Censure de l'Internet au Maroc

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La politique du Maroc quant à l'accès à Internet a été jusqu'à une date récente plutôt libérale, le gouvernement ayant encouragé le développement de ce média. Néanmoins, depuis plus de deux années la tendance s'est inversée et les cas de censure deviennent de plus en plus fréquents. Il est malheureusement à craindre qu'au train où vont les choses, cette politique ne devienne encore plus restrictive et sévère dans le futur.

Les cas de censures sont principalement le fait de l'opérateur téléphonique et Internet dominant Maroc Telecom (une filiale de Vivendi), elle se pratique de manière totalement arbitraire et opaque, Maroc telecom prétextant des problèmes techniques en cas de récalamation. Elle se caractérise également par l'absence de recours à une décision de justice, bien que le Maroc se proclame un État de droit.

Maroc Telecom a bloque plusieurs sites de blogging, tels que LiveJournal. Reporters sans frontières affirme que le Maroc censure souvent des sites politiques revendiquant l'indépendance du Sahara occidental. Google Earth et Google Maps sont également bloqués par Maroc Telecom pour des raisons qui demeurent obscures, certaines hypothèses avancent que le but serait de rendre la localisation des palais royaux difficile, d'autres affirment que c'est pour cacher les emplacements de prisons secrètes. Ce blocage est totalement arbitraire et se fait en dehors de toute procédure judiciaire, ce qui peut que susciter les hypothèses les plus farfelues quant à ses motivations.

Le site de partage de vidéos YouTube a été également bloqué pendant près de trois semaines.

Le Maroc bloque également des sites permettant de surfer de manière anonymes ou permettant de contourner le blocage.

Sommaire

[modifier] Sites rapportés comme censurés

[modifier] Google Earth et Google Maps

La censure totale de Google Earth et de Google Maps au Maroc [1] est un cas unique au monde, alors que certains pays ont demandé à Google de ne pas afficher ou de flouter certains lieux ou bâtiments sensibles, Maroc Telecom a choisi pour des raisons mystérieuses de bannir les deux sites en totalité.

Maroc Telecom oppose une fin de non recevoir à toute demande d'éclaircissement sur ce blocage, prétextant parfois de manière maladroite de vagues problèmes techniques, problèmes totalement démentis par Google. Cette attitude risque de devenir rapidement intenable vue la popularité des deux sites en question, ainsi que le nombre sans cesse croissant des sites et logiciels qui y font référence ou les utilisent, sites très souvent à caractère professionnel. Le Maroc entend développer le tourisme comme une activité stratégique pour le pays, et beaucoup de sites touristiques utilisent les sites bloqués. Le pays s'est également lancé dans une politique ambitieuse de promotion de l'offshoring informatique et des centre d'appels et cette attitude risque de ternir l'image du pays comme un Hub technologique fiable transparent et constant dans ses décisions.

[modifier] Youtube

Suite à la publication sur le site d'un vidéo montage jugé offensif pour le roi sur le site de partage de vidéos YouTube, Maroc Telecom prit la liberté de bloquer le site, sans prendre la peine de passer par une décision de justice. Cette décision provoqua une immense émotion ainsi qu'une mobilisation des Internautes marocains qui conduisit au rétablissement de l'accès au bout d'un mois. Cet évènement très relayé par la presse écrite et la blogosphère marocaine (appelée également Blogoma), est considéré comme l'évènement fondateur pour la lutte contre la censure d'Internet au Maroc.

[modifier] Livejournal

Livejournal est un site de blogging très populaire, il compte en particulier 9 653 595 comptes, 1 999 444 comptes actifs, 18 367 billets/heure et 306 billets/minute. La totalité du site est inaccessible depuis le Maroc[2].

[modifier] Autres sites reportés comme bloqués

Ces sites sont bloqués définitivement ou par intermittence selon l'actualité.

[modifier] Alternatives

Pour contourner cette censure il est possible d'utiliser des serveurs proxy tels que :

[modifier] Affaires liées à Internet

[modifier] Le Sniper de Targuist

Des vidéos montrant des gendarmes marocains en flagrant délit de perception de bakchich, près de Targuist une petite bourgade du Nord du Maroc furent postées sur Youtube; ces vidéos furent saluées comme une première, pouvant contribuer à la lutte contre la corruption par l'ensemble de la blogosphère marocaine (appelée aussi blogoma) ainsi que par la presse écrite. Cet évènement est intervenu après le premier blocage de Youtube.

Cette fois ci Maroc Telecom s'est abstenu de bloquer à nouveau le site de peur de susciter la même réaction et aussi pour ne pas passer pour une société qui encourage la corruption au Maroc. Maroc Telecom livra quand même les informations permettant d'identifier les responsables, ce qui conduisit à ce que les médias ont qualifié de recherche brutale des coupables. Quatre personnes vont être traduites devant la justice et seront jugés pour humiliation à la Gendarmerie royale, causée par la publicité donnée par les vidéos.

[modifier] Affaire des homosexuels de Ksar el-Kébir

Suite à une Vidéo d'une fête montrant un homme habillé en femme faire un simulacre de mariage, il y eut une violente réaction de la population de la petite ville de Ksar el-Kébir dans le nord du Maroc. La foule se rendit au domicile de l'homme reconnaissable sur la vidéo et essaya de le lyncher. Les autorités ont essayé de nier les faits dans un premier temps, mais suite à la pression populaire, elles organisèrent un procès expéditif et les personnes impliquées dans le supposé mariage furent condamnés à trois de prison pour violation de l’article 489 du code pénal, qui condamne d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison et 1 000 dirhams (environ 88 euros) d’amende quiconque commet un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe.

[modifier] L'affaire Fouad Mourtada

Pour avoir crée un faux profil du prince Moulay Rachid frère du roi Mohammed VI sur Facebook , Fouad Mourtada, un ingénieur informaticien de 26 ans, fut kidnappé par la police pendant trois jours et torturé. Pendant le jugement, le juge refusa d'accepter une expertise médicale pour confirmer les actes de torture. Fouad Mourtada fut condamné de manière expéditive à trois de prison ferme et 10 000 DH (près de 1 000 €) d'amende. Cette condamnation entraîna un large mouvement de protestation et de soutien dans la blogosphère marocaine (blogoma) qui continue à ce jour[3].

Fouad Mourtada a été gracié par le SM le Roi Mohamed VI suite à son jugement et son incarcération, il a été libéré immédiatement. (telquel online)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

[modifier] Liens externes

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