Claude Bolling

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Claude Bolling
Naissance 10 avril 1930
Pays d’origine Cannes Alpes-Maritimes France
Genre(s) Musique jazz
Années actives 1944 - ...
Site internet www.claude-bolling.com

Claude Bolling, né le 10 avril 1930 à Cannes dans les Alpes-Maritimes, est un pianiste de jazz, chef d'orchestre, compositeur et arrangeur français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Figure discrète et élégante de la musique de film françaises des années 70 et 80, la "patte" du pianiste et jazzman Claude Bolling est reconnaissable entre mille, notamment dans le cinéma de Jacques Deray.

Bien que né à Cannes le 10 avril 1930, Claude Bolling a toujours vécu à Paris, malgré un intermède niçois pendant l'Occupation, au cours duquel il reçoit l'enseignement précieux de Marie-Louise "Bob" Colin, pianiste, trompettiste et batteur dans un des nombreux orchestres féminins à la mode dans l'entre-deux-guerres.

Ayant, par un de ses camarades d'école, découvert le monde magique du jazz, il a tôt fait de s'intéresser à Thomas Fats Waller, dont la musique festive ne manque pas de l'attirer. Il n'a encore que 14 ans quand, en 1945, il remporte le tournoi des amateurs, organisé par Jazz Hot et le Hot Club de France à Paris. Son champ d'intérêt s'étend rapidement aux autres maîtres du piano : Willie "The Lion" Smith, Erroll Garner, Art Tatum et Earl Hines dont il est le disciple.

A 16 ans, il organise sa première formation avec quelques jeunes musiciens de talent, et enregistre son premier disque à 18 ans. Mais la vie professionnelle lui fait ressentir le besoin d'acquérir un authentique bagage musical. Germaine Mounier (piano classique), Léo Chauliac[1] (piano jazz), Maurice Duruflé (harmonie), André Hodeir (contrepoint,orchestration, écriture jazz) seront ses maîtres formateurs.

Après un service militaire passé dans la "Musique" du Premier Train des Equipages, où il joue du trombone et des percussions, c'est par le jazz que Claude Bolling entre dans la profession. Il fait les beaux soirs de tous les établissements à la mode Club Saint-Germain, Vieux Colombier, Le Caveau de la Huchette… autant de lieux emblématiques d'une activité jazzistique intense. Les grands solistes américains de passage en France ne manquent pas de faire appel à lui. Il participe aux séances d'enregistrement et aux concerts de Rex Stewart, Buck Clayton, Lionel Hampton, Albert Nicholas, Roy Eldridge… devenant une des personnalités les plus en vue du monde du jazz à Paris. Grande fut aussi sur lui l'influence de Duke Ellington, qu'il eut le privilège de connaître personnellement et de fréquenter pendant plusieurs années, notamment lors de ses passages en France.

Claude Bolling doit au jazz d'avoir fait la connaissance de Boris Vian, pour lequel il écrit les arrangements des Chansons Possibles et Impossibles. Le succès de ce disque lui met le pied à l'étrier dans le monde des variétés. Plusieurs artistes célèbres à partir des années cinquante et soixante lui confient alors la direction musicale de leurs réalisations : Sacha Distel, Jacqueline François, Juliette Greco, Henri Salvador, Brigitte Bardot… font appel à lui pour leurs albums. Et c'est à l'un d'entre eux, Dario Moreno, vedette d'une production cinématographique, qu'il doit d'écrire sa première musique de film. Il est aussi le créateur du groupe des Parisiennes.

René Clément l'engage ensuite pour écrire la partition de Le Jour et l'Heure. Il commence alors une véritable carrière de compositeur de musique de films. Il en a, à ce jour, écrit plus de cent, dont certaines ont été d'immenses succès (Borsalino, Louisiane, Flic Story, Le Magnifique, The Awakening, California Suite...).

Animant dans les années soixante les grandes émissions télévisées de variétés d'Albert Raisner, de Maritie et Gilbert Carpentier, de Jean-Christophe Averty…, il compose pour la télévision de nombreuses musiques, dont certaines restent dans toutes les mémoires (Les Brigades du Tigre, La Garçonne, Le Clan…).

L'expérience professionnelle et ses succès confèrent à Claude Bolling une autorité incontestée parmi ses collègues musiciens, lui permettant de travailler avec les plus grands noms de la profession, toutes musiques confondues. Il invente ainsi une forme nouvelle d'expression, sorte de patchwork musical, la Crossover Music, qui fait, sans les dénaturer, cohabiter, dans des pièces très organisées, les syntaxes du jazz et du classique. La plus célèbre de ces compositions "hybrides" est la "Suite pour flûte et jazz piano trio (1975)" enregistrée avec le flûtiste Jean-Pierre Rampal, chef-d'œuvre d'élégance classique et de swing moderne. Elle restera 530 semaines au hit parade et obtiendra les disques d'or et de platine. Il composera même une seconde suite pour flûte quelques années plus tard: Suite pour Flûte & Jazz Piano Trio N° 2 (1987). La première suite sera suivie de multiples collaborations de la même veine avec notamment Alexandre Lagoya (Concerto pour Guitare & Jazz Piano Trio (1975)), Pinchas Zukerman (Suite pour Violon & Jazz Piano Trio (1977)), Maurice André (Toot Suite - Pour Trompette & Jazz Piano trio (1981))et Yo-Yo Ma (Suite pour Violoncelle & Jazz Piano Trio (1984)). Dans Picnic suite pour flûte, guitare et jazz piano trio (1980) il réunira Jean-Pierre Rampal et Alexandre Lagoya autour de son trio jazz. L'expérience se reproduira par la suite avec l'English Chamber Orchestra (dirigé par Jean-Pierre Rampal), Patrice et Renaud Fontanarosa (violon), Marielle Nordmann (harpe), Guy Touvron (trompette), Eric Franceries (guitare)…

Le talent de Claude Bolling a pu s'exprimer dans toutes les formes d'expression musicale. Cependant, l'homme reste dans son tréfonds, un musicien de jazz qui continue à vibrer pour un solo de ragtime, pour un air de boogie-woogie, pour une orchestration de Sy Oliver. Le pianiste parfois s'efface et devient enfin chef, son rêve ellingtonnien d'un big band, qu'il organise et dirige. Cette grande formation, composée de musiciens de très grand talent travaillant avec lui depuis de longues années, ne tarde pas à faire reconnaître ses qualités exceptionnelles. Il a fait le tour du monde : invité aux États-Unis, en Asie, en Amérique du Sud, au Mexique… c'est partout un immense succès auprès d'un public large, conquis par le caractère populaire du jazz.

Claude Bolling se fait alors serviteur des musiques de Duke Ellington, de Count Basie, de Jimmie Luncefor, de Glenn Miller… Ses albums sont le reflet de ce répertoire immortel, mais sont également l'occasion de présenter ses propres compositions écrites dans le respect d'une grande tradition. Il peut aussi accueuillir les plus grandes personnalités du jazz, tels que les chanteurs Joe Williams, Carmen McRae, Dee Dee Bridgewater, et les instumentistes William Cat Anderson (trompette), Dizzy Gillespie (trompette), Jon Faddis (trompette), Sam Woodyard (batterie), Rhoda Scott (orgue). Claude Bolling a même pu faire jouer ensemble son big band et celui d'Illinois Jacquet ou le Duke/Mercer Ellington Orchestra. Sa rencontre avec Stéphane Grappelli en 1991 dans l'album First Class (Django d'Or et Prix du Hot Club de France 1993) est l'une des grandes réussites phonographiques de ces dernières années.

La palette du talent de Claude Bollington, comme l'avait affectueusement surnommé Boris Vian, s'est en 1996 élargie à la musique de scène, avec sa participation à la création, en première mondiale sur la scène du Théâtre national de Chaillot, de A Drum is a Woman, la composition de Duke Ellington, son maître et ami, mise en scène par Jérôme Savary.

Aujourd'hui, Claude Bolling occupe, par son rayonnement personnel, le rôle d'ambassadeur itinérant de la France dans le monde. Il œuvre à la reconnaissance du jazz et d'une école, comme l'ont fait les deux grands maîtres français, Django Reinhardt et Stéphane Grappelli. Que ce soit en solo, en trio ou avec son Grand Orchestre, le Claude Bolling Big Band, dont la fondation remonte à 1956 (un record de longévité!), Claude Bolling interprète avec un égal bonheur les standards du jazz et ses propres compositions. Le Claude Bolling Big Band fête en 2006 cinquante ans de formation dans laquelle jouèrent et jouent les musiciens les plus émérites de l'hexagone.

À plus de 75 ans, le figurant Claude Bolling continue d'enchanter la France entière en multipliant les concerts au piano solo, avec son trio ou en dirigeant son Big Band.

Claude Bolling est le parrain de l'école de musique de Deauville (Calvados), qui porte son nom.

Par ailleurs, Claude Bolling est depuis longtemps un passionné de modélisme ferroviaire. Le 2 juillet 1988, il a inauguré, à Saint-Léonard de Noblat (Haute-Vienne) le musée du chemin de fer Historail dont il est président d'honneur.

[modifier] Discographie

  • Claude Bolling Plays Duke Ellington (1959)
  • Cat Anderson, Claude Bolling And Co. (1965)
  • Original Ragtime (1966)
  • Original Boogie Woogie (1968)
  • Original Piano Blues (1969)
  • Original Jazz Classics (1970)
  • Original Piano Greats (1972)
  • Swing Session (1973)
  • Jazz Party (1975)
  • Suite for Violin and Jazz Piano (1975)
  • With the Help of My Friends (1975)
  • Keep Swingin' Volume 4 (1975)
  • Suite for Flute and Jazz Piano (1975)
  • Hot Sounds (1976)
  • Concerto for Guitar and Jazz Piano Trio (1975)
  • Concerto for Violin and Jazz Piano Trio (1977)
  • Jazz Gala 79 (1979)
  • Just For Fun (1980)
  • Picnic Suite (1980)
  • Toot Suite (1981)
  • Claude Bolling (1981)
  • Suite for Chamber Orchestra and Jazz Piano Trio (1983)
  • Suite for Cello and Jazz Piano Trio (1984)
  • Jazz a la Francaise (1984)
  • Live at the Meridien (1985)
  • Suite No. 2 for Flute and Jazz Piano Trio (1987)
  • Nuances (1988)
  • Sonatas for Two Pianos (1989)
  • Cross Over U.S.A. (1993)
  • " The Victory Concert" (1994)
  • Enchanting Versailles - Strictly Classical (1994)
  • A Drum is a Woman (1997)
  • " Pariswing" (1999)
  • Tribute To The Piano Greats (2003)

[modifier] Musique de film

Une centaine, dont :

[modifier] Musique de télévision

Une quarantaine dont:

[modifier] Notes et références

  1. Pianiste de Jazz, Léo Chauliac était l’accompagnateur de Charles Trenet. Il n’est pas systématiquement crédité, pourtant ils créèrent la musique de plusieurs titres en collaboration, dont La Romance de ParisDébit de l'Eau, Débit de LaitLa MerLe Soleil a des Rayons de Pluie.
  2. Gaston Lagaffe : Lagaffe me gâte - Fais gaffe à Lagaffe

[modifier] Liens externes