans (1478)

Convoqué par Louis XI

[modifier] Concile d’Orléans (1510)

Jean de Ganay préside en 1510 le concile d'Orléans qui essaie de régler le différent entre le pape Jules II et Louis XII de France.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

  • Pour le 1er concile, Régine Pernoud, Les Saints au Moyen Âge - La sainteté d’hier est-elle pour aujourd’hui ?, Plon, Paris, 1984, 367 p., p 202-203

[modifier] Notes

  1. Charles Mériaux. Les clercs ruraux et la hiérarchisation de la société carolingienne. Bilan et perspectives dans la province de Reims. Colloque Hiérarchie, ordre et mobilité dans l'Occident médiéval, à Auxerre, 27-29 novembre 2006. En ligne, [1], consulté le 3 décembre 2006
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